lundi, novembre 3, 2025
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Couverture santé universelle : comment mobiliser 90 milliards au Cameroun

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Pour la première phase, l’Etat devra contribuer à hauteur de 46% du montant et pourrait faire recours aux taxes parafiscales sur certains produits comme le tabac,  l’alcool mais aussi la téléphonie mobile.

Après plusieurs années d’attente, la Couverture Santé Universelle (CSU) commence à prendre corps au Cameroun.  La première phase a été lancée par le ministre de la Santé Publique le 12 avril dernier dans la localité de  Mandjou à l’Est du pays.  Les bénéficiaires de cette première phase sont les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et nouveaux nés jusqu’à 42 jours et les personnes atteintes de certaines pathologies comme l’insuffisance rénale, l’onchocercose, la tuberculose. Les soins couverts portent sur la vaccination, la nutrition et la santé communautaire. Pour en bénéficier, les usagers devront apporter une contribution allant de 6000 à 15000 FCFA tandis que certains soins sont gratuits.  « Ce panier des soins  est expérimental et devrait au fil du temps s’élargir tout autant que la population cible. Cela se fera en fonction de l’évolution de la mise en œuvre du projet  et de la levée de certaines contraintes d’ordre juridique,  financier et social », souligne Manaouda Malachie.

Pour cette première phase qui semble être un pilote, les besoins en financement sont estimés à 90 milliards de FCFA, selon des sources au ministère de la Santé. Les partenaires techniques et financiers devront apporter une contribution de 54% et 46% par l’Etat du Cameroun, soit environ 42 milliards de FCFA.  Au lancement, les autorités ont peu communiqué sur les mécanismes de financement.  Mais, l’on se souvient que le Groupe Technique National (GTN), placé sous la coordination du Premier Ministre et co-presidé par le Ministre de la Santé  et le Ministre du Travail et de la Sécurité sociale, qui avait  mené les réflexions sur la mise en œuvre de la CSU avait évalué à 1300 milliards de FCFA le financement global. L’estimation du coût du système de Couverture Santé Universelle  d’après le rapport de ce groupe de travail présenté en 2018, prenait en compte le coût technique (l’estimation du coût des interventions du panier de soins de base) et les coûts de gestion de l’architecture. Le coût technique porte  notamment sur le Logiciel « One health »  tandis que les Coûts de gestion  concernent  les investissements (système d’information, infrastructures et équipements, système d’immatriculation…), les salaires du personnel, les autres dépenses de fonctionnement courantes, la communication, les frais de formation. Cette catégorie représente environ 15% du coût total, selon les règles de prévoyance sociale.

Seulement 6.46 % de la population couverte par l’assurance maladie

En 2012, la dépense totale de santé au Cameroun est estimée à 728.1 milliards FCFA. La dépense totale de santé / habitant est de 3 400 FCFA  avec le paiement direct des ménages  jugé très élevé  (70%).  Cette situation est motivée par le fait que seulement 6.46 % de la population camerounaise  est couverte par un mécanisme de protection sociale en santé. La majorité ne fait partie d’aucun dispositif de protection du risque financier et continue de supporter les dépenses directes de santé. Or, la part du budget de l’Etat allouée à la santé reste très faible, se situant entre 5.5 et 7% depuis 2011 alors que la déclaration d’Abuja préconise 15%. La CSU se présente ainsi comme une option pour réduire les risques financiers des personnes vis-à-vis de la santé.  Si pour cette première phase, la couverture de l’Etat n’est pas à 100%,  elle va quand même réduire les coûts des soins de certaines maladies. Pour les patients atteints d’insuffisance rénale, le coût  de trois séances de dialyse passe de  720 000 FCFA à 15 000 francs.   

Globalement, la CSU selon le groupe de travail devrait avoir trois sources de financement : l’Etat, les ménages  et les partenaires.   En plus du budget, le groupe de travail indique que l’Etat pourra notamment mobiliser les ressources tirées des taxes parafiscales sur certains produits (Ressources naturelles, téléphonie mobile, transactions financières, Tabac, alcool…).   Ceci ajoutée à la contribution des partenaires au développement projetée à hauteur de 50%. 

Cette  phase pilote a été lancée en attendant la loi sur la Couverture Santé Universelle. Elle vise 6 millions de personnes dans les régions de l’Extrême-nord, le nord l’Adamaoua, l’Est et le Sud. L’enrôlement se fait dans les 5000 formations sanitaires identifiées ainsi que des mairies, chefferies.

