Les trafiquants opéraient dans le commerce illégal d’espèces sauvages protégées, incluant des défenses d’éléphant, des peaux de panthère, des peaux de lion, des primates et des écailles de pangolin. Parmi les 90 interpellés, 64 trafiquants d’ivoire ont été capturés, tandis que 474 kg d’ivoire d’éléphant ont été saisis lors de raids menés dans plusieurs pays, notamment la Côte d’Ivoire, le Togo, le Congo et le Cameroun. En outre, 13 trafiquants de peaux de grands félins ont été arrêtés dans des pays tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire et l’Ouganda. Les autorités ont également appréhendé huit trafiquants spécialisés dans le commerce de primates, certains étant en possession d’animaux vivants ou de parties de gorilles. Deux trafiquants au Congo ont été trouvés avec 81 kg d’écailles de pangolin, une espèce menacée.
Parmi les cas les plus marquants, quatre trafiquants de grande envergure ont été arrêtés en Côte d’Ivoire. Ces derniers opéraient à Koumassi, un fief notoire du trafic, et collaboraient avec deux syndicats criminels asiatiques. Les autorités ont découvert chez eux plus de 200 objets en ivoire sculpté. Par ailleurs, au Cameroun, des militaires révoqués impliqués dans le trafic d’ivoire ont résisté violemment à leur arrestation, exposant les risques auxquels sont confrontés les forces de l’ordre. Une autre affaire troublante concerne un greffier en chef du Tribunal de Grande Instance de Dolisie, au Congo. Utilisant sa position, il se livrait au trafic d’ivoire saisi et stocké dans les salles des scellés du tribunal. Dénoncé par d’autres trafiquants, il a été arrêté avec des preuves accablantes.
Malgré les efforts considérables déployés, le commerce illégal des espèces protégées, en particulier celui de l’ivoire, reste un fléau. Les réseaux criminels continuent de menacer la faune africaine, et les défenseurs de la faune appellent à renforcer les lois et à intensifier les sanctions. Le réseau EAGLE, constitué d’ONG comme LAGA, joue un rôle clé dans cette bataille. Actif dans plusieurs pays africains, EAGLE collabore étroitement avec les gouvernements pour renforcer l’application des lois environnementales et mettre un terme à ce commerce dévastateur. Ces opérations marquent une étape cruciale dans la lutte contre le trafic d’espèces sauvages, mais elles rappellent également l’importance de maintenir une vigilance constante pour protéger l’exceptionnelle biodiversité africaine des griffes de la criminalité organisée.