Les non-dits des événements de Foumbot

Contrairement à la version populaire qui laisse croire qu’un détenu malade serait décédé faute de soins à la prison, les autorités judiciaires affirment que l’homme de la trentaine a rendu l’âme à l’hôpital de la ville pendant sa prise en charge.


La ville de Foumbot, dans le département du Noun, région de l’Ouest est sous le feu de la rampe de l’actualité nationale depuis près d’une semaine. C’est que des émeutes y ont lieu le 03 mai dernier. Elles ont conduit à l’incendie du Tribunal de première instance de cette ville. Selon Lazare Share, une source contactée sur place, «un vendeur de médicaments est mort en prison à Foumbot parce que le procureur a refusé de l’admettre à l’hôpital. La population en furie a mis le feu au Palais de justice. Elle a aussi tenté de libérer les prisonniers. Le corps du détenu déposé à l’hôpital après son décès a été récupéré par la foule et exposé au carrefour maquisard. Toute la foule réunie a demandé le départ du procureur », témoigne notre source .

Une version des faits en opposition avec celle relatées par les autorités judiciaires. Une source qui a requis l’anonymat au Tribunal de première instance de Foumbot affirme que : « le détenu qui avait déjà été condamné à trois ans d’emprisonnement ferme n’est pas décédé à la prison de Foumbot. Il avait été admis quelques jours avant à l’hôpital, à sa demande et y a rendu l’âme ». Défis Actuels n’a malheureusement pas pu joindre le directeur de l’hôpital de Foumbot pour savoir si le détenu a été admis à l’hôpital vivant et si oui, quelles ont été les circonstances de son décès.

Un gang de fabricants de faux médicaments

Selon notre source au tribunal de première instance de Foumbot, le détenu dont la mort a causé les malheureux incidents du 3 mai dernier serait en effet « un dangereux fabricant de faux médicaments ». « Ils avaient été arrêtés après une dénonciation de la population. Enquête faite, il a été établi qu’il s’agit d’un réseau de fabricant de faux médicaments qui avait des ramifications dans plusieurs villes de la région de l’Ouest », informe notre source. Ajoutant que « c’est ce gang de trois personnes toutes originaires de Mbouda dans la région de l’Ouest, qui au début de la pandémie du Covid-19, fabriquait la chloroquine qui était vendue dans plusieurs pharmacies de la région de l’Ouest. Ils ont été condamnés à trois ans de prison et purgeaient encore leur peine. Vous comprenez donc que c’était des dangereux détenus », affirme-t-elle.

Un Imam trouve la mort lors des échauffourées

Après l’annonce de la mort du détenu de la prison de Foumbot, la tension était montée d’un cran dans toute la ville. « Le corps du défunt déposé à l’hôpital a été récupéré par la foule et exposé au carrefour maquisard. Toutes les boutiques étaient fermées. La population en furie menaçait de libérer les prisonniers avant de brûler la prison. Au même moment quelque manifestants avaient déjà mis le feu au tribunal de première instance de Foumbot, tandis que les autres demandaient le départ du procureur ». Alerté, le gouverneur de la région de l’Ouest, le préfet du département du Noun, ainsi que le souspréfet de Foumbot, les commandants de compagnie et de brigade se sont rendus sur place pour essayer de calmer les manifestants. La foule en furie a même failli lyncher les autorités administratives, poussant les forces de l’ordre à intervenir. C’est dans la foulée des échauffourées qu’un Imam aurait trouvé la mort, raconte notre source. Les populations qui ont d’ailleurs brandi les cartouches vides, selon plusieurs sources, accusent les forces de l’ordre d’avoir tué l’Imam. Selon les autorités administratives, plusieurs personnes ont été arrêtées à la suite des émeutes du 3 mai dernier et sont en cours d’exploitation par les services spécialisés.

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