La Couverture Santé Universelle a été défini dans l’agenda des Objectifs de Développement Durable en 2015.  L’ODD 3, stipule  en ces termes : « Faire en sorte que chacun bénéficie d’une assurance-santé, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable ». Un engagement pris par les Etats.

Interview

Bin Joachem Meh, économiste

« L’implication de la communauté est un impératif pour le financement de ce projet »

Le chercheur du Nkafu Policy Institute analyse le cadre de la Couverture Santé Universelle au Cameroun ainsi que le modèle de financement possible.

La phase 1 de la Couverture santé universelle au Cameroun (CSU) vient d’être lancée dans la région  de l’Est et vise 6 millions de personnes dont les femmes enceintes, les enfants de 0 à 5 ans et les personnes atteintes de certaines maladies. Comment appréciez-vous ce projet gouvernemental qui est implémenté avec le soutien de l’OMS?

L’objectif de l’OMS à l’horizon 2030 c’est de ne laisser personne de coté à travers une santé pour tous. La CSU qui s’inscrit dans cet ordre d’idées est un projet louable et souhaitable par tous. Toutefois, pour apprécier l’implémentation de la CSU récemment lancée au Cameroun, il convient d’abord de comprendre les implications. La définition de la CSU fait intervenir 4 éléments principaux :

-L’équité : C’est à dire que tous ceux qui ont besoin des soins de santé doivent y avoir accès sans différence-

Le type de services offerts : c’est à dire que l’on doit se concentrer sur les besoins les plus urgents

-La qualité : les soins offerts doivent être suffisamment bons pour améliorer la santé de ceux qui la reçoivent

– l’accessibilité financière : C’est à dire que les usagers doivent avoir accès aux soins de santé sans que cela ne génère des dépenses catastrophiques. A partir de ces éléments, nous pouvons nous demander à quel point le projet est réalisable au Cameroun et ce qu’il y a à faire pour le réaliser. A-t-on un personnel de santé suffisant, disponible et reparti sur le territoire national ? Peut-on avoir des soins surs et efficaces ? Les populations sont-elles informées sur le projet ? Comment la CSU sera-t-elle financée ?  La réponse à ces questions représente un prérequis à la bonne mise en œuvre d’un projet de telle envergure.

 La CSU entend réduire le risque financier des usagers de la santé avec des paniers qui vont de 6000 à 15 mille francs CFA l’an pour les usagers. Les besoins en financement sont  estimés à 90 milliards de FCFA dont 42 milliards de contribution de l’Etat. En tant qu’économiste,  comment l’état procède pour financer un tel projet de prise en charge au-delà de 80% des frais des personnes cibles ?

Le financement d’un projet de telle envergure peut se faire progressivement mais s’appuyant sur plusieurs canaux. Le budget de l’Etat alloué à la santé est encore insuffisant donc un financement exclusif par l’Etat ne serait pas judicieux. Cependant, l’implication de la communauté est un impératif pour le financement de ce projet. Ainsi, à l’exemple du Rwanda qui est aujourd’hui à plus de 90% de couverture ou encore du Kenya, le pays a besoin d’un système d’assurance bien pensé et implémenté sur lequel il va s’appuyer afin de faire participer les ménages sans que cela ne constitue une dépense catastrophique ; cela nécessite une réelle volonté politique des dirigeants et une sanction véritable de tout acte de corruption qui pourrait entraver le processus. Si ces mesures sont prises, il est possible d’atteindre une couverture de plus de 80% d’ici 2030.

La CSU se situe dans le cadre de la stratégie sectorielle de la santé 2020 2030. Étant à la première phase en 2023 pensez-vous qu’on pourrait atteindre l’objectif d’un accès équitable aux services de santé à l’échéance fixée ?

Le programme de CSU au Cameroun a subi plusieurs revers entraînant un retard important dans sa mise en œuvre. Cependant avec le lancement de la Phase 1 par le Ministère de la Santé Publique, on peut espérer un accès équitable à des soins de santé de qualité au Cameroun. Mais pour que cela devienne une réalité dans les délais impartis, certaines conditions préalables essentielles doivent être remplies : Le premier et le plus important est une forte volonté politique et un bon leadership qui déterminent le niveau d’investissement public dans la santé ainsi que le nombre et la qualité des infrastructures de santé. De plus, ce programme de santé a besoin d’un système de gestion plus efficace et responsable pour être efficace dans notre pays.

Que peut le Cameroun aujourd’hui pour améliorer son système de Santé ou pour améliorer l’efficacité de ce projet ?

