Inflation. Le Gicam menace de suspendre la production dès janvier 2020

Les entreprises membres du Gicam  déplorent l’absence et dans certains cas l’inefficacité  des mesures prises à l’issue des concertations avec le gouvernement en rapport avec les  difficultés liées à l’importation.

Le Groupement Interpatronal du Cameroun (GICAM) demande la tenue en urgence d’une  « véritable concertation » entre le gouvernement et le secteur privé au sujet de la situation à laquelle font face les entreprises. Une hausse sans précédent des produits à l’importation et  du fret maritime est constatée depuis la survenue de la pandémie avec des augmentations allant de 20  à 400%.  Mais d’après les industriels camerounais, les rencontres qui ont eu lieu jusqu’ici avec les autorités n’ont pas eu de résultats satisfaisants. Même celle avec le ministre du Commerce au siège du Gicam le 1er octobre dernier. « Malgré les propositions des pistes d’ajustement à court et à moyen termes faites à ces occasions au Gicam, les entreprises déplorent soit l’absence des mesures adéquates soit une inefficacité  de celles proposées dans certains secteurs d’activités au vu de leur incapacité à mitiger  de manière significative, l’impact de la hausse des coûts. Dans le même temps, l’on assiste à une multiplication des textes réglementaires contreproductifs qui induisent un renchérissement  bien que limité des coûts de production des entreprises ». Peut on lire sur un communiqué du président du Gicam au terme d’une rencontre entre des entreprises de divers secteurs d’activités  tenue le 09 novembre dernier au siège du Gicam à Douala.

 Les chefs d’entreprises présents à cette concertation disent faire face à une  impasse. «  La situation des entreprises continue de se dégrader en raison des ruptures d’approvisionnement ainsi que de l’absence de visibilité sur les ventes (…). La difficulté de répercuter  les fortes hausses des coûts d’approvisionnement sur les prix de vente  de produits et plus particulièrement les produits dont les prix sont soumis à l’homologation préalable et que dans le même temps, les mesures de Cost-killing mises en places par les entreprises ont montré leurs limites »

Face à une telle situation, le patronat estime qu’il est urgent pour le gouvernement d’organiser une « véritable » concertation avec les opérateurs économiques afin de convenir des mesures adéquates. Sinon dès lors que les entreprises ne pourront plus s’ajuster,  elles vont simplement opter pour l’arrêt des activités d’importation et de production  au 1er janvier 2022. Du coup, les marchés ne seront plus approvisionnés et le risque de crise alimentaire sera plus accentué. Or, jusqu’ici c’est le scénario que semblaient éviter les industriels. Lors de la concertation avec le ministre du Commerce, ils avaient souhaité un partage des charges entre l’Etat, les entreprises et les consommateurs pour ne pas répercuter leurs coûts sur le marché.

Cette sortie du patronat intervient au moment où le gouvernement s’apprête à faire adopter la loi des finances 2022 par le parlement. Et, le ministre du commerce est toujours en attente de la suite donnée par l’Organisation mondiale du commerce à son appel pour une action au niveau international sous l’impulsion de cette structure.

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