Réunis pour la troisième fois le 21 septembre dernier, les membres du comité ont été confrontés à la réalité du contexte économique du pays, qui impose plus de rigueur dans la préparation des projets à inscrire dans le Budget.
En tête des projets à examiner le 21 septembre dernier, il y a la RisRin. Le projet qui vise l’interconnexion des réseaux électriques Sud et Nord du pays était pourtant déjà à la phase de signature de convention de financement avec la Banque mondiale. S’il est de nouveau sur la table du Comité Technique d’experts chargés de l’examen des dossiers de maturité des projets d’investissement publics, c’est qu’en effet, il ne répondait pas à toutes les exigences de maturité. Un constat que regrette Paul Tasong, ministre délégué au ministre de L’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Mindel-Minepat). En sa qualité de président dudit Comité, le ministre a interpellé les secrétaires généraux des ministères, membres du comité, sur la nécessité d’une plus grande rigueur, à tous les niveaux d’examens des projets du Budget d’investissement Public (BIP), de la préparation en sous-commission ministérielle à l’examen national. « Je vous engage à plus de rigueur afin que ne soit admis à la mobilisation des financements, que les projets satisfaisant à toutes les exigences de qualité requises par le décret du Premier ministre du 21 juin fixant les règles régissant le processus de maturation », a-t-il déclaré.
Mais si le ton est de plus en plus ferme, c’est qu’en effet, le Cameroun se trouve dans un contexte économique contraignant à bien des égards. Ces contextes, le ministre les a tour à tour rappelés. Il y a d’une part les engagements pris par le Cameroun dans la sous-région, au cours du dernier sommet de la Cemac. L’un d’entre eux est la consolidation budgétaire, qui de l’avis du ministre, passe par une démarche qualité dans la préparation du budget de l’État. D’autre part, s’ajoute la circulaire du président de la République, qui sur la préparation du budget de l’Etat, qui insiste sur la nécessité de n’inscrire dans le budget de l’Etat que les projets dont la maturité est achevée et qui disposent d’un visa de maturité. En plus de ces considérations, les récentes conférences élargies de programmation budgétaire révèlent une forte contrainte budgétaire. « En effet, nos besoins en investissement pour ce triennat se chiffrent à 5 888 milliards de francs CFA, soit le montant nécessaire pour l’achèvement d’environ 854 contrats en cours d’exécution. Une comparaison de ce besoin avec les capacités de financement indiquées dans le cadrage budgétaire à moyen terme 2022- 2024, fait apparaître un gap de financement de 951 milliards de francs CFA pour la couverture des besoins budgétaires des projets déjà engagés », révèle le ministre.
Au vu de ces contraintes, et face à la nécessité de rattraper les retards sur les projets du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (Dsce), « notre objectif principal au cours des prochaines années devrait être l’achèvement de toutes les administrations de tous les projets en cours afin de dégager les marges budgétaires pour le lancement satisfaisant des nouveaux projets de la Stratégie Nationale de Développement », a t-il poursuivi
Ratisser large avec plus d’efficacité
La troisième session du Comité interministériel d’examen de la maturité des projets a sur sa table 380 projets cette fois, et ce en raison de l’élargissement de son champ d’action. En effet, le Comité qui jusqu’ici n’avait examiné que des projets de grande envergure ratisse désormais plus large, avec l’examen des projets d’un coût supérieur où égal à 100 millions de francs CFA. Son travail consistera à s’assurer de la qualité et de l’exhaustivité des éléments de maturité de chaque projet, en prononçant son accord pour un visa de maturité ou non. Dans ce dernier cas, il devra indiquer les éléments à fournir pour compléter la maturation du projet.