Le système de santé camerounais a un besoin crucial d’être amélioré pour répondre aux normes et aux besoins de la population. Si nous voulons parvenir à la CSU, des services de santé de qualité doivent être accessibles et abordables pour tous les Camerounais. Cela implique – Un nombre suffisant d’établissements de soins de santé et de personnel de santé correctement équipés dans tout le pays, même dans les zones reculées.- Une augmentation de l’allocation budgétaire du gouvernement aux soins de santé.- Éducation et sensibilisation de la population aux actions de santé publique. – Implication des membres de la communauté dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques.- Capitaliser notre potentiel (santé numérique, médecine traditionnelle, sources et systèmes de financement locaux…) pour construire une synergie d’action vers la CSU.

Production et transformation du manioc : Une unité en gestation dans le Noun

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Le site d’implémentation du projet se trouve dans la localité de Mancha, à une dizaine de kilomètres de la ville de Foumbot dans la région de l’Ouest.

« Manioc Cam ». C’est sous ce label que les agriculteurs du département du Noun dans la région de l’Ouest ambitionnent de produire au moins 35 tonnes de manioc par hectare et transformer au moins 50 tonnes par jour en farine panifiable. Le site d’implémentation de l’unité de production et de transformation du manioc se trouve dans la localité de Mancha, à une dizaine de kilomètres de la ville de Foumbot dans la région de l’Ouest.

Selon l’information contenue dans l’hebdomadaire Cameroon Business Today du mercredi 13 avril 2023, le projet déjà consolidé et récemment validé à Yaoundé par les experts du ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) a reçu l’onction des autorités administratives, locales et traditionnelles de la région de l’Ouest.

Selon les chiffres officiels, le Cameroun a produit environ 4 858 329 tonnes de manioc en 2020, plaçant le pays au 13ème rang mondial. Bien que générée en majorité par les petits producteurs, le manioc camerounais représente environ 1,6% de la production mondiale. En 2020, l’étendue de la culture du manioc était de près de 329 371 hectares. Le rendement moyen était de 14,75 tonnes par hectare. Des pays de même niveau en Asie sont à plus de 20 tonnes à l’hectare.

2021-2022 : La production des palourdes baisse d’une tonne  à Mouanko

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La pêche des palourdes est pratiquée dans cette localité depuis de nombreuses générations et elle est devenue la principale activité économique des populations.

En début de saison, le sac est vendu entre 8 000 FCFA et 10 000 FCFA pour les palourdes fraîches et 14 000 FCFA à 15 000  FCFA pour les palourdes brûlées.

Selon les statistiques recueillies auprès de la délégation du ministère de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Minepia) dans l’arrondissement de Mouanko, département de la Sanaga Maritime, la production de palourdes en 2021 se chiffrait à 31,5 tonnes contre 30,5 tonnes en 2022, soit une baisse chiffrée à une tonne.

Selon l’information contenue dans le journal Cameroon Tribune du jeudi 30 mars dernier, en début de saison, le prix de la « tin » (récipient d’une contenance de 20L) varie entre 2 000 FCFA et 2 500 FCFA. La même source informe qu’en fin de saison, elle coûte entre 7 000 FCFA et 9 000 FCFA et que ces prix sont davantage élevés quand les huitres ont été extraites des coquillages.

En début de saison, le sac est vendu entre 8 000 FCFA et 10 000 FCFA pour les palourdes fraîches et 14 000 FCFA à 15 000  FCFA pour les palourdes brûlées. La pêche des palourdes est pratiquée dans cette localité depuis de nombreuses générations et devenue la principale activité économique des populations de Mouanko.

La production est majoritairement expédiée à Bafoussam dans la région de l’Ouest, les coquilles brûlées, riches en calcium et phosphore, entrent dans la production d’aliments de plusieurs animaux d’élevage, à l’instar des porcs et des poules outre la production des verres et des plats cassables.

« Au départ, nous avions sept mois et demi d’activités. Afin de se conformer à la politique de protection des palourdes mise en place par le gouvernement, nous sommes passés de sept mois et demi à cinq mois d’activités de pêche de palourdes. Nous vivons actuellement le passage des huitres de l’amont vers l’aval de la Sanaga. Nous ne savons pas ce qui se passe. Nos parents nous ont dit qu’à une époque, les palourdes avaient disparu pendant 15 ans. Nous ne savons pas si c’est le même qui recommence », s’inquiète Samuel Mondo Moutapan, secrétaire général du comité de gestion et de suivi des palourdes.

