Au terme d’une réunion élargie du bureau exécutif du Conseil national des chefs traditionnels du Cameroun tenue ce 27 janvier 2025, un appel à candidature a été lancé à l’endroit de Paul Biya, pour la présidentielle 2025. Dans la déclaration finale lue par le lamido de Guidiguis, l’association des chefs traditionnels du Cameroun, expliquent que « l’attention des chefs traditionnels du Cameroun a été particulièrement attirée par des propos diffamatoires envers le président de la République. Au regard de ce qui précède, le Conseil des chefs traditionnels a trouvé opportun de prendre une position claire, sans équivoque sur les sujets qui cristallisent désormais toutes les attentions à savoir l’élection présidentielle ». Mieux, « le Cameroun est un pays complexe qui a besoin d’un homme d’expérience, sagesse, patriotisme et clairvoyant qui sont des atouts et des qualités indéniables, irréfutables pour notre pays dans un monde de plus en plus incertain. En qualité d’auxiliaires de l’administration, les chefs traditionnels du Cameroun prennent un engagement républicain à suivre les pouvoirs publics et à suivre toutes les mesures qui seront mises en jeu pour le bon déroulement du scrutin présidentiel», souligne la déclaration.
Chefs traditionnels contre évêques
Les travaux placés sous la présidence de Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale (Minat), avaient deux points à l’ordre du jour : l’appel à candidature à Paul Biya et l’élection du nouvel bureau exécutif de leur instance, après le décès de son premier président, Alim Hayatou, ancien lamido de Garoua, décédé en 2021. Pour l’autre point à l’ordre du jour, Guy Tsala Ndzomo, un chef traditionnel du département de la Lékié, région du Centre, a été élu à la tête de l’instance. Avec comme vice-président, le lamido de Maroua, Abdoulaye Yerima Bakari. « Le nouveau président du Conseil des chefs traditionnels du Cameroun a salué l’engagement des uns et des autres, qui a permis de « maintenir le Conseil national des chefs traditionnels du Cameroun ». Alors « c’est aussi pour moi l’occasion tant attendue de dire merci du fond du cœur pour m’avoir soutenu pendant toute cette période dans les activités que nous avons menées ensemble. Merci pour confiance qui est pour moi un facteur de motivation et d’énergie revigorante et surtout pour vos soutiens multiformes ». En soulignant le fait que « la chefferie traditionnelle est l’institution fondamentale garante de notre identité culturelle, la base fondatrice de nos communautés et dépositaires de la base culturelle traditionnelle ».
Les chefs traditionnels s’alignent ainsi derrière les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir, qui croient qu’à 92 ans, Paul Biya demeure leur candidat pour l’élection présidentielle d’octobre prochain. Cela arrive quelques semaines après une vague de dénonciations de la malgouvernance et de la mauvaise qualité de vie des Camerounais, portées par des évêques et archevêques.
Pour autant, il est à noter que ce ne sont pas tous les chefs traditionnels du Cameroun qui ont pris part aux travaux. Des critiques comme Jean Rameaux Sokoundjou de Bamendjou, n’ont pas ris part aux travaux du Palais des Congrès de Yaoundé.