Avec plus de 420 kg d’or rétrocédés au Trésor public, la Société nationale des Mines du Cameroun (Sonamines) vient de renforcer les réserves nationales. Soit 224 lingots de ce précieux minerai. C’est en effet, une nouvelle étape significative dans la collecte de l’Impôt Synthétique Minier Libératoire (ISML) et des droits de sortie douaniers sur la production minière au Cameroun. Mise en service en 2021. L’impôt tire son fondement de l’article 28 de la loi du 14 décembre 2016 portant Code minier qui précise que « l’État prélève un impôt synthétique minier libératoire de 25% de la production brute de chaque site dans le cadre de l’exploitation artisanale semimécanisée des substances précieuses et semi-précieuses ».
Dans le communiqué rendu public, Serges Hervé Boyogueno directeur général de la Sonamine précise que : ce transfert « couvre la période de janvier 2023 à juillet 2024 ». Ce qui porte la quantité totale d’or versée à l’État depuis 2021 à 638 kg, valorisée à environ 27 milliards de FCFA au cours actuel. Depuis le début des collectes en juillet 2021, Sonamines s’est distinguée par ses performances dans le secteur minier, devenant un acteur clé pour les réserves stratégiques d’or du Cameroun. Cette mission, exercée avec des ressources propres et une équipe motivée, est renforcée par la nouvelle loi sur le Code minier promulguée en décembre 2023.
C’est ainsi que la Sonamines devient le Comptoir Unique de commercialisation de l’or, consolidant son rôle de garant des intérêts nationaux. D’ailleurs, elle intensifie ses efforts sur le terrain pour accroître l’impact du secteur minier sur le PIB, notamment à travers le contrôle et le suivi des activités de production, de commercialisation et de transformation des substances précieuses issues de l’exploitation artisanale. A l’occasion d’un atelier d’appropriation de la vision, des valeurs, du plan stratégique de développement de la Sonamines à l’horizon 2030, en juillet dernier Serges Hervé Boyogueno avait invité son personnel à s’approprier ces instruments de pilotage de la Société Nationale des Mines, notamment une Vision : celle d’ être « acteur majeur et catalyseur du développement minier au Cameroun » ; encadrée par des Valeurs (professionnalisme, travail d’équipe, intégrité, sécurité, respect, responsabilité, viabilité, discipline), qui constituent des balises pour les atteintes de cet objectif. « Je vous invite donc chacun en ce qui le concerne, chacun à son niveau de responsabilité, à méditer au quotidien cette vision et à œuvrer autant que possible à sa réalisation », avait martelé le directeur général.
La Sonamines, créée en 2020, a pour ambition de transformer un secteur minier camerounais à fort potentiel mais sous-exploité. En effet, bien que le pays dispose de nombreuses ressources minières, leur exploitation reste limitée, pesant peu sur l’économie nationale. Parce que l’or camerounais profite plus aux sociétés qui le produisent qu’à l’État et aux populations. « La faiblesse du contrôle de l’État sur la production et le transit privent le Trésor public et les communes de ressources financières importantes. Les volumes d’or déclarés comme étant produits au Cameroun sont finalement anormalement bas, tout comme les impôts perçus au Cameroun », justifie la Sonamine dans un rapport publié en 2022. Elle a donc pour mission de remédier à cette situation et de faire du secteur minier un moteur de croissance.