Yaoundé-Douala-Ngaoundéré : 250 millions FCFA du Pnud pour accompagner 700 jeunes

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Le nouveau projet lancé mercredi 12 avril 2023 dans la capitale du Cameroun, est financé par le Programme des Nations Unies pour le développement.

Retirer 700 enfants (500 garçons et 200 filles) de 15 à 35 ans des rues de Yaoundé, Douala et Ngaoundéré d’ici le mois de septembre 2023. C’est l’objectif du nouveau programme lancé mercredi 12 avril dernier à Yaoundé par le gouvernement camerounais, à travers le Ministère des affaires sociales (Minas), en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud). Le programme dont la durée est de 06 mois, est financé à hauteur 250 millions FCFA par le Pnud.

Selon les chiffres du Minas, le gouvernement camerounais a sorti plus de 300 enfants de la rue depuis 2020. Certains enfants sont retournés en famille et d’autres ont intégré les centres de formation du Minas afin de s’autonomiser. Selon Alassane Ba, représentant résident adjoint du Pnud-Cameroun, environ 160 jeunes de la rue vont à nouveau sortir des centres de formation du Minas dans les prochains jours.

« Le Pnud vient consolider cet accompagnement afin de permettre à plusieurs jeunes de bénéficier des opportunités socioéconomiques pour leur permettre de définitivement tourner le dos à la rue », a expliqué le responsable du Pnud, mercredi dernier à Yaoundé. Le Pnud et le Minas vont donc mettre l’accent sur une formation axée sur le développement des compétences professionnelles des femmes de la rue et jeunes vivant avec un handicap. 

Les deux partenaires vont mettre à la disposition des bénéficiaires, des équipements pour développer des petites sources de revenus et apporter un soutien psychologique et leur offrir des formations ciblées sur le système de « Cash For Work ». C’est une intervention à court terme utilisée par les organisations d’aide humanitaire pour fournir des emplois temporaires dans des projets publics (tels que la réparation de routes, le déblayage de débris ou la reconstruction d’infrastructures) aux segments les plus vulnérables d’une population.

Comeci : des épargnants percevront seulement 30% de leurs économies

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Les personnes concernées sont celles dont les montants s’élèvent à moins de 500 000 FCFA.

Après plus de cinq années d’attente, des clients de la  Compagnie équatoriale pour l’épargne et l’investissement (Comeci), vont passer à la caisse. La liquidatrice de cette microfinance en cessation d’activités depuis 2016  annonce l’opération de remboursement de certains créanciers.  Ida Djodju Enchei a rendu public un communiqué dans lequel elle interpelle les personnes dont  les montants des créances « sont compris entre  1000 et 499 999 FCFA et qui ont produit leurs créances » à se présenter dans les guichets retenus pour cette opération. Il s’agit des agences de la First Trust situées  dans les villes de Douala (Akwa) ; Yaoundé (Nlongkak) ; Bafoussam (sur la route de Foumbam) ; Bamenda (Commercial Avenue), Kousseri et Credit du sahel de Maroua.

Cette nouvelle ne fait malheureusement pas entièrement la joie des épargnants. Première raison : l’opération ne concerne qu’une catégorie de clients Comeci. Toutes les personnes disposant des créances égales ou supérieures à 500 000FCFA sont exclues.  Deuxième fait : les personnes retenues recevront moins de la moitié de leurs dus. Ce, alors que les opérations de déclaration de créances avaient  déjà abouti à une soustraction des montants déposés par les épargnants. Comeci  ne reconnaissait qu’une partie de l’épargne.  Pour certains, la coupe était de l’ordre de 20%. Pour passer à la caisse, la liquidatrice précise  qu’il sera alloué seulement «  30% à chaque épargnant pour solde de tout compte ».   Cette clause est justifiée par « la modicité de la trésorerie ». Soit, la faiblesse des ressources disponibles.

