lundi, novembre 3, 2025
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Madeleine Mitlassou : La presse camerounaise perd une grande voix

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Madeleine Mitlassou pour l'éternité

« Vendredi saint triste ce matin. L’aînée Madeleine Mitlassou vient de nous quitter pour l’éternité. Ce matin». La nouvelle est reçue comme un couperet de la part d’Amadou Bello, dans le forum COM-PMA, un forum whatsap de journalistes. Peu après 6h. La toile s’affole au fur et à mesure que la nouvelle se propage. Des questions se posent, sans réponse. Il faudra attendre une trentaine de minutes pour que Jean Baptiste Biaye en dise long : « Selon l’un de ses enfants que je viens de joindre au téléphone, Mado a eu une fièvre hier jeudi. Transportée à l’hôpital, on lui a placé une perfusion. Elle parlait bien. Rentrée à la maison, tout a basculé vers 23h lorsqu’elle a commencé à perdre le langage. Et tout est allé vite. Avant l’aurore, elle a rendu l’âme ».

C’en est donc fait ! Madeleine Mitlassou n’est plus de ce monde. L’ancienne journaliste du poste national de la Crtv que beaucoup de confrères ont eu au téléphone ces derniers jours, voire ces dernières heures, a succombé à une courte maladie. « Juste le palu ? Je croyais que cette maladie n’en est plus une puisqu’elle fait partie de notre quotidien. Chacun sait à peu près comment soigner le palu», philosophe Mathieu Kemgo. « Une boule de gaieté s’en est allée», pleure Alain Denis Mbezele qui a côtoyé la défunte depuis le lycée classique de Garoua, puis l’Ecole de journalisme de Yaoundé, avant de la retrouver sur le terrain professionnel. La doyenne sèvre ses confrères de cette chaleur qu’elle savait leur apporter à sa manière, transgressant les barrières générationnelles pour toujours se mettre au service de l’autre. « Madeleine ! Mado ! Mon amour de sœur ! Ma génération ! Je suis anéantie !», se sent abattue Marie Françoise Ewolo, présentatrice du 13h sur le poste national de la radio nationale. « Voilà le dernier cœur que tu m’as envoyé. Dévastée, outrée, choquée. Cette vie… Chienne de vie», se lamente Carole Yélémong.

Inconsolable, Georges Alain Boyomo, directeur de publication, se souvient d’une aînée qu’il a rencontrée dans les couloirs de la FM 94 à ses débuts dans le métier : « Simplicité incarnée, altérité éprouvée, esprit fertile, flexible et libre, caractère maternel bien trempé, c’était ça MADO (MITLASSOU née DAÏTSAWE Madeleine), que j’ai connue à CRTV YAOUNDÉ FM 94 en 1997. Cette épouse de Colonel, journaliste formée à la bonne école, pétillante de culture générale, grande voix de la CRTV, avait quasiment tout pour ne pas côtoyer la plèbe. Mais cette gazelle du Septentrion était « une femme de tous les milieux », pour reprendre un célèbre artiste de la forêt. Nul n’était d’emblée disqualifié à ses yeux et elle accueillait tout le monde, à bras ouverts, sourire aux lèvres », déclame-t-il presque. «En égrenant son chapelet d’expériences, aussi heureuses que douloureuses, autant que je m’en souvienne, MADO passait pour le chat aux sept vies de la légende. C’était sans compter avec la grande faucheuse qui nous l’a retirée brutalement ce Vendredi saint, jour culminant de la passion du Christ. Tout un symbole ! Repose en paix MADO ! », souligne-t-il.

Madeleine Mitlassou, née Daïtsawe aura fourbi ses armes toute sa vie professionnelles à la Crtv, notamment au poste national, qui l’a vue être promue Directrice des programmes, après avoir dirigé le Centre de formation professionnelle de l’audiovisuel (CFPA) d’Ekounou, qui jadis formait les technico-artistiques de l’audiovisuel public camerounais. Depuis 2019, l’originaire de l’Extrême-nord était admise à faire valoir ses droits à la retraite. En quittant la Maison de la radio, Mado était devenue la complice des auditeurs de CRTV ma compagne, la grande émission d’animation matinale sur les antennes du poste national.

Cameroun : Non ! Le sort des retraités ne saurait être de « rentrer au village »

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Par Louis-Marie Kakdeu

Répondant aux journalistes sur sa retraite politique, le Président Biya a envisagé l’éventualité de « rentrer au village ». Cette vision de la retraite qui s’inscrit dans le jacobinisme marque notre opposition politique à Paul Biya et au système dramatique qu’il a mis sur pied au Cameroun depuis maintenant 42 ans.

1. L’exode rural et l’émigration clandestine

Le jacobinisme promu par Paul Biya veut que l’on parte du village pour la ville en vue de travailler et que l’on retourne au village à la retraite. Au village, 02 issus attendent l’impétrant : les travaux champêtres et la mort dans l’abandon. Le village camerounais n’a pas été conçu comme un lieu de vie. De la vie active. Il est enclavé. On n’y a pas construit les infrastructures de base (routières, scolaires, sanitaires, culturelles, sportives, etc.).

Pire, le village a été conçu comme une déchetterie : les habitants n’ont droit qu’aux objets usés de la ville. Sous le jacobinisme, vivre au village est synonyme d’être coupé du monde : De son évolution. De la mode et du style. De la pensée. On dit de celui qui vit au village qu’il est « villageois » c’est-à-dire qu’il est un sous-citoyen (inférieur à ceux qui vivent en ville).

