vendredi, juillet 18, 2025
spot_img
spot_img
AccueilEconomieLes OSC locales désormais éligibles aux financements de l'AFD

Les OSC locales désormais éligibles aux financements de l’AFD

L’institution financière française modifie sa politique de financement, permettant désormais aux Organisations de la Société Civile (OSC) locales de bénéficier directement des fonds, renforçant ainsi leur rôle dans les projets de développement.

Depuis trois ans, l’Agence Française de Développement (AFD) a amorcé un tournant dans sa politique de financement des Organisations de la Société Civile (OSC). Jusqu’à récemment, les appels à manifestation d’intérêt pour le financement des projets des OSC étaient exclusivement réservés aux organisations de droit français. Ce modèle limitait l’accès direct des OSC locales aux financements, malgré leur implication cruciale dans la mise en œuvre des projets sur le terrain. « Les appels à manifestation d’intérêts pour les OSC étaient uniquement ouverts OSC de droit français, maintenant on s’ouvre beaucoup plus aux OSC locales », précise Chrystelle Tapouh, responsable du Pôle développement humain et gouvernance au sein de l’AFD au Cameroun.

 La précision a été faite le 23 septembre dernier à Yaoundé, lors de la conférence organisée par l’Agence sur le mécanisme de financement des OSC dans le domaine de la santé au Cameroun. Ce dispositif, conforme à la loi française de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales adoptée en août 2021, confère l’autonomie de gestion de projets aux OSC par exemple, mais sous certaines conditions. « On leur demande de prouver qu’elles sont à mesure de gérer nos financements, de faire le reporting qui est demandé », a indiqué Virginie Dago, directrice de l’AFD Cameroun. A l’observation, ce mécanisme a pour but de renforcer la coopération entre les acteurs locaux et internationaux pour un impact durable dans le secteur ciblé. Il se justifie, apprend-on, par le fait que, les OSC locales présentes depuis longtemps dans les communautés, ont développé une connaissance approfondie du terrain et des compétences essentielles à la réussite des projets. « Les OSC locales ont développé toutes les capacités et compétences nécessaires pour la mise en œuvre des projets. Donc, pourquoi ne pas leur donner une chance d’accéder également aux financements ? », interroge Chrystelle Tapouh.

L’AFD, à travers cette démarche, entend renforcer cette dynamique en permettant aux OSC locales de jouer un rôle plus central. Cette ouverture représente notamment une reconnaissance de leur expertise et un encouragement à leur autonomisation. L’objectif est double : soutenir le développement des OSC locales tout en favorisant une mise en œuvre plus efficace des projets grâce à une meilleure connaissance des réalités locales. Ainsi, l’ouverture des financements de l’AFD aux OSC locales traduit une volonté de repenser la coopération internationale, en plaçant les acteurs locaux au cœur des projets de développement. Une démarche qui s’inscrit dans une perspective de renforcement des capacités des OSC locales à devenir de véritables partenaires dans le développement de leurs pays.

C’est dans cette logique que l’AFD a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour l’année en cours, recevant ainsi 147 intentions. Ces projets d’intérêt général doivent avoir, dit-elle un montant supérieur ou égal à 500 000 euros, soit un peu plus de 328 millions de FCFA, avec un taux de financement de la part de l’agence pouvant atteindre 90 % du budget total du projet, s’il s’agit d’OSC locales ayant déjà bénéficié d’un financement, soit directement, soit via une OSC française. Comment se fera le suivi des projets ? « Très concrètement, nous effectuons des visites de projets sur le terrain autant que possible. Nous essayons de nous rendre régulièrement sur les sites des projets. Évidemment, plus un projet est éloigné de notre base, plus il est difficile de s’y rendre, mais nous faisons en sorte d’y aller de manière aussi régulière que possible.

Si nous ne pouvons pas nous déplacer, nous nous appuyons sur d’autres partenaires qui ont parfois plus de facilité à accéder à certaines zones », a expliqué Anaëlle Roucou attachée de coopération à l’ambassade de France au Cameroun. Elle poursuit en illustrant : « dans le cadre d’un projet sur les droits humains, nous avons collaboré avec des réseaux camerounais qui nous ont aidés à identifier des OSC, souvent jeunes (ayant entre 2 et 5 ans d’existence), fondées par des jeunes et axées sur les problématiques de la jeunesse. Certaines de ces OSC étaient situées dans des zones très reculées du Nord et de l’Extrême-Nord. Grâce à ce réseau, des équipes se sont rendues sur place pour réaliser des vidéos, des photos et nous fournir un rapport de mission. Nous maintenons également des échanges réguliers avec ces structures par téléphone et par mail. Elles nous remettent des rapports financiers et techniques à échéances régulières, tous les six ou douze mois »

spot_img
LIRE AUSSI
0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

ACTUELLEMENT EN KIOSQUE

spot_img

LES PLUS RECENTS

0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x