Plus de 25 milliards de FCFA de créances

Comeci a d’abord  été placée sous  administration provisoire en janvier 2018 par la Commission Bancaire de l’Afrique centrale (Cobac). L’objectif était d’augmenter le capital de la microfinance de deuxième catégorie à 3 milliards de FCFA.  Car, plusieurs clients alertés par une rumeur sur les difficultés financières de la structure avaient procédé au retrait de leurs épargnes. Plus de 8, 2 milliards de FCFA au total.  Finalement, Comeci s’est retrouvée dans l’incapacité de rembourser tout le monde compte tenu de ses crédits qui représentaient plus du triple de son capital. Sieur Towa nommé  liquidateur en 2019 par le tribunal de Grande Instance du Wouri avait indiqué à Défis Actuels  en 2021, que le montant des créances excède 25.000.000.000 FCFA.  « Nous dénombrons plus de 66.000 créances résultant des différents types de dépôts pour 65.000 créanciers déposants. A côté d’eux se trouvent plus de 300 créanciers non déposants », nous avait confié sieur Towa alors qu’il conduisait les opérations de déclaration de créances en avril 2021.  Décédé quelques semaines plus tard de suites de covid19, il a été remplacé  en octobre  2021 par Ida Djodju  qui a repris les opérations.

 Les épargnants concernés par cette opération de remboursement vont ainsi passer à la caisse après une longue période d’attente et surtout de nombreux défis. Pour la déclaration des créances, il leur a fallu quitter leurs résidences aux quatre coins du pays pour la  Direction Générale de Comeci à Douala.  Ces déplacements avaient agacé bon nombre des clients, agriculteurs et commerçants pour la plupart qui espéraient ainsi au terme du sacrifice entrer en possession de la totalité de leur argent.

Interview

Jean Marie Biada, expert financier

 » Ils ne pourront plus entrer en possesion des 70% restants »

Pour avoir été impliqué dans la liquidation de plusieurs structures, il nous explique les choix actuels de la liquidatrice de Comeci et la suite des procédures.

Après plusieurs années d’attente,  Comeci annonce à une certaine catégorie d’épargnants qu’il leur sera alloué seulement 30% de leurs créances pour solde de tout compte. Qu’est-ce que cela implique ?

Il faut comprendre que dans la procédure, le rôle du liquidateur est de réaliser l’actif c’est à dire ce qui appartient à l’entreprise qui est en liquidation, ou alors de procéder au recouvrement. Voilà les deux sources de revenus du liquidateur. Une fois qu’on a ces deux sources consolidées, on lance donc des avis comme ce que Comeci vient de faire à l’endroit de ses créanciers en bornant des limites. Ils appellent donc ceux qui ont des montants compris entre 1000 et 499 999  FCFA à venir chercher 30% du solde de tout compte. En termes simples, ça veut dire que celui qui réclame par exemple 200 mille francs, on lui versera  60 mille francs et le reste, 140 mille francs va en pertes et profits. Il n’aura plus ce montant de Comeci. Et la note de la liquidatrice précise à ce titre que le caissier doit retenir l’originale de la fiche de production de la créance. Ce qui veut dire que c’est terminé. Vous n’aurez plus besoin de revenir à Comeci ou le lendemain réclamer  quoi que ce soit. Voilà l’explication.

 Quel est le scénario possible pour les autres épargnants dont les montants sont supérieurs à 500 000 FCFA ?  Quelle suite pour la liquidation de manière globale ?

Ceux qui ont une créance supérieure à 499 999FCFA ne sont pas  effectivement concernés par cette opération. Je pense que le  liquidateur veut aller des montants les plus faibles vers les dettes les plus élevées. Donc une fois qu’on aura terminé avec ceux-ci, on va peut-être aller avec ceux dont les créances commencent à 500 mille francs et peut être plafonné à  10 millions par exemple. Si au bout d’un certain temps,  le liquidateur ne parvient pas à désintéresser tous les épargnants, l’Etat va mettre un terme à ces opérations et reverser les actifs résiduels dans le portefeuille de la Société Camerounaise de Recouvrement des Créances. A charge à elle  au recouvrement ou à la réalisation des actifs qu’elle va domicilier dans un compte dont l’ordonnateur sera le ministre des finances. Et lorsque la SCRC aura  réalisé les recouvrements ou les actifs résiduels  de la Comeci, elle va prélever 30% à titre de frais  de gestion de ces opérations et les 70% seront domiciliés dans un compte.  C’est en théorie,  la procédure. 

 Est-il possible pour les épargnants de contester les 30% pour solde de tout compte, et porter plainte par exemple ?

