Par-delà les soutenances classiques des étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives, ainsi qu’en management du sport, une autre forme d’évaluation s’est jouée le 15 avril au sein de l’Institut des sports et de l’éducation physique Françoise Mbango : celle de l’engagement pour une jeunesse mieux outillée, mieux préparée et mieux insérée dans le monde du sport et au-delà. C’est dans ce contexte que s’est déroulée la visite de S.E. Matt Woods, Haut-Commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun. L’occasion pour lui de découvrir les infrastructures, de participer à une soutenance en direct, mais surtout de s’imprégner de l’esprit visionnaire qui anime cet institut.

Au cœur de ce dispositif, un incubateur sportif novateur, pilier central de la Fondation Africa Jump portée par l’icône de l’athlétisme camerounais, Françoise Mbango. L’incubateur n’est pas un simple centre d’entraînement. Il se présente comme un espace où les jeunes talents sont détectés, accompagnés et formés, non seulement à devenir des athlètes de haut niveau, mais aussi à embrasser les nombreux métiers gravitant autour de l’univers sportif. « Faire en sorte que la jeunesse s’inspire d’un grand esprit tel que celui de Françoise Mbango… Qu’on détecte les talents qu’eux-mêmes n’arrivent pas toujours à percevoir, afin de les accompagner vers la victoire », a souligné un responsable de l’établissement.
Cette vision, Matt Woods l’a saluée avec enthousiasme. Visiblement impressionné, il a insisté à plusieurs reprises sur le mot « inspiration » pour qualifier aussi bien le parcours de la double championne olympique que l’impact de ses projets sur la jeunesse camerounaise. « Mbango est une personne très inspirante, de par ce qu’elle a accompli dans l’athlétisme, mais surtout par ce qu’elle a construit ici. Elle a réussi à lier le monde du sport à celui de l’insertion professionnelle. C’est tout à fait passionnant », a-t-il déclaré. Ce modèle d’incubation sportive, encore rare en Afrique subsaharienne, associe exigence technique, développement personnel et préparation au monde professionnel. Il reflète une ambition forte, transformer les exploits individuels en résultats reproductibles grâce à un travail méthodique et structuré. À l’Institut Françoise Mbango, le sport devient un levier de transformation sociale. L’incubateur, bras opérationnel de cette philosophie, trace un chemin vers l’excellence, où l’inspiration se conjugue à l’action pour que chaque jeune puisse porter haut les couleurs du Cameroun – sur les pistes comme dans les coulisses du sport.

« L’économie du sport se porte bien dans le monde » a confirmé Abdoul Salam Bello, administrateur, Groupe de la Banque mondiale révèle dans une tribune publiée en mai 2024. Indiquant que le sport est un langage universel capable d’unir les peuples, quels que soient leur origine, leur vécu, leurs convictions religieuses ou leurs conditions économiques, l’administrateur précise que le secteur connait « une croissance moyenne de 5% au cours des vingt dernières années. A l’échelle globale, le sport pèse environ 1200 milliards d’euros, soit 2% du PIB mais seulement 0.5% du PIB africain, même si les prévisions de croissance tablent sur 8% ». Et ceci, dit-il : « en dépit des contraintes inhérentes au déficit de développement, le sport constitue un avantage comparatif pour l’Afrique. En effet, 70% de sa population a moins de 30 ans, ce qui permet de susciter des vocations alliant sport, éducation et formation, notamment la mise en place d’académies et de centres dédiés ».

« Elle a su relier le sport à ses métiers et promouvoir l’insertion des jeunes dans le monde professionnel »
« Le mot qui me revient le plus en tête est « inspiration ». Mbango est, sans aucun doute, une personne extrêmement inspirante, au regard de ses réalisations dans le monde de l’athlétisme, un domaine où l’on ne peut se cacher : elle a accompli tout cela par elle-même. C’était un véritable plaisir de rencontrer quelqu’un d’aussi inspirant. Ensuite, son inspiration dépasse sa carrière sportive.
Elle a su bâtir ici un projet remarquable, marqué par sa dédication et son engagement envers les jeunes et le monde du sport. Enfin, son travail au sein du centre montre comment elle a réussi à connecter le monde du sport à ses métiers, et à souligner l’importance de l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Ce rapprochement est fascinant. Il semblerait d’ailleurs que cet institut soit le premier du genre en Afrique subsaharienne. Je suis profondément impressionné par cette initiative. Aujourd’hui, j’ai découvert quelque chose de véritablement inspirant.
C’est une idée remarquable. Comme je l’ai mentionné, elle permet aux jeunes, non seulement ceux qui aspirent à devenir des athlètes de haut niveau, mais aussi ceux qui s’intéressent aux métiers du sport, de comprendre toute la richesse des opportunités qui entourent le monde sportif. Il y a tant de professions passionnantes et stimulantes dans cet univers. Je pense que l’institut peut jouer un rôle majeur en plaidant efficacement pour attirer les jeunes vers ces carrières prometteuses ».

« L’incubateur va accompagner ces jeunes en leur offrant des bourses de formation »
« C ’est un nouveau projet, certes, mais il s’inscrit dans la continuité de nos actions. Vous n’êtes pas sans savoir que nous avons précédemment organisé un camp de formation dédié à la découverte des métiers. Aujourd’hui, nous formons ces jeunes, répondant ainsi à un besoin réel de formation, tout en tenant compte des réalités spécifiques de notre institution. Avec ce nouveau projet, nous souhaitons accompagner ces jeunes en leur offrant des bourses de formation, afin de soutenir les parents qui aspirent à voir leurs enfants devenir entrepreneurs et intégrer le monde du travail à travers des métiers encore peu connus mais offrant de nombreuses opportunités. À travers ces initiatives, nous envisageons de mettre ces bourses à disposition pour permettre aux jeunes d’acquérir les compétences nécessaires et devenir, demain, des auto-entrepreneurs ou même des professionnels dans les métiers du sport.»