Le drame s’en suit : les jeunes abandonnent les richesses au village pour migrer vers la ville et après la ville, vers l’étranger. Ils vont chercher la vie. Ils vont chercher leur plénitude. La plénitude de leur condition humaine. Et le monde rural est abandonné aux personnes âgées. Retraitées. Fatiguées. Mal soignées. Sans sécurité sociale.

Des personnes exclues. Marginalisées. A qui l’on refuse le repos. Et qui doivent produire malgré tout pour nourrir le reste du pays. En 42 ans de Renouveau, la population du Cameroun a doublé pendant que la main d’œuvre active diminuait dans le secteur de la production : « Trop de bouches mangent et peu de mains produisent ».

L’inflation au Cameroun est structurelle. Elle ne s’explique pas par les derniers chocs externes (Covid-19, Crise russo-ukrainienne). Elle s’explique par la sous-production structurelle : Les mêmes personnes qui produisaient il y a 42 ans sont soit mortes, soient fatiguées. Les jeunes migrent ou alors ne s’intéressent à la production locale que le temps de mettre en œuvre leur plan migratoire. Ainsi, selon ECAM, 80% d’entreprises meurent avant 2 ans.

La position du Président Biya était donc choquante. Cette formule jacobine est même une insulte aux retraités et à leur sort. Le sort des retraités ne saurait être de « rentrer au village » dans les conditions actuelles. Les retraités ont droit à une couverture sociale qui ne se retrouve pas dans nos villages de nos jours.

Le monde rural devrait être un monde de la production qui a plutôt besoin des citoyens actifs. Le régime Biya n’a pas accordé toute son importance au secteur de la production. La production locale a été considérée comme étant une activité complémentaire. Pire, une activité que l’on mène à sa retraite. L’activité principale étant le travail salarié. Le meilleur travail étant encore celui de la fonction publique.

2. Le matricule de la fonction publique

On compte environ 300 000 agents publics au Cameroun détenant un matricule sur une population active de plus de 9,1 millions de personnes (Recensement de 2005 ; je n’ai plus d’autres chiffres mais, c’est déjà grave). La fonction publique reste de loin le meilleur boulot au pays. Pourquoi ?

A cause de la sécurité de l’emploi et de la sécurité sociale. Les camerounais ne demandent que la SECURITE. Leur gouvernement n’a pas été en mesure en 42 ans de garantir la sécurité sociale dans le secteur de la production locale. L’agriculteur n’a pas de statut. Ce n’est donc pas un métier formalisé. Le distributeur n’a pas de statut.

Le commerce n’est donc pas un métier formalisé. Pourtant, c’est ce qui occupe l’essentiel de la population. Le régime Biya aurait été une curiosité mondiale : Les secteurs d’activité (de la production et de la distribution) qui occupent l’essentiel des populations n’ont pas de couverture sociale. Ils ne sont pas formalisés. Par conséquent, l’économie camerounaise est basée sur l’informel. A plus de 90%. Wonderful !

Il n’y a pas 1000 réformes à faire. Il faut simplement inverser la tendance pour permettre au Cameroun d’être un PAYS NORMAL. Il faut simplement faire du village un monde de la production. Avec les infrastructures modernes qui suivent. Il faut simplement par LA REFORME DU CODE DE L’INVESTISSEMENT faciliter la transformation du monde rural. Il faut vivifier le village, le poumon de notre société. J’y reviendrai de façon plus concrète.

Il faut simplement penser Cameroun. Penser aux Camerounais en priorité. Au secteur de la production en priorité. On produit avant de manger. Le régime Biya a choisi le chemin de la facilité : On importe pour manger. Sauf que les importations massives tuent le tissu économique local. Et c’est le drame de notre pays !

Et le peu de personnes qui produisent localement doivent être protégés. Ces gens-là ont droit à l’amélioration de leurs conditions de travail et à une retraite bien méritée. Non pas pour aller mourir au village, mais plutôt pour vivre longtemps. Encore plus longtemps. Dans la couverture sociale.

L’insécurité sociale est le ventre mou de notre système. Du système Biya. Le sens de notre engagement politique au sein de la Social-Démocratie est d’apporter à notre société ce qu’elle n’a pas : CETTE SECURITE. Le Cameroun n’est plus un pays sûr. Le Cameroun est devenu sous le Renouveau un pays dangereux.

Je jouerai ma partition. Et toi ?

Louis-Marie Kakdeu,

Membre du Shadow Cabinet SDF

Économie, Finances & Commerce

Pierrot Minkoua Nzhiou : «C’est moi qui ai déjoué le message des putschistes du 6 avril»

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Au petit matin du 6 avril 1984, des militaires de la Garde républicaine attaquent la présidence de la République, en même temps qu’ils essaient de prendre le contrôle des casernes militaires de la capitale. Alors que le coup-d‘Etat semble réussir, la riposte s’organise et les putschistes sont finalement renversés. Parmi les actions mises à contribution, la coupure des émissions de la radio nationale. Une action qui profitera à Gabriel Ebili, jadis technicien en service à la radio d’Etat. L’homme qui n’avait jamais reçu de récompense pour son action patriotique a finalement bénéficié d’un geste de la part de celui qu’il a contribué à sauver deux ans après son accession au pouvoir : le 27 janvier 2017, a eu lieu la pose de la première pierre de la maison de retraite d’Ebili. Et voilà que surgit à son tour Pierrot Minkoua Nzhiou, un de ses anciens collègues qui revendique la même action salutaire.

Trente-trois ans après le coup-d‘Etat manqué du 6 avril, vous apparaissez brusquement sur la scène pour revendiquer un rôle premier dans cet échec ; qu’est-ce qui vous anime ?