Pour conduire une liquidation, on nomme deux personnalités. La première c’est le liquidateur qui va s’occuper des aspects purement techniques. Maintenant pour faire certains arbitrages parce qu’on sait que des gens peuvent contester, il y a le juge commissaire, un magistrat du siège envoyé par le ministère de la Justice. Son rôle est  d’aider le liquidateur à surmonter tous les écueils qui peuvent se dresser dans le cadre de l’exercice de son mandat. Donc, si vous pensez qu’il y a un élément susceptible d’être porté à l’attention de la justice, il y a déjà  le juge commissaire. Mais la question  a tout son sens. Vous pouvez contester et entrer en négociation avec le liquidateur. Mais de toute évidence, avant que le liquidateur ne mette une information à la disposition du public, il y a un travail préalable avec le juge commissaire qui veille.  Donc retenez qu’il y a déjà un magistrat qui peut vous  écouter. Vous pourriez le voir dans le sens de la négociation.  J’ose croire qu’aller au tribunal ne servira à rien par ce que ce juge est agrée par le tribunal. En plus, ils ont parlé de modicité de la trésorerie. Ce qui veut dire que les 30% c’est ce qu’ils sont en mesure de donner.

TAS : La Fécafoot condamnée à payer 230 millions FCFA à Manga Onguene

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Manga Onguene va bientôt rentrer dans ses droits

Par une sentence rendue ce 14 avril 2023, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a condamné la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) à verser la somme de 229 millions 900 mille francs CFA à Jean Manga Onguene. Cette somme représente les « arriérés de salaires» accumulés depuis septembre 2014 que le contrat de l’ancien Directeur technique national (DTN) de football du Cameroun a expiré. Non reconduit, l’ancien Lion indomptable continuait pourtant d’être considéré comme DTN par la Fédération qui lui confiait des missions. Le TAS a rejeté les autres aspects du contrat non reconduit, mais a maintenu le salaire jusqu’à la date de démission de l’homme.
C’est le résultat d’une longue procédure judiciaire qui a commencé par l’inspection du travail, et s’est poursuivi jusque dans les bureaux du TAS. Et pourtant, à son arrivée à la tête de la Fécafoot, Samuel Eto’o a essayé d’empêcher cette issue, mais la machine avait déjà assez avancée pour être interrompue.

Il y a deux ans l’ancien directeur technique national de football avait saisi le TAS pour rupture abusive de contrat. L’ancien Lion indomptable avait quitté son bureau de la FIFA où il coiffait douze pays, pour devenir DTN de football de son pays, dès le 6 septembre 2010, pour une période de quatre ans. Ce dans le cadre de l’implémentation des résolutions du Forum sur le football organisé par le ministère en charge du sport. Le contrat qui liait Jean manga Onguene et les autorités du football du Cameroun, prévoyait que le salaire de l’homme et ses « frais de déplacements dans le cadre de l’exécution de ses missions » soient payé par le ministère, ainsi qu’un certain nombre de commodités telles l’affectation d’un véhicule de type 4×4 et d’un chauffeur, deux billets d’avion aller-retour en France par an pour le Dtn et son épouse,…

468 millions 900 mille francs réclamés

La sentence indique que le contrat est « renouvelable par expresse reconduction à l’initiative de l’une des parties six mois avant l’expiration ». Et Manga Onguene avait saisi la Fécafoot aux fins de reconduction le 22 avril 2014. Le ministère des Sports informera l’homme le 31 octobre 2014 que son contrat avait expiré. Sauf que la Fécafoot qui continuait de confier des missions dévolues au DTN à Manga Onguene, proposera à la tutelle de considérer que le contrat du DTN a été renouvelé par tacite reconduction. Le 10 janvier 2019, las d’attendre une réponse positive du ministre, Jean Manga Onguene annonçait sa démission et exigeait le paiement de ses « arriérés de salaires » depuis 2014. Les calculs effectués affichent une ardoise de 468 millions 900 mille francs.

Mais au finish, le TAS qui a rejeté la plainte de l’ancien DTN contre le ministère, a plutôt retenu celle intentée contre la Fécafoot qui est condamnée à verser les arriérés de salaires dues à son employé durant la période de non prise en solde par l’Etat. Soit 229 millions 425 mille francs, et devra par ailleurs supporter une partie des frais de procédure versées par le plaignant, à savoir trois mille francs suisse.

Energie, mines, hydrocarbures : Le Réseau camerounais des professionnels de la communication voit le jour à Yaoundé

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Joseph Emmanuel Ba’ana a été élu président du Bureau exécutif de l’association ce jour, au cours d’une assemblée générale pour un mandat de 03 ans renouvelable. Le nouveau président a également présenté sa feuille de route.

