Gregory Mewanu : Mon ambition pour Kumba

Un mois après le massacre des élèves de sa ville, le nouveau maire est plus que jamais au front pour prêcher la paix et conjurer le développement.

« Être sceptique n’a jamais été une solution pour développements ». Gregory Mewanu n’est pas philosophe. Au contraire, le nouveau maire de la ville de Kumba se veut réaliste. Lui qui hérite d’une ville meurtrie récemment par le massacre des élèves du complexe scolaire Mother Francisca. A peine deux jours après son élection. « On appelle cela ‘’baptême de feu’’ », commente-t-il. Mais l’homme qui n’avait pas et n’a même pas toujours pris officiellement les rênes de « K-town », a été appelé au devoir par le destin : « J’étais présent  en face de l’hôpital de Kumba juste après le sport, d’où j’ai aperçu des femmes qui criaient surtout quand  sont arrivées à l’hôpital les victimes, dont les enfants blessés et d’autres déjà  morts, tous  transportés à bord des mototaxis. Curieux je cours à l’hôpital pour savoir exactement ce qu’il s’est passé », raconte-t-il dans Ici la République, une émission diffusée sur les antennes de Soleil Fm à Yaoundé. « L’histoire était choquant e», commente-t-il. « Je ne pouvais résister d’autant plus que les conditions de ces enfants étaient un désastre. Les infirmières, malgré le choc, étaient braves, déjà que ils sont fait un travail magnifique. Avec l’aide des docteurs venus d’ailleurs et la population, nous avons pu  aider ces enfants là qui étaient entre la vie et la mort. Nous avons référés ceux qu’il fallait transférer dans les hôpitaux comme Buéa, Mutenguene, Limbe et Douala », raconte sur le plateau de Inside presidency sur la télévision nationale, celui qui pratiquait son sport lorsque le drame est survenu.

C’est donc davantage un témoin privilégié du drame qu’une autorité municipale qui a été appelé au sacerdoce par le destin. Et aujourd’hui, un mois après le drame, l’homme invite les populations de Kumba en particulier et les Camerounais en général, à se pencher au chevet de cette ville qui continue de porter le deuil. « J’appelle tous ceux qui sont hors de Kumba à rentrer pour développer davantage la ville de Kumba», lance-t-il. La sérénité revenant progressivement, à la faveur d’une sensibilisation multi-acteurs, et les actes et gestes de compassion venant des quatre coins du pays et de la communauté internationale. Saluant les efforts du gouvernement à pacifier le terrain.   

Le développement de la ville de Kumba semble s’être essoufflé depuis des lustres. « L’infrastructure est le secteur qui m’intéresse en premier parce que sans ça, la ville n’existe pas et on ne peut pas parler de développement. Déjà, nous n’avons pas assez de routes goudronnées », regrette Greg Mewanu qui comptabilise à peine quatre axes routiers bitumés autour du centre ville. « En ma qualité de consultant,  je pense maintenir des routes en terre pour que les taxis et motos puissent circuler sans problème.  Deuxièmement, je m’intéresserai au problème d’eau. Je voudrais que l’on trouve de l’eau dans tous les quartiers de Kumba pour faciliter ». Mais aussi, « l’électricité pour augmenter la sécurité dans la nuit et pour le bien-être des populations », mentionne-t-il. Comptant beaucoup sur le Ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) dans le cadre du Budget d’investissement public (BIP).

Un messager de la paix

Mais la crise qui secoue les deux régions anglo-saxonnes du pays n’est pas de nature à faciliter les choses. « L’absence du développement peut également amener un peuple à se révolter », admet-il. Un clin d’œil aux sécessionnistes qui dans leurs revendications, reprochent au gouvernement de Yaoundé d’être à l’origine du retard de développement du pays et de l’ex Cameroun occidental en particulier. Avec la décentralisation dont le processus s’accélère actuellement, du moins encore sur du papier, le « j’implore la patience des populations », supplie-t-il. Le nouveau maire qui attend encore son investiture, s’est déjà mué en messager de la paix auprès de ses administrés et même des sécessionnistes. Le premier magistrat de la ville de Kumba prêche le pardon et encourage à mener des actions pouvant changer l’image de cette ville réputée historiquement être la ville du «faux ». Lui qui, après 14 ans de vie en Allemagne, a depuis de longues années choisi de vivre dans la ville qui l’a vu naître, peut se targuer d’être « l’espoir de mon peuple pour amener le développement ». D’autant plus que depuis 17 ans, l’homme d’affaires investi dans cette ville et connaît assez bien les problèmes de la ville dont il hérite, ainsi que les goulots d’étranglement sur le chemin du développement.

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