Je suis en quête de la vérité. Le Cameroun est un pays qui a une histoire. Il faut bien que cette histoire se base sur la vérité. C’est parce que j’ai vu ce qui se passe à la télé que j’étais obligé d’intervenir car ce n’est pas ça qui s’est passé.

Vous réagissez six jours après une reconnaissance du chef de l’Etat à l’endroit de Gabriel Ebili, jusqu’ici connu comme celui qui a circonscrit le message des putschistes à la zone urbaine de Yaoundé. Vous n’êtes pas d’accord avec l’acte du Chef de l’Etat ?

Tout dépend de ce qu’on lui a rapporté. Je ne suis pas d’accord. Vous pouvez lire le premier numéro de Jeune Afrique après le 6 avril. Il relate bien ce qui s’est passé à Soa ; comment le technicien en place a pu déjouer le message des putschistes. Trente-deux ans plus tard, ce n’est plus ce qui se dit. Alors c’est ça qui m’a poussé, en quête de la vérité, en quête de ce que nos enfants et nos petit-fils doivent avoir une histoire vraie, à ne plus me cacher ; à dire ce qui s’est passé. Soa en la personne de Minkoua qui a déjoué le message des putschistes. La principale raison c’est que je suis en quête de la vérité et que si le pays a une histoire, qu’elle ne se base pas sur ce qui ne s’est pas passé. Et j’ai une filiation avec le Chef de l’Etat. Je suis son cousin. Je ne pouvais pas permettre cela. Je ne pouvais pas permettre qu’à peine deux ans qu’on vient de vivre la fin d’un long régime, que ce nouveau régime soit renversé. Voilà ce qui m’a animé. Ce n’était pas le fait du hasard. J’ai voulu défendre la cause d’un cousin, j’ai voulu voir finir les promesses faites par le Chef de l’Etat ; nous connaissons «Rigueur et moralisation». A peine on commençait, il y a eu tentative de coup-d’Etat. Je n’ai pas permis. Voilà ce qui m’a animé pour que je puisse agir de cette manière.

Quand vous dites ‘’Soa a déjoué le message des putschistes’’, vous parlez de vous qui étiez à l’antenne selon vos dires; racontez-nous ce qui s’est passé.

Merci. Le matin du 6 avril c’est moi qui étais à l’antenne. Et comme d’habitude j’ai allumé les émetteurs. Soa a trois émetteurs : deux émetteurs ondes courtes de 100kilo (kilohertz) et un émetteur ondes moyennes de 20kilo. L’un des émetteurs 100kilo est utilisé comme chaîne nationale et l’autre comme chaîne internationale. Le matin, j’avais donc allumé les émetteurs. A 5h et demi, nous avions l’habitude de recevoir le 1000kilo qui vient de la ville. J’ai attendu, il n’est pas passé. Mais dans la construction du centre d’émission de Soa, on a prévu un studio, une cabine provisoire qui est une sorte de petite BF (cabine de production). On pouvait produire là-dedans, mettre la musique, les journalistes pouvaient intervenir. Quand il y a eu retard, comme d’habitude, je suis allé mettre une bande qui diffusait la musique, le makossa et autres. Entre temps, une quinzaine de minutes après, arrive le 1000kilo de la BF, c’est-à-dire du Centre de production de Yaoundé. Je cours donc, j’arrête la musique du studio provisoire, je laisse passer la musique militaire qui y passait déjà. Cette musique ne m’arrange pas. Je me pose des questions : est-ce que le chef de l’Etat va parler le matin ? Pourquoi le musique militaire ? C’est alors que je reçois un coup de fil qui me demande ‘’pourquoi vous diffusez la musique militaire ?’’ Je lui ai dit que c’est Yaoundé qui nous l’envoie. Il me demande ‘’est-ce que vous ignorez qu’il y a coup d’Etat ici à Yaoundé depuis 2h du matin ?’’. J’ai alors couru appeler le chef de poste militaire du nom de Zo’o Zo’o qui devait être sergent ou sergent-chef, qui est un frère Bulu. Je lui ai même dit en Bulu ;’’mon frère, mon frère, il y a coup d’Etat à Yaoundé. Celui-ci sans tarder, a appelé le chef de poste adjoint, Fouda, et a dit, ‘’tout le monde en poste ; il y a coup d’Etat à Yaoundé’’. Les militaires se sont habillés rapidement et ont pris leurs armes. Mais dans ma curiosité, parce que la musique militaire ne m’arrangeait pas ; je vais donc chercher comme on le faisait, à avoir un collègue au centre BF de Yaoundé. J’appelle, c’est une voix autoritaire qui répond quand j’ai demandé pourquoi il y a la musique militaire, ‘’continuez !’’. Ça m’a même fait vibrer. Dès lors ma pensée était qu’il fallait faire quelque chose. Quand je reviens, la salle est remplie, mes collègues sont là, beaucoup de gens, avec des commentaires. Alors j’appelle de côté le chef de poste militaire, je lui dis : ’’mon frère, dis que tu veux rester dans le centre avec seulement le technicien qui est de service. Renvoie tous les autres’’. Ce qu’il a fait, avec un visage défait. Il avait déjà changé. Mes collègues et beaucoup d’autres sortaient en courant. Je suis resté dans la paix dans la cabine où le technicien travaille. Mais de temps en temps, le chef de poste militaire faisait des tours, parce qu’il faisait la ronde. J’ai donc pris les trois jacks, c’est-à-dire les petits instruments qui font la connexion du son qui vient de la BF pour les transmettre sur les trois émetteurs aux antennes, que j’ai enlevés. Ceci avait pour conséquence que, même comme les émetteurs ronflaient, rien ne passait plus aux antennes. Alors, tout ce qui venait de Yaoundé, je recevais à la baie, mais rien ne passait plus par les antennes. Voilà pourquoi à un moment donné, dans tout le Cameroun, on a constaté que la musique militaire ne passait plus. Et même quand le message des putschistes passait, je le recevais, toujours dans la cabine, mais je savais qu’il ne passait pas aux antennes. Donc le pays ne le recevait pas, même la chaîne internationale n’a pas transmis, l’émetteur ondes moyennes ne transmettait plus. Donc c’est là, au niveau de Soa que tout s’est arrêté.

