Selon Bello Bouba Maïgari, ministre du Tourisme et des Loisirs, le retour des tour-operators travaillant sur la destination Cameroun est un signe encourageant. Après une longue période marquée par la crise économique et un ralentissement dans le secteur touristique, ces acteurs jouent un rôle clé dans la relance de l’activité. Ces entreprises qui organisent des séjours touristiques en assemblant plusieurs prestations, proposent des offres « clés en main » qui mettent en avant la richesse du patrimoine camerounais, qu’il s’agisse du tourisme balnéaire, culturel, cynégétique ou sportif. En dépit des défis auxquels le secteur fait face, ces voyagistes ont le potentiel de redynamiser la fréquentation touristique, en particulier à l’échelle locale. Le ministre a souligné l’importance de l’initiative locale dans ce processus. En effet, les tour-opérateurs nationaux ont un rôle stratégique à jouer en proposant des produits de proximité à des prix abordables.
Le marché domestique est considéré comme un levier essentiel, comme l’ont démontré les grandes destinations touristiques internationales qui se sont d’abord construites sur une clientèle locale avant de s’ouvrir au monde. « Il y a de belles chaînes de valeurs à créer par le développement d’une offre locale », a-t-il déclaré. Cependant, l’offre touristique du Cameroun, bien que diversifiée et prometteuse, reste encore fragmentée. Si l’on peut constater une amélioration des capacités d’hébergement et la beauté incontestable des sites naturels et artificiels, le ministre a reconnu que l’infrastructure nécessaire pour relier ces points forts reste insuffisante. Les routes et les moyens de transport, notamment, représentent un obstacle majeur à l’émergence d’une véritable offre touristique cohérente et compétitive. « Nous avons de gros problèmes de routes, de moyens de transports », a-t-il affirmé, déplorant le manque de cohésion entre les différents acteurs du secteur. Cela limite considérablement l’accessibilité aux sites et freine ainsi le développement d’une destination touristique attractive, malgré les nombreuses potentialités du pays.
Pour le ministre, le développement du tourisme au Cameroun repose sur une approche globale, qui nécessite une meilleure coordination entre les prestataires de services et les pouvoirs publics, ainsi que des investissements plus conséquents dans les infrastructures. « Il ne suffit pas d’avoir de beaux sites, encore faut-il pouvoir y accéder », a-t-il conclu, tout en appelant à des efforts concertés pour moderniser le réseau routier et les moyens de transport