Rassembler les différents corps de métiers de l’information et de la communication qui traitent des sujets de l’énergie, hydrocarbures et des mines.  Mettre en interaction ses professionnels de la communication et les acteurs de ces trois secteurs. Elaborer des supports de communication qui traitent des sujets se rapportant à ces secteurs. Assurer la formation des membres pour une meilleure compréhension des enjeux de ces secteurs et assurer le conseil en communication des acteurs qui le souhaitent.

C’est l’objectif affiché ce samedi 15 avril 2023 par le Réseau camerounais des professionnels de la communication des secteurs de l’énergie, hydrocarbures et mines. Le nouveau bureau exécutif a été élu et installé ce samedi 15 avril 2023 à Yaoundé, avec à sa tête Joseph Emmanuel Ba’ana. L’association qui a vu le jour ce samedi à Yaoundé sera administrée par un bureau exécutif dont le nombre de membres sera fixé par délibération de l’assemblée générale.

Joseph Emmanuel Ba’ana

« Nous allons assurer la formation des membres du réseau et des journalistes qui le souhaitent »

Monsieur le président, après votre élection ce jour, pouvez-vous nous présenter votre feuille de route ?

Je voudrais remercier les professionnels de la communication qui m’ont fait confiance en me désignant à la tête de ce réseau. C’est un réseau qui doit exister et surtout permettre aux acteurs de la communication de connaitre les enjeux qui tournent autour des secteurs de l’énergie, des hydrocarbures et des mines. Parmi les actions prioritaires prévues, nous devons trouver et donner à notre association une existence légale.

Pour ce faire, nous allons saisir les autorités administratives notamment celles du département du Mfoundi, parce que le siège de l’association est à Yaoundé, afin que très rapidement elles puissent connaitre notre existence et nous donner les moyens de travailler à travers une autorisation en bonne et due forme.

Lorsque nous aurons cette autorisation, il sera question d’assurer la formation des membres du réseau en particulier et des journalistes qui le souhaitent en général. Il y a un  certain nombre de turbulences actuellement dans le domaine d’approvisionnement au Cameroun en produits pétroliers.

Les journalistes ont traité de ces sujets, parfois avec quelques difficultés parfois sans connaitre quels sont les acteurs qui interagissent dans le secteur du pétrole, et ils sont très nombreux. On en parle souvent avec légèreté.

La mission du réseau est donc d’assurer et de veiller à la formation des journalistes et communicants à travers certains séminaires que nous allons organiser, afin de permettre aux membres du réseau de connaitre quels sont les acteurs, qui fait quoi, dans tous les domaines qui nous intéressent.

Naturellement, il est question d’organiser des visites de presse pour les journalistes qui traitent de ces sujets pour qu’ils puissent descendre sur le terrain et savoir comment ça fonctionne et connaitre par exemple ce qu’est un dépôt pétrolier ; combien il en existe au Cameroun ; quelle est la structure qui s’en occupe et comment les mécanismes d’approvisionnement du Cameroun en produits pétroliers sont gérés ?

Il n’est pas exclu que le réseau puisse servir de conseil à la communication pour ces structures qui parfois ont besoin de visibilité. Le chantier est énorme et nous allons très rapidement nous déployer et nous invitons les professionnels des médias et de la communication qui sont intéressés par ces secteurs de se rapprocher du réseau pour que ensemble, nous puissions constituer une Task force.

A quand la sortie officielle du réseau ?

Pour de qui est de la sortie officielle du réseau prévue au mois de juin 2023, j’en discuterai avec les membres du bureau exécutif et ensuite je vais soumettre leurs propositions à l’assemblée générale. Après avoir rencontré les différents acteurs et leur dire que nous existons désormais, il est possible que nous organisions un déjeuner de presse avec eux afin qu’ils puissent échanger avec les médias afin de parler des problématiques autours des questions qu’ils gèrent.

Semences améliorées : Le gouvernement annonce un investissement de 4,5 milliards FCFA en 2023

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Ce matériel végétal de qualité sera ensuite mis à la disposition des agriculteurs, aux fins d’amélioration de la production agricole du Cameroun.

4,5 milliards FCFA. C’est le montant que le gouvernement camerounais compte injecter dans la production de semences améliorées. L’information a été rendue publique mardi 11 avril 2023 par Gabriel Mbaïrobe, ministre de l’Agriculture et du développement rural (Minader), au cours de la cérémonie officielle de lancement de la campagne agricole 2023 dans la partie méridionale du pays dans la ville de Nanga Eboko, département de la Haute Sanaga, région du Centre.

Fortement dépendants des semences de base importées, les acteurs du secteur agricole camerounais qui ont subi le contrecoup de la crise sanitaire dès 2020, font désormais face aux dysfonctionnements des chaînes d’approvisionnement, liés au conflit russo-ukrainien.