Vous contestez donc la thèse selon laquelle c’est M. Ebili qui a déjoué la diffusion du message des putschistes ? Il ne pouvait pas le faire à partir de Yaoundé ?

Il pouvait bien le faire ; mais il y a quelque chose qui est vrai : c’est que quand il vient au service, la chaîne urbaine fonctionne. Tout ce que le poste national produit passe par la chaîne urbaine. Et tout ce que le poste national produit passe par la ligne qui va à Soa. Pourquoi je conteste ? D’après ce qu’il dit, il a seulement ouvert la ligne de la chaîne urbaine et que quelque part il a fermé celle de Soa. Je dis Non.  La preuve, j’ai reçu la musique militaire, j’ai reçu le message. Ce n’était pas possible. Donc je conteste. Un bon technicien comprend ce que je dis. La musique militaire et le discours sont passés par la chaîne urbaine, sont arrivés à Soa, mais à la différence qu’à Soa, nous n’avons pas laissé passer aux chaînes de longue portée. L’action efficace de Soa a évité un grand bain de sang dans ce beau pays qui est le Cameroun. Il suffisait de laisser rétablir les connexions et tout le pays suivait le discours.

Le Chef de l’Etat a récompensé les principaux acteurs de l’échec du coup d’Etat. Vous n’en avez jamais reçu ?

Depuis le temps où ça s’est passé, beaucoup de mes collègues me disaient, ’’tu es le héros, avec ce que tu as fait’’. Mais quelques jours après, je réalise que, à part Jeune Afrique, ses journalistes, je ne reçois personne pour une enquête. Et quelques temps après, mes collègues, mes chefs, ont eu des promotions. Il est même dit, et ça, je ne peux pas l’affirmer, que le directeur de l’époque, a eu une enveloppe. Ça a été dit. Les autres ont eu des récompenses, je suis resté dans les oubliettes. Et je n’ai même pas été consulté pour dire qu’on dit que c’est Soa qui a déjoué, tu as fait comment. Hormis Jeune Afrique, personne. Le jeune de la BF dit qu’il a été interrogé plusieurs fois, mais moi, jamais. Voilà trente-deux ans, aucune interrogation. Le point même qui fait encore mal c’est ce qui se fait aujourd’hui. Je n’avais jamais eu une récompense ; je n’avais même jamais été interrogé. Quand on a même dit que le directeur doit expliquer ce qui s’est passé, je me suis demandé qu’est-ce qu’il explique, est-ce qu’il est venu me voir ? Il devait d’abord venir me voir pour que je lui explique ce qui s’est passé, parce que c’est mon directeur, mais ça ne s’est pas passé ainsi. J’ai seulement appris qu’il y a des médailles. Moi j’ai eu des médailles de travail, mais ce n’était pas par rapport aux événements du 6 avril ! Je n’ai reçu aucune médaille monsieur ; je n’ai reçu aucune médaille.

Et pourtant, vous n’avez jamais contesté…

Oui c’est pour des raisons de sécurité. A l’heure qu’il est, j’ai douze enfants. Beaucoup de gens m’ont conseillé, ‘’ne t’affiche pas’’. Pendant que nous y étions, quelques jours après, il y avait un capitaine de l’armée qui est venu me voir pour me dire que ‘’je vais t’aider, tu n’as pas été récompensé’’. Il a fait le défilé pendant une ou deux semaines, il est revenu et m’a dit ‘’il vaut mieux que tu abandonnes ; derrière cette affaire il y a de gros bras’’.  J’ai obéi. Et il y a une autre raison. C’est que quelqu’un qui est proche de la famille a pris le dossier en main, il a dit ‘’reste tranquille, ne parle pas, je vais m’en occuper. Il y a trente-deux ans, ça n’a pas donné de solution. Tout ce que je peux constater c’est que le côté de la BF a été récompensé. Je n’ai jamais eu de récompense. Et je n’ai jamais été sollicité. Voilà donc la triste réalité des faits. Il y a une chose ; à Soa, tout le monde sait. Ce qui se passe même ces jours-ci scandalise les gens. Tout le monde sait depuis le 6 avril que c’est le technicien Minkoua du Centre d’émission de Soa qui a fait obstacle au message, mais subitement il y a une contradiction. Les bras me sont faibles. Mais la personne même à qui j’ai confié le dossier, je ne sais pas s’il a été dépassé, je ne sais pas ce qui s’est passé. Je n’ai rien reçu. Je n’ai rien reçu.

Vous comptez réclamer quelque chose au chef de l’Etat ?

Il faut que lui-même apprécie. S’il est convaincu de cette vérité, il faut que lui-même juge. Mais il faut qu’on sache la vérité. Ce pays a une histoire mais il ne faut pas que cette histoire soit basée sur le faux. Ma fierté, ma consolation c’est d’avoir sorti cette vérité. J’avais 36 ans à l’époque, aujourd’hui j’ai 68 ans. Je me dis que même les menaces, advienne que pourra. J’ai livré cette vérité aux Camerounais.

