lundi, décembre 9, 2024
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Financement agricole. L’urgence d’un meilleur accompagnement des microfinances

De l’analyse faite lors d’un forum organisé à Douala sur le secteur, les établissements de micro finance camerounais ont besoin d’être davantage outillés pour mieux financer l’agriculture,surtout dans la dynamique de la politique de l’import substitution.

Dans le paysage financier camerounais, la micro finance est l’institution la plus proche du monde rural.  Elle est plus présente dans l’arrière-pays, dans les zones où les banques  sont absentes. Mais malgré cette proximité physique, elle est encore limitée dans ses apports  au développement du secteur agricole.

Plusieurs analyses ont été faites au cours des échanges sur le financement agricole dans le cadre du forum sur l’Initiative pour la Transparence dans le secteur de la Microfinance en Afrique Centrale (ITIMAC). La rencontre tenue en décembre dernier à Douala a permis de jeter un regard sur la contribution  des EMF au développement du secteur agricole, tout en relevant ses lacunes.  La plupart note une inadéquation entre les services financiers et les besoins spécifiques du financement agricole et rural. Il y a donc un gap entre les besoins des producteurs, des transformateurs et les offres financières.  Autre constat,  beaucoup d’EMF hésitent à prendre tous les risques liés au secteur rural. Conséquence, ce sont moins de 5% des financements qui sont orientés vers l’agriculture.  Les investissements dans la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles se trouvent lésés. Or, le monde rural contribue à préserver les moyens de subsistance

Globalement, les participants à ce forum, ont reconnu que beaucoup reste encore à faire. Et ce, même si des progrès ont été réalisés ces dernières années, notamment par le projet de promotion du financement agricole (Profina) initié par le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement et mis en œuvre avec les autorités camerounaises. Il a ainsi été recommandé de renforcer les stratégies pour mieux outiller les EMF à contribuer davantage au financement agricole et ainsi participer à la réalisation de la politique d’import substitution du Cameroun.  Ceci viendrait augmenter les chiffres déjà réalisés  par le projet Profina  qui va de la période de janvier 2018 à Juillet 2024, pour un coût de 3,9 milliards de FCFA. Exécuté dans cinq régions du pays,  le projet a  déjà permis aux  EMF de faciliter l’accès  au financement de 6884 exploitants agricoles,  et à 568 dirigeants d’entreprises agro industrielles.  On note aussi le développement de plus de 20 produits financiers pour les chaînes de valeurs Cacao,  aviculture, pomme de terre, soja, maïs, porc avec les établissements de micro finance partenaires du projet.  Et plus de 300 agents de crédit formés sur le financement agricole.

Ben AYUK BESONG, chef cellule de la promotion  des EMF-Minfi

«  Nous allons  mobiliser des outils  pour refinancer les EMF »

« C’est vrai que le financement agricole représente aujourd’hui des risques qui sont spécifiques, mais je crois que le maillage qui existe à ce jour, permet de procéder à une mystification de ces risques…  ce qui est important c’est que ces EMF puissent se doter des outils  internes, soit par rapport à un renforcement des capacités à une maîtrise des risques de covariances…  une prise en compte de  tout ce qui pourra être préjudiciable à la qualité du portefeuille et par rapport au gouvernement. Je crois que le Minfi a instruit que nous mobilisons des outils qui vont renforcer le refinancement et accompagner le développement des EMF. Et je crois qu’en relation avec la stratégie nationale de développement à l’horizon 2030, la structuration et la configuration de ces dispositifs-là épousera bien évidemment les enjeux et les défis que rencontre le secteur de la microfinance dans le financement du secteur agricole. La microfinance reste la pupille du gouvernement dans le financement du secteur agricole du fait de son déploiement, du fait de son emplacement dans les zones les plus reculées. »

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