jeudi, mars 27, 2025
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AccueilPolitique & SociétéMayo-Tsanaga : Fin tragique de deux chercheurs à Soulédé-Roua

Mayo-Tsanaga : Fin tragique de deux chercheurs à Soulédé-Roua

Soupçonnés d’être des éléments de Boko Haram, les étrangers ont été torturés et brûlés vifs.

Trois jours après l’assassinat au bûcher de trois individus dans l’arrondissement de Soulédé-Roua, l’on a une idée précise des victimes : il s’agit de Frederic Mounsi, chercheur hydrogéologue au Centre de Recherches géologiques et minières de Garoua, du Dr Bello Bienvenue, jadis en service comme vacataire à l’université de Maroua et actuellement au service d’une organisation non gouvernementale, et du moto-taximan qui les conduisait, le nommé. La vidéo réalisée par les populations qui leur ont administré les sévices cruelles avant de les brûler, ainsi que les documents extraits de leurs bagages et filmés par leurs bourreaux qui révèlent ces identités. « Il m’avait dit qu’il allait se déplacer pour faire des recherches depuis jeudi dernier », soutient dans les colonnes du quotidien L’œil du Sahel, une collègue de Frédéric Mounsi, à la radio Sainte Marie Madeleine de Garoua. Le chercheur, diplômé de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic), basée à Yaoundé, officiait dans cette radio privée.

On apprend que Frédéric Mounsi, doctorant à l’université de Garoua, se rendait dans cette localité pour des recherches dans le domaine de l’hydrologie. Détenteur d’un Ordre de mission, le chercheur s’était fait accompagner de son ami Bello, ainsi que cinq autres personnes. Inconnus dans le village, ils vont être pris pour des éléments de Boko Haram, et leur capture va être organisée. Se sentant en danger, les autres vont fuir et s’échapper. Le chercheur, son ami et accompagnateur, et leur transporteur, vont être attrapés par des villageois qui vont les interroger en français et en langue Mafa, une des langues locales. Leurs réponses ne vont pas parvenir à dissiper les doutes sur leur identité et la raison de leur présence dans la localité. La suite est une scène horrible. Les trois hommes, déshabillés, ligotés et battus, vont être brulés vifs.

Hantise de Boko Haram

Alors que la vidéo était déjà en circulation sur la toile, le préfet du Mayo-Tsanaga adresse une note au gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, l’informant du drame. La note de Jean Bosco Avom Dang précise que « la peur des attaques de Boko Haram pousse désormais les populations locales à une extrême méfiance envers toute personne étrangère à leur village. Depuis plusieurs années, cette localité est en proie aux incursions du groupe terroriste Boko Haram, qui multiplie les attaques contre les civils et les forces de sécurité ». Le département du Mayo-Tsanaga est l’un des plus affectés par les assauts de la secte Boko Haram. Des villages entiers dans ce département sont aujourd’hui désertés par leurs habitants. C’est dans ce contexte que tout étranger dans un village est suspecté.

Dr Bello Bienvenue sacrifié pour la recherche sur l’eau, dans une région qui a soif

La gendarmerie nationale est sur le dossier. Une enquête est ouverte à cet effet, afin de déterminer les responsabilités. En attendant, des sources crédibles parlent de vives tensions entre les populations de Soulédé-Rouaet celles dont est originaire Frédéric Mounsi. « La famille du chercheur s’est résignée à faire le déplacement du village où leur fils a été tué, par peur », apprend-on d’un proche de la famille de Frédéric Mounsi.

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