Financement des PME : les doléances du secteur privé

Réunis à Douala la semaine dernière, les chefs d’entreprises ont formulé des propositions pour améliorer l’accès au crédit qui selon eux constitue le troisième obstacle à l’entrepreneuriat.


L’accès au financement est l’un des problèmes les plus critiques auxquels font face les entreprises au Cameroun, particulièrement les PME. En chiffres, le Groupement Inter Patronal du Cameroun (Gicam) fait remarquer que le montant des crédits accordés par les banques au secteur privé au Cameroun représente en moyenne 13,8% du PIB. Un chiffre en deçà de la moyenne en Afrique subsaharienne qui est de 45,8% ou comparativement à d’autres pays d’Afrique pris individuellement comme la Côte d’ivoire (22,7%) ou le Sénégal (32,4%).

Cette problématique était donc au centre des échanges entre les chefs d’entreprises, les banques et l’Association Professionnelle des Etablissements de crédit du Cameroun (Apeccam) à Douala. Les différentes parties ont notamment interrogé les raisons de cette difficulté d’accès au financement et elles se révèlent diverses. Entre autres, le faible niveau de gouvernance au sein des entreprises, l’incomplétude des infrastructures de financement, une réglementation assez contraignante du système financier. Les banques, elles se justifient par le fait que les crédits octroyés ne sont pas toujours remboursés. Le taux des créances souffrance des banques en 2020 se situerait autour de 16,5% selon l’apeccam. Les politiques sont également indexées. L’on relève en l’occurrence la non sécurisation des titres fonciers servant de garantie pour les prêts.

Une fois les obstacles dégagés, le patronat et les banquiers ont formulé des propositions pour améliorer l’accès au financement des entreprises. Les pistes de solutions envisagées collectivement s’adressent à plusieurs entités. Aux pouvoirs publics, ils leur demandent de réduire les lenteurs judiciaires et faciliter la réalisation des garanties ; Sécuriser les titres fonciers ; Promouvoir le financement non bancaire ; Coordonner les programmes publics d’accompagnement des PME et promouvoir les instruments alternatifs de financement. A la Béac et la Cobac, le secteur privé attend davantage un assouplissement des ratios prudentiels et le renforcement des instruments d’atténuation des risques Les banques secondaires et autres institutions de financement devront quant elles renforcer l’inclusion financière et Simplifier les procédures d’octroi des crédits et autres concours. Un atelier conjoint de suivi sera mis sur pied pour élaborer un plan d’actions commun Gicam Apeccam-Banques.

Tatiana Meliedje

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.