Vous est-il déjà arrivé de parler de ce sujet avec Gabriel Ebili ?

Non, non, non. Il m’a même toujours épargné. C’est un petit frère ; nous sommes tous de Lolordof. On n’a point eu de contact, mais partout il parlait et moi j’ai gardé le calme. Je m’ouvre maintenant au peuple compte tenu de la situation qui est sur le terrain. Pendant trente-deux ans j’ai gardé le calme.

Même dans le cadre du service, vous n’en avez jamais parlé ?

Peut-être avec des collègues, on commentait pour dire, ‘’voilà, les autres ont eu des médailles…’’, d’autres ont même eu des sommes d’argent, mais moi rien. Voilà trente-deux ans monsieur. Trente-deux ans.

Entretien réalisé par Lindovi Ndjio

Paru dans La Nouvelle Expression du 3 février 2017

Production du riz : les clés de l’autosuffisance

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Les acteurs de la filière, en accord avec le gouvernement, ont défini des mesures à prendre allant de la recherche à la production  en passant par la transformation ; pour atteindre les 750 000 tonnes de production locale en 2030.

Selon les données de l’institut national de la statistique, le riz représente pour le premier semestre 2021,  5% de l’enveloppe globale des importations du pays chiffrés à 1 824 milliards de FCFA pour 5,07.En réalité, 75% du riz consommé au Cameroun est importé. Ce qui coûte  cher en devises. Sur les trois dernières années, selon la même source,  les importations ont été évaluées à 2 04 millions de tonnes pour 736 milliards de FCFA.  C’est fort de ce constat que la filière est classée parmi les priorités dans la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030. L’objectif fixé par la SND30, est d’atteindre 750 000 tonnes de riz en 2030 produits au Cameroun.  Actuellement, selon le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader),  le déficit est évalué à 450 000 tonnes par an pour une production estimée à 270 000 tonnes pour le riz paddy (Non décortiqué). Comment combler ce déficit et renoncer à l’importation ? Les acteurs de la filière ont donné leurs recommandations lors d’une concertation présidée à Douala par le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, Paul Tassong.  Des recommandations qui répondent aux contraintes de la filière.

Parmi les principales contraintes listées, il y a la faible mécanisation le long de la chaine de valeur ;  la faible organisation structurelle des acteurs de la filière ; la vétusté de l’outil de production entrainant un faible niveau de production ;  les difficultés d’accès au crédit ; la faible capacité de transformation du riz paddy en riz blanc ;  les difficultés d’accès à l’énergie et au système moderne d’irrigation ; le faible niveau de performance des entreprises publiques de production etc.

Principales mesures à prendre pour renforcer la production

Les acteurs de la filière ont souhaité que des actions soient menées par le gouvernement au niveau de la recherche, de la production, de la transformation et de la commercialisation. Au niveau de la recherche, il serait question d’intensifier les recherches sur les nouvelles variétés. Au niveau de la production, accompagner la mise en conformité de l’interprofession de la filière à la loi du 16 décembre 2021 régissant les organisations interprofessionnelles du Cameroun ; aménager les terres rizicoles pour les producteurs organisés ; mettre en place des contrats de performance avec les structures de production et de transformation du riz. S’agissant de la transformation, faciliter l’acquisition du matériel agricole; mettre en place des structures d’encadrement,  faciliter l’accès des producteurs aux équipements adaptés à la transformation (décortiqueuse, mini moissonneuse, mini batteuse). Enfin, sur la question de la commercialisation, les participants à la concertation ont proposé de prioriser le riz local dans la consommation.

La  mise en œuvre de ces recommandations est présentée comme la clé pour booster la production locale de cette céréale. Et, le Cameroun semble avoir des prédispositions naturelles pour atteindre les objectifs fixés. Selon le Minader, le riz est cultivé dans toutes les dix régions du pays réparti en 15 grands bassins de production. Les rendements actuels se chiffrent à  2,23 tonnes par hectare en moyenne sur les cinq dernières années et 10% de pertes post récoltes. Le gouvernement ambitionne d’atteindre une production de 450 000 tonnes de riz blanc en 2025 et 750 000tonnes en 2030. Pour le riz irrigué 35 000 hectares de terres ont été aménagées à travers cinq projets actuels. L’objectif étant d’atteindre 60 000 hectares, le gap actuel s’établit à 15 000 hectares.  Pour le riz pluvial, l’objectif est d’atteindre 200 000 hectares aménagés en 4 ans, soit un gap de 100 000 hectares à raison de 5000 hectares d’aménagement par an. Les rendements projetés sont de 2,8 tonnes à l’hectare en 2025 contre 2,0 tonnes actuels et 3,5 tonnes en 2030 pour le riz pluvial de plateau. Pour le riz pluvial de bas fond, l’objectif est de passer de 4,5 tonnes à l’hectare actuellement à 6,5 tonnes en 2030 tandis que le riz irrigué est projeté à 7,0 tonnes, contre 5,0 tonnes actuels par hectare.

Les besoins en financement

Pour atteindre l’objectif de 750 000 tonnes en 2030, les investissements cumulés selon les données du Minader représentent 742 milliards de FCFA dans lesquelles les aménagements sont évalués 575 milliards de FCFA.  L’ensemble des investissements déjà mobilisés est estimé à 357 milliards de FCFA. Pour combler ce gap, il est nécessaire de disposer de 385 milliards de FCFA répartis comme suit : 77% pour l’aménagement et infrastructures, soit 296 milliards de FCFA ; 15% commercialisation soit 30,8 milliards de FCFA. En 2030, la valeur d’importation cumulée est estimée à 1500 milliards de FCFA si aucune action n’est menée dans la filière. Si les 385 milliards de FCFA sont mobilisés,  la valeur cumulée de la production sera évaluée à 1200 milliards de FCFA. Soit un gain de 300 milliards de FCFA pour 43 milliards de FCFA par an.

