mercredi, novembre 6, 2024
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La Conac sensibilise contre les faux diplômes dans les universités

Face à l’ampleur du phénomène des faux diplômes, la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) a lancé le 22 octobre dernier, une campagne nationale pour sensibiliser les jeunes sur les dangers de la falsification et promouvoir l’intégrité.

« Travaillez sans cesse, soyez intègre. Refusez la facilité. Dénoncez les faux diplômes. Assurez votre avenir », a recommandé Dieudonné Massi Gams, président de la Conac, aux étudiants de l’Université de Yaoundé 1 alors qu’il procédait au lancement de la campagne nationale de sensibilisation sur les méfaits des faux diplômes au Cameroun. Le coup d’envoi officiel de cette campagne a eu lieu le 22 octobre 2024 dans cette institution universitaire située dans le 3e arrondissement de la capitale politique. Placée sous le thème : « Les faux diplômes déshonorent ; les diplômes authentiques élèvent. Choisissez le chemin du travail et de l’intégrité », cette initiative vise « à éveiller les consciences des étudiants et étudiantes sur les dangers de la falsification des diplômes et à promouvoir l’intégrité ».

A cet effet, des panneaux de sensibilisation ont été implantés sur le campus pour rappeler aux étudiants que les faux diplômes, loin d’être une solution, ne font que porter atteinte à leur réputation et à l’honneur de la nation. Le président de la Conac, en présence du Recteur de l’université, a insisté sur l’importance de l’intégrité dans la société camerounaise et a appelé les étudiants à faire preuve de rigueur et de transparence dans leur parcours académique. Après le lancement à Yaoundé, la campagne s’étendra jusqu’au 3 novembre 2024, touchant toutes les universités d’État ainsi que 75 Instituts Privés d’Enseignement Supérieur (IPES) répartis sur l’ensemble du territoire. Quatre équipes, mandatées par la Conac, parcourront 10 régions du Cameroun pour implanter des panneaux de sensibilisation et distribuer des flyers aux étudiants. Ces documents abordent les méfaits de la falsification des diplômes et la corruption, tout en promouvant une culture d’intégrité.

À travers cette initiative, qui s’achèvera le 3 novembre 2024, la Conac espère susciter une prise de conscience réelle chez les jeunes, les incitant à adopter l’intégrité comme mode de vie. « Les étudiants doivent comprendre que les diplômes obtenus par la tricherie ou la falsification ne leur offriront jamais une véritable place dans la société. Seule l’honnêteté et le travail payent », a déclaré un représentant de la Conac lors du lancement de la campagne. Si les objectifs sont atteints, cette action pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption au Cameroun, en contribuant à créer une génération plus consciente des enjeux éthiques et résolue à bâtir un avenir sur des bases saines et transparentes. Au cours de ces dernières années, le phénomène des faux diplômes a pris une ampleur inquiétante au Cameroun, touchant aussi bien les recrutements dans les administrations publiques que privées.

Un récent scandale a mis en lumière l’ampleur du problème, avec la découverte de 1312 faux diplômes lors du processus de recrutement de jeunes gendarmes et soldats pour l’année 2024. Ce chiffre alarmant témoigne d’un environnement gangréné par la falsification, mettant en évidence un problème de corruption systémique, en particulier parmi la jeunesse.  

REV DIEUDONNÉ MASSI GAMS, président de la Conac

« Ce sont des pratiques à condamner et à dénoncer »

Au cours de ces dernières années, des contrôles des parchemins des candidats aux différents recrutements dans les Administrations Publiques et Privées ont démasqué plusieurs cas de faux diplômes. L’exemple le plus marquant reste la détection de 1.312 faux diplômes dans le processus de recrutement des jeunes gendarmes et Soldats pour le compte de l’exercice 2024. Cette situation indique clairement que le milieu jeune tend à être gangrené par le faux et l’usage du faux, des infractions assimilables à la corruption. Cela interpelle la Conac aussi bien que toutes les Institutions universitaires et grandes écoles de notre pays. Le message de la Conac destiné aux étudiants à cette occasion est le suivant : « Cher Cop’s, fais gaffe ! Dis non aux faux diplômes. Évite le piège de la facilité, sois intègre, assure ton avenir ! ». Ce message à la fois incisif et interpellateur sera affiché sur 150 panneaux qui seront placés dans différents campus universitaires à travers le territoire national. Il offre l’occasion de rappeler aux étudiantes et aux étudiants les méfaits des faux parchemins et le danger que cela peut induire dans leur vie et leur carrière future. Le faux diplôme n’est pas seulement celui fabriqué dans les officines de Bonamoussadi, mais aussi ce que nous pouvons appeler les vrais-faux-diplômes. Ceux obtenus à travers la vente ou l’achat des notes, la tricherie, ou par le phénomène de ce que vous appelez ici à l’Université les NST (les Notes Sexuellement Transmissibles). Ce sont des pratiques à condamner et à dénoncer avec la dernière énergie, pour parvenir à les bannir du système de diplomation national.

PR RÉMY MAGLOIRE DIEUDONNÉ ETOUA, Recteur de l’Université de Yaoundé 1

« Veiller à ce que les diplômes obtenus à l’UYI échappent au système des faux »

En sa qualité de mère des universités, l’Université de Yaoundé I demeure, en effet, une référence, le lieu par excellence pour s’adresser avec éloquence à tous les étudiants du Cameroun. La problématique des faux diplômes, à laquelle votre institution s’attaque à partir d’aujourd’hui, est réelle et répond à une exigence de salubrité morale. Ce phénomène vicieux, assimilé à la corruption, est puni par le Code pénal du Cameroun. Le négliger ou le nier reviendrait à favoriser l’enracinement du mal. Les récents développements liés aux recrutements dans les forces militaires pour l’exercice 2024 ont prouvé que ce phénomène est bien plus répandu qu’on ne le pense. Certes, ce cas ne concerne pas spécifiquement les diplômes universitaires, mais il est symptomatique d’un malaise indéniable qui nécessite un changement profond. Il en va de la réputation de notre pays, de la crédibilité de notre système de délivrance de diplômes, et de la préservation de l’avenir de nos apprenants. La Conac, dans ses missions régaliennes de prévention de la corruption sous toutes ses formes, a donc raison de soulever ces problématiques avec emphase. Pour ma part, je continuerai à veiller à ce que les diplômes obtenus à l’Université de Yaoundé I échappent au système des faux, bien que certains puissent encore tenter de s’y risquer. Nous ne cesserons jamais de prôner le travail bien fait, l’excellence, l’efficacité et l’efficience comme des valeurs absolues pour chaque étudiante et chaque étudiant. Le savoir et le savoir-faire doivent, en tout point, être acquis dans l’honnêteté et la transparence. À l’inverse, la paresse, le favoritisme, la tricherie et les notes attribuées ou acquises indûment demeureront, tant qu’il en existera, des ennemis de notre gouvernance à la tête de cette grande université.

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