Poésie: Severin Mebenga célèbre la renaissance

Dans un recueil de poème qu’il vient de publier aux éditions l’Harmattan, le jeune poète chante une nouvelle espérance en indiquant les chemins à suivre pour aboutir à un avenir fait d’altérité.

Simples, élégantes, parlantes et surtout actuelles les rimes de Severin Mebenga entrainent son lecteur dans des sensations et des vibrations d’un dialogue interne empreint de rationalité. Un dialogue qui combine à la fois, subjectivité, engagement et surtout optimisme. « Je rends hommage à tous les Hommes-mages qui ont initié ce voyage. Nous sommes des hommes en marche et non des ombres en marge. Nous ne sommes pas en retard non nous entamons seulement un autre départ », écrit-il à la page 32. Ecrire pour dévoiler à travers les rimes, un monde où l’homme est en guerre permanente contre lui-même, son frère et la société dans laquelle il vit. Ecrire aussi pour traduire un monde dominé par l’égoïsme, la méchanceté, l’intolérance, le mauvais cœur, le racisme et le tribalisme, bref le refus du vivre-ensemble diffèrent, telle est la mission que se donne ce poète. Ainsi écrit-il : « après tout, l’écriture reste une aventure, où l’Homme se bat contre ce qui le tue. L’écriture est une ombre qui se dévoile dans sa tension vers l’altérité. Une espérance d’amitié pour l’éternité ». En trois séquences : « paroles et pensées » ; « signes des temps » ; « les mots en fleur », Severin Mebenga transporte son lecteur vers les chemins de la renaissance. Une renaissance de l’homme, de son milieu de vie et de son continent. Cette nouvelle naissance revêt à la fois un caractère matériel et spirituel. Elle est donc très loin de la simple émergence, principalement encrée sur un matérialisme à outrance que proposent ce monde de consommation. Comme l’immortel Osiris, Severin Mebenga revêt une tunique qui est le symbole de la victoire du bien sur le mal. « Du nouveau, le tout puissant dans sa gloire foule la terre de son divin pied et fait voir au monde entier son pouvoir. Emoussé Satan convertit voit ses ailes repoussées. Ses yeux levés qui lui tend la main, le sourire radieux ». Cette victoire que clame le poète est aussi le symbole de la rédemption de l’Afrique qui a connu la colonisation, la pseudo indépendance, qui connait la nouvelle colonisation et qui doit impérativement briser les chaines qui l’avilissent pour se repositionner dans ses relations avec l’autre. Il s’agit d’une culture qui prône l’altérité, la fraternité, l’amour universel. Severin Mebenga se classe par sa poésie, à la suite des grands poètes comme Engelbert Mveng, ou Leopold Sédar Senghor qui avait déjà dessiné à travers leurs vers ce monde meilleur que l’on implore toujours de tous nos vœux.
En 111 pages, « Jet de mots » écrit par le jeune enseignant de français originaire de la région du Centre Cameroun se positionne comme un bréviaire de la fraternité universel.

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