L’atelier y relatif s’est tenu à Yaoundé le 3 juin dernier à l’initiative du groupe de réflexion arts, religions et Civilisations en collaboration avec l’ambassade des etats-Unis au Cameroun.
Les élus locaux sont désormais mieux outillés sur la notion de redevabilité. Ils ont été formés sur cette question à Yaoundé le 03 juin dernier à l’initiative du Groupe de Réflexion Arts, Religions et Civilisations en collaboration avec l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun. Justifiant la raison d’être de cet atelier, le professeur Albert Jiotsa, coordonateur du Groupe de Réflexion Arts, Religions et Civilisations et par ailleurs point focal de l’initiative, a expliqué que « la redevabilité est une question pertinente, d’actualité et porteuse pour les pays qui aspirent à l’émergence comme le Cameroun. A l’ère de la Stratégie Nationale de Développement (SND30), il faut poser des actes qui impactent le quotidien des Camerounais. Ces actes doivent se faire de manière concertée. Il faudrait que les gouvernants posent des actes en fonction des attentes des populations. Et ces gouvernants doivent rendre compte à leurs populations. Ils doivent travailler de manière concertée et en collégialité avec les populations, d’où la pertinence d’un atelier sur la redevabilité ». Selon Hilaire Kamga, l’un des formateurs, il s’est agit d’un atelier qui « vient à point nommé dans un contexte où la question de la redevabilité, de la transparence et surtout du rendre compte est une question tabou ». Pour l’expert des questions électorales, le Cameroun a un problème de gouvernance, car redevabilité, bonne gouvernance, et transparence vont ensemble et toutes ces notions sont liées à celle de la démocratie. Hilaire Kamga pense que la redevabilité doit s’appliquer à toutes les personnes qui reçoivent un mandat.
Le Cadre Juridique
S’agissant du cadre juridique sur la question de la redevabilité, le professeur Albert Jiotsa a précisé « y a des lois qui existent, seulement, l’on constate un déficit de l’appropriation de la connaissance des lois sur la redevabilité au niveau des populations. C’est ce qui explique que les populations ne comprennent pas que les gouvernants leur sont redevables ». Un argumentaire repris par Hilaire Kamga qui a ajoute qu’ « il n’y a pas un code général sur la redevabilité, mais il y a un ensemble de texte qui régissent la question de la redevabilité. Il s’agit des textes nationaux et surtout internationaux qui fixent les fondamentaux en matière d’encadrement juridique concernant la redevabilité et la transparence». Mais l’acteur de la société civile regrette que ce cadre juridique ne soit pas suffisant. « Il faut un arrimage aux normes internationales qui renforce le dispositif national en la matière. Car ce dispositif est éparse, il est en fonction des domaines, en fonction des secteurs d’activités », souligne-t-il.
Le satisfecit des séminaristes
« Ce séminaire permet d’être édifié sur le sens profond de ce que c’est que la redevabilité, qui est une obligation dans une démocratie, c’est un prédicat essentiel de gouvernance. C’est une obligation de gouvernance internationale à laquelle le Cameroun a souscrit depuis 2011 en ratifiant la charte africaine de la démocratie et des élections et de la gouvernance notamment en son chapitre 9 qui fixe les fondements de la redevabilité par la gouvernance politique, économique et sociale. C’est important de toujours venir se ressourcer auprès des experts qui ont approfondi la question et qui nous rappellent le sens profond, quels en sont les mécanismes, quels en sont les avantages, parce qu’il faut bien devoir passer de la redevabilité par contrainte juridique et politique à la culture de la redévabilité», a indiqué le député Cabral Libii. Sous le thème : « renforcement des capacités des élus locaux et des membres du gouvernement sur la redevabilité », cet atelier rentre dans le cadre du projet d’« appui à la connaissance et l’appropriation des lois camerounaises pour une meilleure redevabilité des gouvernants ».