L’histoire s’est arrêtée ce 25 novembre 2020. Diégo Armando Maradona est mort des suites d’arrêt cardiaque dans une banlieue de Buenos Aires, la capitale de l’Argentine. L’alerte a été donnée par la presse argentine. Le célèbre numéro dix de la sélection nationale argentine était hospitalisé pour des problèmes respiratoires. Il avait 60 ans.
Le monde du football est en larmes, tant le milieu de terrain avait marqué les esprits au-delà de son Argentine natale. Naples, le club italien qui lui doit ses deux titres de champion de la Série A, les seuls de son histoire (1987 et 1990), n’a pas tardé à réagir. Par un « Per sempre ». « Ciao Diego », à savoir « Pour toujours ». « Salut Diego ». Le gouvernement argentin a décrété un deuil national de trois jours pour rendre hommage à l’ancien capitaine de l’Albiceleste. Et l’homme le méritait, tant il a porté au firmament son pays en Coupe du monde.
Vengence solitaire contre l’Angleterre
El Pibe de oro qui était déjà une valeur reconnue mondialement, força et imposa le respect de son talent même de ses adversaires un certain 22 juin 1986. L’Argentine affronte l’Angleterre en quarts de finales de la Coupe du monde Mexico 86. L’homme inscrivit deux buts qui resteront gravés dans la mémoire du football mondial : un premier d’abord en portant tout seul le ballon dans une série de dribbles qu’il réussit contre la moitié de l’équipe anglaise. Avant de saler l’addition sur un but contre-nature mais força l’admiration. A la 51ème minute, Maradona essaie une offensive en une-deux avec Jorge Valdano, mais un défenseur anglais contre le cuir qui s’élève dans la surface de réparation. De son mètre 66, la star du football argentin doit le disputer avec le portier Peter Shilton de l’Angleterre, 1,85m. Le vainqueur logique du duel est connu d’avance. Et pourtant ! « Je n’avais aucune chance. Alors, j’ai sauté comme une grenouille et j’ai fait ‘’tac’’ avec le poing gauche», raconta l’homme plus tard.
» La main de Dieu «
Les 115 mille spectateurs du stade ont été lobés. Pas même Shilton ne vit la supercherie. Terry Fenwick a couru en protestant vers l’arbitre, le Tunisien Ali Bennaceur. «Je n’ai pas vu la main, je le validerais à nouveau», confie l’arbitre. Seul Terry Fenwick, a été vigilent et courut protester vers l’arbitre central. Mais le Tunisien Ali Bennaceur valida le but. «Je n’ai pas vu la main, je le validerais à nouveau», confiera plus tard l’arbitre. «Ce but, je l’ai marqué un peu avec la tête et un peu avec la main de Dieu», commentera-t-il après la rencontre, sans avouer son forfait. D’où « la main de Dieu» qui lui est restée collée comme pseudonyme.
L’Argentine gagna le match sur le score de 2-1. A lui seul, Maradona venait de remporter une bataille pour son pays. L’Angleterre avait remporté la première manche du duel sur le terrain militaire quatre ans plus tôt. Neutralisant dans le sang l’Argentine lors de la Guerre des Malouines, un archipel que revendiquait l’Argentine. Cette rencontre de football symbolisait la suite de cette guerre restée dans les esprits des Argentins. « Je voulais rendre honneur à la mémoire des morts» de cette guerre, raconte le footballeur dans son livre « Mi Mundial, mi verdad». Ce qui veut dire « Mon mondial, ma vérité». Mission accomplie.
Echange de fanions entre Maradona et Tataw. Ouverture Mondial 90
Cameroun-Argentine en amical outre-tombe
Mais face au Cameroun quatre ans plus tard, l’homme qui était au sommet de sa gloire, sera neutralisé par un petit poucet africain. Pour sa 2ème Coupe du monde, huit ans après la première participation, le pays des Lions indomptables a l’honneur de jouer le match d’ouverture contre le Champion du monde. Les pronostics plaident en faveur de Maradona et ses coéquipiers. Et pourtant, l’homme qui évoluait en terrain conquis, l’Italie, sera désillusionné. Un but d’anthologie inspiré du génie jadis caché en François Omam Biyik brisa le rêve argentin. Un coup de tête piqué qui acheva sa course dans les filets gardés par Pompidou réputé être l’un des meilleurs gardiens au monde. El pibe de Oro fondit en larmes à la fin du match. Un mauvais présage.
Même si l’Argentine atteint la finale, elle ne souleva pas le trophée de la Coupe du monde pour cette deuxième finale d’affilée. Maradona n’en soulèvera d’ailleurs plus jusqu’à la fin de sa carrière. Mais la légende mondiale n’oubliera jamais le Cameroun. En août dernier, l’ex capitaine de l’Albiceleste, rendait hommage à Stephen Tataw, son vis-à-vis du match d’ouverture du mondial 90. Trois mois après, la main de Dieu l’a happé pour des retrouvailles outre-tombe avec l’ex capitaine des Lions indomptables qui l’a précédé dans l’au-delà.
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