Les questions liées à  la fiscalité et au foncier ont également été évoquées à cœur ouvert lors de cette rencontre.  Pour les 7 filières qui étaient concernées dont le riz, les acteurs  ont arrêté avec le gouvernement qu’il faut la mise en place d’une fiscalité adaptée aux zones économiques susceptibles d’attirer les investissements ;  une fiscalité appropriée selon la taille des entreprises. Pour la question d’accès à la terre, le gouvernement devra simplifier les procédures foncières d’accès au foncier ; rendre rigoureuse l’administration foncière pour éviter les double-ventes des espaces fonciers ; rendre le cadre législatif et réglementaire relatif à l’accès à la terre favorable aux producteurs de moyenne et de grande importance.

6 avril 1984 : Le « vrai sauveur » de Biya sort du bois

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Pierrot Minkoua Nzhiou

«Tout le monde sait depuis le 6 avril que c’est le technicien Minkoua du Centre d’émission de Soa qui a fait obstacle au message… » des putschistes, «mais subitement il y a une contradiction». Minkoua Nzhiou, technicien supérieur de production Tv, a cru devoir sortir du bois pour dire sa part de vérité sur le coup d’Etat qui a failli faire vaciller le régime nouvellement installé de Paul Biya. En fait, contrarier Gabriel Ebili dont la pose de la première pierre de la maison à construire par Paul Biya, a eu lieu le 27 janvier dernier. En récompense à l’action salutaire que l’homme aurait réalisée pour sauver la nation, prise au piège par une révolte des éléments de l’armée. «Il pouvait bien le faire… Tout ce que le poste national produit passe par la chaîne urbaine. Et tout ce que le poste national produit passe par la ligne qui va à Soa… D’après ce qu’il dit, il a seulement ouvert la ligne de la chaîne urbaine et que quelque part il a fermé celle de Soa. Je dis Non», conteste Minkoua. «La preuve, j’ai reçu la musique militaire, j’ai reçu le message. Ce n’était pas possible. Un bon technicien comprend ce que je dis». Se réappropriant cet acte héroïque, celui qi déclare avoir été à l’antenne du Centre de haute fréquences de Soa ce jour-là, raconte avoir personnellement fait diffuser de la musique, faute d’avoir eu le signal de Yaoundé peu après 5h. Et que finalement lorsque la connexion avec Yaoundé, il ne reçoit que des chansons militaires. Et une fois au courant de ce qui se passait, a entrepris de couper Yaoundé urbain du reste du pays et de l’étranger. «J’ai donc pris les trois jack, c’est-à-dire les petits instruments qui font la connexion du son qui vient de la BF pour les transmettre sur les trois émetteurs aux antennes, que j’ai enlevés. Ceci avait pour conséquence que, même comme les émetteurs ronflaient, rien ne passait plus aux antennes. Alors, tout ce qui venait de Yaoundé, je recevais à la baie, mais rien ne passait plus par les antennes. Voilà pourquoi à un moment donné, dans tout le Cameroun, on a constaté que la musique militaire ne passait plus», explique-t-il.

«Les autres ont eu des récompenses, je suis resté dans les oubliettes»

Une sortie surprise, trente-deux ans après les faits. Et alors que le chef de l’Etat vient de se souvenir de celui qui était jusqu’ici présenté comme celui qui a circonscrit les émissions de Radio Cameroun au seul périmètre urbain de Yaoundé, lorsque les putschistes ont pris le contrôle de la radio nationale aux premières heures du coup-d’Etat. L’ex employé de la Crtv aujourd’hui à la retraite, veut désormais rectifier l’histoire. D’autant plus que «Et je n’ai même pas été consulté pour dire qu’on dit que c’est Soa qui a déjoué, tu as fait comment», regrette-t-il.

Vêtu d’une chemise taillée dans un pagne de la maison qu’il a quittée en 2004, Minkoua Nzhiou, se montre d’abord fier de devoir dire «la vérité», et parle avec assurance. Avant de se laisser quelquefois prendre par de la mélancolie. «Les autres ont eu des récompenses, je suis resté dans les oubliettes», reprécise-t-il avec insistance. «Depuis le temps où ça s’est passé, beaucoup de mes collègues me disaient, ’’tu es le héros, avec ce que tu as fait’’. Mais quelques jours après, je réalise que, à part Jeune Afrique, ses journalistes, je ne reçois personne pour une enquête. Et quelques temps après, mes collègues, mes chefs ont eu des promotions», appuie-t-il. «Les bras me sont faibles», lâche-t-il en évoquant le sort du dossier qu’il avait alors confié à un proche, jadis bien placé au sein de l’appareil de l’Etat. Mais désormais, «il faut qu’on sache la vérité. Ce pays a une histoire mais il ne faut pas que cette histoire soit basée sur le faux», clame-t-il.

Paru dans La Nouvelle Expression du 3 février 2017

NB: Titraille retouchée

Yaoundé 5 : Des dons pour les fidèles musulmans

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Augustin Bala, maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 5 leur a distribué 100 sacs de riz ; 50 cartons de savons et 50 cartons d’huile raffinée, destinés 30 mosquées, 5 chefs de la communauté musulmane et 5 écoles coraniques.