Pour de qui est de production locale, l’activité semencière est encadrée par la  loi n° 2001/014 du 23 juillet 2001. Ce texte stipule que toute opération de production, conditionnement, importation, exportation ou commercialisation des semences est exercée sous le contrôle de l’Etat camerounais.

Afin de donner un coup de pousse à la production agricole locale, le chef de l’Etat camerounais Paul Biya a octroyé en 2022, une enveloppe de 10 milliards FCFA à l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad) pour la production et le développement du blé. Cette dotation, étalée sur quatre tranches jusqu’en 2026, servira à la production des semences de qualité et à la mise en place de structures locales de transformation.

Il faut préciser que l’Irad a eu à mettre au point de 22 variétés de blé dont quatre adaptées aux cinq zones agro-écologiques du pays, mais les moyens financiers limités n’ont pas permis une transformation à grande échelle de la chaîne de valeur du blé au Cameroun.

Initiative : L’APME forme 400 femmes entrepreneures issues des régions en crise sécuritaire

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L’objectif de l’Agence de promotion des petites et moyennes entreprises est de lutter contre la pauvreté ambiante à travers la création des richesses.

Accroitre le taux de pérennité des groupes cibles que sont les très petites, petites et moyennes en agissant sur leurs capacités d’accès aux marchés et aux financements d’une part et en les dotant en équipement de production et de transformation pour rendre leurs produits compétitifs.

C’est l’objectif du projet « Septentrionest » qui a bénéficié d’un atelier tenu le 05 avril 2023 dans la ville de Maroua, région de l’Extrême-Nord. L’initiative est de l’Agence de promotion des petites et moyennes entreprises (Apme) et concerne les régions de l’Est ; du Nord ; de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord. Le projet appuyé d’un accompagnement financiers du ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) a permis de renforcer les capacités entrepreneuriales de 400 femmes créatrices et cheffes d’entreprises dans ces régions.

Selon Jean-Marie Louis Badga, directeur général de l’Apme, le choix de la région de l’Extrême-Nord se justifie par le fait que cette partie du pays est la plus pauvre du Cameroun avec un taux de pauvreté de 47,1%, outre son exposition à la vulnérabilité et aux chocs exogènes et naturels. L’Apme est chargée d’offrir des services et des produits qui contribuent à la création et au développement des Petites et moyennes entreprises (PME) camerounaises afin de les rendre performantes, innovantes et compétitives.

Tourisme : Le gouvernement réorganise le rapatriement des biens culturels illégalement détenus à l’étrange

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Le gouvernement veut recadrer des négociations initiées par certaines communautés et des acteurs non compétents de la société civile avec des pays étrangers détenteurs de ces objets.

Bidoung Mkpatt, ministre des Arts et de la culture (Minac), vient de publier une lettre circulaire, relative au fonctionnement du comité interministériel (crée le 06 novembre 2022) chargé du rapatriement des biens culturels camerounais illégalement détenus à l’étranger.

« Il nous revient en effet de manière constante, des informations selon lesquelles des négociations directes sont initiées par certaines communes et des acteurs non compétents de la société civile, avec des pays étrangers détenteurs des biens culturels camerounais » s’insurge Bidoung Mkpatt dans sa lettre.

Le Minac propose que pour faire face à cette situation de désordre, une démarche holistique cohérente et harmonieuse doit s’imposer à toutes les parties prenantes afin d’éviter de nouvelles crispations et des blocages préjudiciables à l’atteinte des objectifs envisagés par le gouvernement.

« Ledit comité interministériel reste et demeure la seule instance habilitée à sélectionner, à programmer et à engager les démarches et pourparlers pour le rapatriement des biens culturels illégalement exportés à l’étranger, en prenant en compte la spécificité de chaque pays, les objets des quatre aires culturelles sans exclusive, les missions assignées aux ministères techniques compétents, les orientations stratégiques des institutions spécialisées et les résultats de recherche de provenances menées par les experts et autres partenaires » précise le communiqué du Minac.

Le gouvernement déplore également les perspectives « audacieuses » et l’activisme de certains individus et associations, au détriment des prérogatives régaliennes de l’Etat du Cameroun. Il est demandé à ces individus de transmettre systématiquement au comité interministériel mis en place, toutes les demandes de rapatriement des biens culturels camerounais initiées par les communautés des différentes circonscriptions de compétence respectives.

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