jeudi, novembre 7, 2024
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Le Minpmeesa et l’OIM pour la réinsertion professionnelle des migrants

Le ministre des Petites et Moyennes Entreprises et le chef de mission de l’OIM au Cameroun se sont rencontrés pour discuter de nouvelles stratégies visant à soutenir les migrants à travers l’entrepreneuriat et l’autonomisation économique.

Le Cameroun et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) renforcent leur collaboration pour offrir aux migrants une alternative durable à la migration : l’entrepreneuriat. L’acte s’est concrétisé le 30 septembre dernier, alors qu’Achille Bassilekin III, ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), recevait à Yaoundé Abdel Rahmane Diop, chef de mission de l’OIM au Cameroun. Cette audience s’inscrit dans le cadre du renforcement de la collaboration entre les deux institutions, avec pour objectif central l’amélioration des conditions de vie des migrants, en promouvant l’entrepreneuriat comme une alternative durable à la migration. Concrètement, il s’est agi de la mise en place d’un instrument de promotion de l’entrepreneuriat par le Minpmeesa pour soutenir les migrants résidant au Cameroun ou désireux d’y retourner. Ce soutien se traduit par un accompagnement accru dans la création d’entreprises durables, un levier essentiel pour une intégration réussie. À cet effet, le département ministériel en charge des Petites et Moyennes Entreprises travaille actuellement, apprend-on, avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) sur la formulation d’un programme d’autonomisation des réfugiés et déplacés internes au Cameroun. Ce programme vise à offrir des solutions concrètes pour leur insertion socio-économique, en développant notamment des initiatives entrepreneuriales adaptées à leurs besoins.

L’audience a également permis d’évoquer la question essentielle des transferts de fonds de la diaspora, notamment la présentation du « Projet de renforcement de la gestion des ressources financières générées par la diaspora, pour soutenir le développement durable du Cameroun » et de l’« Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants ». Un programme qui a pour but la capitalisation de ces fonds, constituant un enjeu majeur pour le développement économique du Cameroun, en encourageant des investissements dans des projets entrepreneuriaux pérennes. « Sur les questions d’engagement de la diaspora, effectivement, nous avons labouré quelques idées, et je pense qu’avec M. le ministre, la question de l’entretien du lien et de la compréhension du phénomène migratoire devrait être importante, afin de créer une condition idoine pour une meilleure contribution de la diaspora au développement du Cameroun », a confié Abdel Rahmane Diop aux médias lundi dernier.

La diaspora camerounaise, par son apport financier, devient ainsi un acteur clé de la promotion des petites et moyennes entreprises au pays. Selon la Banque mondiale, les transferts de fonds effectués depuis la seule Europe vers l’ensemble du continent africain en 2023 ont atteint un montant d’environ 58 767,7 milliards de FCFA. Au Cameroun, les envois de fonds de la diaspora ont presque doublé à 650 milliards FCFA en 2022. En 2022, les travailleurs camerounais résidant à l’étranger ont transféré un montant total de 649,8 milliards FCFA (1,06 milliard USD) à destination de leur pays d’origine, selon les données du ministère des Finances. Ce n’est pas la première fois que le ministre et le chef de mission de l’OIM se rencontrent. En effet, une première audience avait eu lieu en juin 2022, au cours de laquelle ils avaient discuté des divers programmes en faveur des migrants.

Parmi ces initiatives, le « Projet de renforcement de la gestion des ressources financières générées par la diaspora » avait retenu l’attention, tout comme l’« Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants ». Lancée en 2016, l’Initiative permet en effet aux migrants qui décident de rentrer dans leur pays d’origine de le faire dans des conditions sûres, dignes et respectueuses des normes internationales relatives aux droits humains et du principe de non-refoulement. En partenariat étroit avec des acteurs étatiques et non étatiques, elle fournit une assistance aux migrants de retour dans leur pays d’origine pour les aider à redémarrer leur vie grâce à une approche intégrée à la réintégration qui vise à répondre aux besoins économiques, sociaux et psychosociaux des migrants de retour tout en incluant les communautés dans le processus de réintégration. Elle couvre et coopère étroitement avec 26 pays africains dans la région du Sahel et du lac Tchad, la Corne de l’Afrique et l’Afrique du Nord. À l’issue de cette nouvelle rencontre entre Achille Bassilekin III et Abdel Rahmane Diop, un point focal a été désigné au sein du ministère en charge des PME pour assurer le suivi des objectifs du Groupe de résultat 3 du Plan Cadre de Coopération avec l’ONU, que l’OIM pilote. Il est à noter que les interventions de l’OIM au Cameroun s’inscrivent dans son Plan Stratégique 2024-2028, qui se concentre sur trois objectifs clés : sauver des vies et protéger les migrants, trouver des solutions aux déplacements et faciliter des voies de migration régulières.

ABDEL RAHMANE DIOP, chef de mission de l’Organisation Internationale pour les Migrations au Cameroun.

« L’OIM a financé un retour volontaire et la réintégration de près de 10 000 Camerounais »

Je suis venu porter un message de la directrice générale de l’OIM à M. le ministre en charge des PME, pour discuter de la question de la migration régulière et des conditions dans lesquelles la migration pourrait davantage contribuer au développement du Cameroun. Cette question a été abordée sous plusieurs angles, dont la promotion de l’entrepreneuriat pour les jeunes migrants camerounais de retour. Il va sans dire que depuis 5 ans, l’OIM, à travers ce programme financé notamment par l’UE, a assisté au retour volontaire et à la réintégration de près de 10 000 Camerounais. Aujourd’hui, la question de la pérennisation et de la durabilité de ces entreprises nous préoccupe, et cela a été abordé lors de nos échanges. Nous avons également échangé sur les conditions de l’engagement du secteur privé camerounais pour répondre à ses besoins en lien avec les migrations, mais aussi pour créer des conditions afin que ces migrations lui soient bénéfiques. Cela représente aussi une force pour la croissance du secteur privé, qui est une condition à la fixation des jeunes et à faire en sorte que la migration soit toujours volontaire et non forcée, comme on le voit souvent. Le dernier point de discussion portait sur les questions d’engagement de la diaspora. Effectivement, nous avons exploré quelques idées, et je pense qu’avec M. le ministre, la question de l’entretien du lien et de la compréhension du phénomène migratoire devrait être importante, afin de créer une condition idoine pour une meilleure contribution de la diaspora au développement du Cameroun.

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