Il est exactement 11 heures 10 minutes ce jeudi 06 avril 2023, lors que d’un pas alerte, Augustin Bala et François Mabaya Essomba, respectivement maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 5 et sous-préfet, arrivent à l’esplanade du Centre de promotion de femme et de la famille dudit arrondissement.

Les deux personnalités sont venues co-présider la traditionnelle cérémonie de distribution des denrées alimentaires à la communauté musulmane de Yaoundé 5. Il s’agit en effet de la distribution de 100 sacs de riz ; 50 cartons de savons et 50 cartons d’huile raffinée, destinés 30 mosquées, 5 chefs de la communauté musulmane et 5 écoles coraniques.

 « Nous espérons que toute la communauté musulmane qui est massivement représentée ici à travers les imams saura redistribuer ces denrées alimentaires, tel qu’elle le fait chaque année à tous ceux qu’ils encadre au quotidien dans leurs mosquées » a souhaité Augustin Bala. Aux imams de la communauté musulmane de Yaoundé 5, l’édile de la commune leur a renouvelé toute son amitié. « Rassurez la communauté musulmane de Yaoundé 5 que le maire, tout son conseil et tout son personnel sont là pour vous accompagner et promouvoir votre bien être  et que ce geste qui n’est pas le premier ne sera pas le dernier» a rassuré Augustin Bala.

Orange va renforcer ses investissements dans la région de l’Ouest

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Diverses actions en faveur du développement à l’instar de la création d’un digital center pour les jeunes entrepreneures, un centre de santé, l’accompagnement des communautés vont s’ajouter à des investissements visant à améliorer la qualité de son réseau dans la région.

Le Directeur Général d’Orange Cameroun annonce plus d’investissements dans la région de l’Ouest du pays. Patrick Benon l’a signifié au terme d’une visite de  travail de trois jours dans cette région.  Ces investissements couvriront plusieurs axes. Sur la digitalisation, le dirigeant annonce la mise en place d’un Orange Digital Center pour accompagner les jeunes entrepreneurs de la région. Une maison digitale est prévue à l’université de Dschang où il a marqué un arrêt.  « La digitalisation de notre espace avec la numérisation… Nous irons aussi loin que possible pour faire en sorte qu’Orange et l’université de Dschang puissent maintenir la flamme d’un partenariat entre deux institutions que tout pourrait séparer mais en fait dont les intérêts sont communs. Orange ce n’est pas seulement le téléphone. L’université ne fait pas uniquement dans l’éducation et la formation », indique le recteur Roger Tsafack Nanfosso.

 La maison digitale de Dschang sera la 21eme qu’aura créée Orange Cameroun dans tout le pays.  Cette université est la première université d’Etat avec laquelle Orange a signé un partenariat. « Suite à notre échange, on a décidé d’accélérer notre partenariat qu’on a aujourd’hui en place pour développer d’autres outils qui vont accompagner d’autres étudiants de l’université de Dschang. On a regardé d’autres pistes de partenariat pour permettre justement aux étudiants de bénéficier aussi de l’expérience des cadres qui sont chez Orange Cameroun », précise  Patrick Benon, le DG d’Orange Cameroun.

 Après avoir rencontré plusieurs personnalités  de la région,  Patrick Benon   a pris l’engagement de renforcer les actions en faveur du développement de la région.   En plus  d’un centre de Santé dont la construction est en cours, Orange annonce de nouvelles actions sociales.  Des pistes de collaboration pour  des investissements dans la culture, notamment le sponsoring des évènements ou la préservation de la forêt sacrée ont été explorées. Et naturellement, la visite a donné l’occasion de faire le point sur la qualité du service.  L’opérateur a rassuré de ce que des investissements sur le réseau interviendront très bientôt. L’on sait que globalement, la compagnie a prévu d’injecter 30 milliards cette année pour améliorer sa qualité de service au plan national.

Cette visite s’inscrivait dans le cadre du projet de tournée nationale de Patrick BENON  à la tête d’Orange Cameroun depuis plus d’un an.  L’objectif étant de mieux connaître le pays, de s’informer des réalités des partenaires et employés d’Orange dans cette partie du pays,  de partager la vision stratégique d’Orange Cameroun  et d’ écouter les souhaits des populations de cette région afin de leur offrir un soutien personnalisé conformément aux engagements RSE de l’entreprise. Pour sa première visite officielle à l’Ouest Cameroun, le Directeur Général de Orange Cameroun s’est rendu dans trois 3 départements. Le Noun,  la MIFI et la Menoua. Patrick Benon s’est notamment entretenu avec les autorités locales, les chefs traditionnels et les opérateurs économiques.

Événement. Les awards du marché se tiennent à Douala

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La première initiative de distinction des acteurs du marché financier de la Cemac a débuté ce 5 avril par des débats et se referme demain par la remise des récompenses.

Le marché financier d’Afrique centrale a ses awards.  Dénommé « Cemac Capital Market Awards », l’évènement vise  à mettre en lumière le dynamisme du marché ainsi que de ses acteurs.  Il compte ainsi contribuer à la promotion des bonnes pratiques, au rayonnement de ses produits, services et acteurs. Notamment les sociétés de bourse, les sociétés de gestion de portefeuille, les spécialistes en valeurs de trésor etc.

