jeudi, septembre 12, 2024
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La CONAC en guerre contre la vente des places dans les écoles

Le révérend Dr Dieudonné Massi Gams, président de la Commission nationale anti-corruption (Conac), a officiellement lancé le 20 août dernier à Akonolinga, dans le Nyong-et-Mfoumou, région du Centre une campagne nationale de sensibilisation contre les pratiques de corruption dans le secteur éducatif.

S’il y a un seul milieu qui doit demeurer sain en toute circonstance, c’est bien le secteur éducatif car il est le moule qui forme les dirigeants et les citoyens de demain. Si nous voulons un Cameroun sans corruption, nous devons investir aujourd’hui pour épargner le secteur éducatif de cette gangrène », a déclaré le président de la Conac alors qu’il procédait au lancement officiel de la campagne dénommée « Rentrée scolaire sans corruption » qui est placée sous le thème : « ensemble, pour une rentrée scolaire 2024- 2025 sans corruption ».

Lancée à la veille de la rentrée scolaire, cette campagne vise à prévenir la corruption qui gangrène le secteur éducatif. Cette période est souvent, rapporte la Conac, décriée comme donnant lieu à la commission d’acte de corruption de la part des chefs d’établissements et certains responsables des Apee. Les écarts les plus dénoncés à la rentrée selon la Conac sont entre autres : « la vente des places lors des recrutements des élèves plus spécifiquement dans les classes de 6e et seconde technique ; le prélèvement de frais illicite, détournement des frais d’Apee ainsi que les frais d’informatique ». C’est pourquoi la campagne cible les chefs d’établissements, les parents d’élèves, les élèves et les responsables des Associations des parents d’élèves et enseignants (Apee). « Si nous voulons un Cameroun sans corruption demain, nous devons investir aujourd’hui pour épargner le secteur éducatif de cette gangrène qu’est la corruption », a insisté Dr Dieudonné Massi Gams.

Par cette initiative, la Conac espère instaurer une culture d’intégrité et de transparence dans le secteur éducatif, garantissant ainsi une rentrée scolaire sans corruption. Jusqu’au 24 août prochain, la caravane de la Conac va sillonner les établissements scolaires, les services déconcentrés du secteur éducatif et les lieux de forte concentration humaine pour sensibiliser les acteurs de la communauté éducative nationale sur le bienfondé d’écarter toute pratique de corruption du secteur éducatif en cette période de rentrée. Cette opération de sensibilisation est organisée à travers les dix régions du pays.

L’enjeu est la promotion de « l’intégrité comme valeur cardinale ». 1000 établissements scolaires sont dans le viseur de la Commission nationale anticorruption, soit 100 écoles par région. Si la campagne se fait par voie d’entretien direct, d’affichage et de distribution de flyers, Le président de la Conac invite également les victimes ou témoins d’actes de corruption durant cette période sensible à utiliser leur téléphone pour dénoncer les corrompus et les corrupteurs au 1517, le numéro vert de la lutte contre la corruption.

FRANÇOIS FRANKLIN ETAPA, Préfet du département du Nyong-et-Mfoumou.

« Que chacun fasse bien son travail et correctement »

L’arrivée de la Conac à Akonolinga constitue une sorte de caution morale pour ces actions que je n’ai cessé de mener dans le cadre de la lutte contre la corruption dans ce département. Mais ce que je sais, c’est que lors qu’il y a des cas de pratiques de corruption, après la période de sensibilisation qui, je dois dire, à mon niveau a duré trois mois, tous les cas qui ont été portés à mon niveau ont été sanctionnés. Je crois que le dernier cas en date, c’est celui de six enseignants du lycée technique d’Akonolinga qui ont vu leur salaire suspendu pour absentéisme et diverses complicités. Et à côté de cela, il y a les cas où il a été demandé, par exemple, aux membres du gouvernement concernés de nous extirper ces mauvaises graines de notre territoire de commandement. Allez dans la Mefou-etAkono, vous allez trouver des fonctionnaires qui ont servi ici et qui ont commis des gaffes ici, mais qui ne sont plus ici aujourd’hui. Nous ne ménageons aucun effort pour combattre ce phénomène, à défaut de l’éradiquer, car les vieilles habitudes ont la peau dure. Nous sommes là pour appliquer les lois et règlements de la République. Lorsqu’il y a des gens qui vont à l’encontre, on essaie de les sensibiliser. Mais en cas de récidive, il faut sanctionner. Le simple fait de sanctionner des fonctionnaires indélicats est déjà en soi un message pour le reste. Il y a des chefs d’établissement qui ont été relevés de leurs fonctions l’année dernière, par exemple. Le message, c’est que chacun fasse bien son travail et correctement. Et quand on est sain, on ne saurait être sanctionné alors qu’on fait correctement son travail. C’est-à-dire respecter les lois et règlements de la République. Éviter d’aller à l’encontre des règles, de la déontologie, de l’éthique et de la bonne conduite.

REVEREND DR DIEUDONNE MASSI GAMS, président de la commission nationale anti-corruption (CONAC)

« Il faut se mettre au travail pour éviter les pots-de-vin »

A la veille de la rentrée scolaire 2024-2025, nous voulons que la communauté éducative sache que l’intégrité doit être fondamentale dans la vision de l’éducation et que la formation de nos enfants, qui constitue l’avenir de ce pays, doit se faire sans corruption. Il est essentiel de s’ancrer davantage sur les valeurs à mettre en place et de communiquer ces valeurs positives afin que chacun se mette réellement au travail pour éviter les pots-de-vin, la corruption sous toutes ses formes, la vente de places et même les demandes au-delà de ce qui est exigé par la loi et les règlements. Il est crucial que la communauté éducative fasse preuve de transparence. Il faut qu’elle soit irréprochable pour que les enfants, qui vont aider à construire notre pays, apprennent à se fonder sur des valeurs positives. Voilà le message que nous souhaitons transmettre à la communauté éducative pour la rentrée scolaire 2024-2025. Les enseignants, lorsqu’ils sont absentéistes et qu’ils monnayent leur présence, ne peuvent pas être utiles. Pourquoi sont-ils formés s’ils deviennent absents ? Ils ne peuvent pas transmettre ce qu’ils ont appris. Le gouvernement a dépensé beaucoup d’argent pour former les éducateurs. Pourquoi peuvent-ils être absents et ne pas être utiles à notre jeunesse, à notre futur, à notre pays ? Voilà, je crois que c’est une interpellation. Et la Conac est là. Nous ne commencerons pas uniquement par Akonolinga. C’est un message lancé pour tout le territoire national.

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