A la faveur du décret présidentiel du 22 juillet dernier, Paul Biya autorise le ministre des Finances à recourir à des emprunts sur les marchés financiers domestiques et internationaux pour financer divers projets de développement, inscrits dans la loi de finances pour l’exercice 2024. Sur les 616 milliards de FCFA, 280 milliards seront mobilisés sur le marché domestique, tandis que 336 milliards seront levés sur le marché international. Cette répartition stratégique vise à équilibrer les sources de financement et à minimiser les risques économiques.
Cette décision présidentielle intervient à la suite de l’ordonnance modifiant certaines dispositions de la loi de finances 2024, signée par le chef de l’Etat et adoptée par l’Assemblée nationale lors de la session de juin dernier. La loi de finances rectificative augmente notamment le budget général de l’État de 533 milliards de FCFA (+8%), le faisant passer de 6679,5 milliards de FCFA à 7212,5 milliards de FCFA. Elle précise dans le soixante dix-huitièmes article qu’« au cours de l’exercice 2024, le gouvernement est habilité à recourir aux emprunts sur les marchés financiers et bancaires intérieurs et extérieurs, pour des besoins de financement des projets de développement et l’apurement des à payer, pour un montant maximum de 747 milliards de FCFA ». L’ordonnance du 20 juin dernier fixe le plafond des emprunts à mobiliser sur le marché financier intérieur, notamment par émissions des titres publics, à 280 milliards de FCFA destinés au financement des projets de développement et celui des ressources à mobiliser sur les marchés bancaires extérieurs, à 467 milliards de FCFA destinés à l’apurement des restes à payer.
La Caisse autonome d’amortissement (Caa), organisme d’État en charge de la gestion de la dette publique, dans sa note de conjoncture mensuelle de la dette publique du Cameroun au 24 juin 2024 rapporte que l’encours de la dette du secteur public s’élève à 13 070 milliards de FCFA à la fin juin 2024. Représentant 43,3 % du PIB, le Cameroun maintient des indicateurs de soutenabilité rassurants, loin du plafond de 70% fixé dans le cadre des critères de convergence de la Cemac.
En outre, le chef d’Etat a ratifié le 22 juillet dernier, l’accord de prêt d’un montant de 133,2 milliards de FCFA, signé le 12 avril 2024 entre le Cameroun et la Banque africaine de développement (BAD), pour le financement du Projet d’Aménagement territoriale et de promotion du secteur privé de la région de l’Extrême-nord (PAT).