Pour cette première édition qui se tient du 05 au 6 avril 2023, trois catégories seront en lice pour les distinctions : Les meilleures sociétés de bourse, les meilleures sociétés de gestion et sociétés en valeurs de trésor. Les candidatures seront départagées par un grand jury composé à la fois d’ experts  issus du monde de la haute finance et des milieux universitaires. En dehors de la cérémonie de récompense, une exposition est également prévue. Les acteurs du marché exposent leurs savoirs faire sur l’esplanade arrière du lieu de l’événement à Douala depuis ce 4 avril. Des ateliers formation de haut vol animés par des experts internationaux sont en cours. Ces ateliers sont adressé aux cadres des entreprises cotées en bourse ou en voie de l’être. Différentes thématiques seront abordées. Entre autres,  la question des modalités de la préparation de l’émission obligataire d’une entreprise publique ou privée ; les mécanismes du marché monétaire de la BEAC ou encore le processus de développement du marché secondaire des titres publics en zone cemac. c’est au lendemain de cette journée consacrée aux ateliers que les lauréats seront primés. La cérémonie de remise des distinctions le est prévue le 06 avril 2023.

La « Cemac Capital Market Awards »  sont organisés  par l’agence de communication La Lettre Sarl, en partenariat avec la BVMAC.  Pour le DG de la Bourse, il était évident de s’associer à une telle initiative. « Nous pensons  que cet évènement renforcera la visibilité donc nous sommes aux côtés de cet acteur comme nous sommes souvent aux côtés des autres acteurs qui vont dans le sens de la promotion  des activités du marché financier. Dans le sens du renforcement de la culture boursière », a déclaré Louis Banga Ntolo .

Elevage : Deux entreprises françaises vont fournir des géniteurs porcins au Cameroun

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Axiom et Nucleus bénéficient d’une enveloppe de plus de 277 millions FCFA du Projet de développement des chaînes de valeur de l’élevage et de la pisciculture (Pdcvep).

Le coordonnateur national du Projet de développement des chaînes de valeur de l’élevage et de la pisciculture (Pdcvep), Aboubakar Njoya, vient de rendre public la liste des deux bénéficiaires pour l’acquisition des géniteurs de porc. Il s’agit de deux entreprises françaises : Axiom International et Nucleus. L’entreprise camerounaise Moderne Farmers ayant vu son offre refusée.

Les deux entreprises vont fournir des géniteurs porcins de race, des parentaux et grands-parentaux pour un montant de plus de 277 millions FCFA, pour ce projet qui vise l’importation de 360 porcs de races améliorées pour booster la production et la disponibilité en grande quantité de cette viande sur le marché national. Le Pdcvep est financé par la Banque africaine de développement (BAD) à hauteur de 65 milliards FCFA.

Ces animaux une fois acquis, seront mis à la disposition des fermes pilotes justifiant d’un niveau de maîtrise de la gestion d’une entreprise de production de porcs tels que la biosécurité et l’approvisionnement en intrants de production. Dans le cadre du Pdcvep, la filière porcine sera mise à niveau autour des piliers suivants : l’amélioration génétique, la structuration/formation des acteurs et le financement des acteurs de la chaîne de valeur.

Avant cette mise à niveau, les exploitations bénéficiaires-directs de l’accompagnement du projet seront identifiées et sélectionnées, puis structurées et enfin accompagnées pour un financement justifié de leurs activités spécifiques qui ajoutent graduellement de la valeur au produit final (viande de porc) proposé au consommateur.

L’objectif sectoriel du projet est de contribuer de manière inclusive à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la réduction de la pauvreté dans sa zone d’intervention. De manière spécifique, ce projet vise l’accroissement compétitif et hygiénique des produits porcins, bovins et piscicoles, l’amélioration des revenus des acteurs ainsi que la création de nouveaux emplois.

Accompagnement : Le Cameroun parmi les bénéficiaires de Better Cotton

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L’initiative arrive au moment où le Cameroun ambitionne de réaliser une production annuelle de 400 000 tonnes de coton graines dès l’année 2025. 

Le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Benin font partie des pays qui vont bénéficier des objectifs d’impact de la stratégie 2030 de l’Organisation non gouvernementale (ONG) Better Cotton (la principale initiative mondiale de développement durable pour le coton). C’est du moins ce qui ressort des résolutions d’une récente réunion tenue à Abidjan, capitale de la Côte d’Ivoire, entre les responsables Better Cotton et les représentants de sociétés cotonnières et d’organisations pour évoquer les perspectives de la production durable de coton en Afrique.

L’initiative arrive au moment où le Cameroun ambitionne de réaliser une production annuelle de 400 000 tonnes de coton graines dès l’année 2025. La culture du coton représente un pilier considérable de l’économie des régions septentrionales du pays (Nord ; Extrême-Nord et Adamaoua) avec 60% des revenus nets agricoles ; 6% des exportations hors pétrole ; 14,1% du Produits intérieur brut (PIB) agriculture d’exportation.

Plus de 2.4 millions d’agriculteurs dans 26 pays ont désormais une licence pour vendre leur coton sous le nom de Better Cotton. Au total, les programmes de l’ONG ont touché près de 4 millions de personnes dont la vie professionnelle est liée à la production de coton. La structure a récemment annoncé quatre nouvelles cibles d’impact couvrant la santé des sols ; l’autonomisation des femmes ; les pesticides et les moyens de subsistance durables.

L’ONG indique sur son site internet bettercotton.org que ces nouvelles mesures « ambitieuses » font partie de sa stratégie 2030 en cours et détaillent ses plans pour galvaniser le changement sur le terrain dans des domaines clés. Les nouveaux objectifs s’ajoutent au premier engagement décrit dans la stratégie de l’organisation qui était liée à l’atténuation du changement climatique, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 % par tonne de fibre de coton Better Cotton produite d’ici la fin de la décennie.

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