mercredi, mai 21, 2025
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Protection de la faune : une femme aux arrêts à Douala pour trafic d’ivoire

Une femme suspectée d’être impliquée dans un réseau de trafic de défenses d’éléphants a été récemment interpellée par les forces de l’ordre au quartier Beedi, à Douala, lors d’une opération coup de poing menée par la Délégation régionale des Forêts et de la Faune du Littoral, avec le soutien de la division régionale de la police judiciaire et l’assistance technique de l’ONG The Last Great Ape Organisation (LAGA).

Selon des sources proches de l’enquête ayant requis l’anonymat, cette femme serait liée à deux hommes arrêtés en février 2025 dans la capitale économique avec deux défenses d’éléphants en leur possession. L’un d’eux aurait avoué s’être procuré les précieuses défenses directement au domicile de la suspecte. Un détail qui a suffi à orienter les enquêteurs vers cette nouvelle piste. Les autorités n’ont pas encore révélé son identité, mais plusieurs sources indiquent qu’elle est la fille d’un ancien haut responsable du ministère du Tourisme et des Loisirs. Un statut qui ne l’a pas empêchée d’être immédiatement conduite dans les locaux des services de la faune pour y être entendue.

Le Cameroun, à l’instar d’autres pays de la région, a récemment renforcé sa législation en matière de protection des espèces sauvages. La loi de 2024 prévoit des peines lourdes pour les trafiquants, allant jusqu’à 20 ans de prison et 50 millions de FCFA d’amende. « Nous ne pouvons pas rester silencieux face à cette hémorragie qui vide nos forêts de leurs espèces emblématiques », déclare un responsable local de la lutte contre la criminalité faunique. L’affaire, désormais entre les mains des autorités compétentes, n’en est qu’à ses débuts. Les enquêteurs cherchent à démanteler l’ensemble du réseau et à comprendre l’ampleur de ses ramifications.

Une espèce en danger

L’éléphant, cible privilégiée des braconniers pour ses précieuses défenses, joue pourtant un rôle vital dans l’écosystème forestier. « C’est le jardinier de la forêt », rappellent les experts. En dispersant les graines et en créant des clairières, il contribue à maintenir la biodiversité et l’équilibre écologique dont dépendent d’innombrables espèces… y compris l’homme.

 Malgré les efforts croissants des États, les chiffres restent alarmants. En 2024, 67 défenses ont été saisies dans cinq pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, représentant la mort d’au moins 33 éléphants. Ces saisies s’inscrivent dans le cadre des opérations conjointes entre les gouvernements et le réseau EAGLE, qui soutient l’application effective des lois fauniques.

L’arrestation de Douala pourrait ainsi constituer une avancée significative dans cette guerre de longue haleine contre le trafic d’espèces protégées. Reste à savoir si les poursuites judiciaires iront jusqu’au bout… et si les têtes pensantes du réseau seront, elles aussi, traduites en justice.

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