Les pays africains sont frappés de plein fouet par les effets du changement climatique. Conscients des conséquences néfastes auxquelles fait face le continent, Greenpeace Afrique et les Mouvements pour la Justice Climatique se mettent en ordre de bataille pour une justice climatique équitable. À cet effet, ils ont présenté un document au Groupe Africain de Négociateurs sur la mise en place d’un cadre de financement climatique ambitieux basé sur les besoins concrets observés sur le terrain. Le 20 septembre de l’année en cours, au cours de la conférence de presse organisée à Yaoundé, Greenpeace Afrique a dressé les attentes du continent à l’issue de la grand-messe mondiale sur l’environnement en Azerbaïdjan. « Permettez-moi de revenir sur les différentes inondations qui se passent partout en Afrique australe et centrale, comme ce fut le cas dans le Logone et Chari. Les conséquences de toutes ces pluies sont énormes et viennent s’ajouter aux difficultés habituelles des populations. Greenpeace Afrique insiste sur le rôle que doit jouer le financement climatique et appelle le gouvernement du Congo et du Cameroun à davantage renforcer leurs positions sur la finance climatique lors de la COP 29 pour assurer une meilleure protection des forêts et des communautés qui y vivent », a déclaré Sylvie Michele Ongbassomben, chef de projet de la campagne Forêt chez Greenpeace Afrique.
Parmi les principales demandes présentées aux négociateurs africains figurent des appels en faveur d’un nouvel objectif collectif quantifié (NOCQ) qui donne la priorité à l’augmentation du financement public de la lutte contre le changement climatique, soutenu par une taxe sur les dommages climatiques et sur l’extraction des combustibles fossiles afin de générer les fonds. Les militants ont demandé un financement public net pour éviter de grever davantage les économies africaines. Ils ont également exigé l’arrêt de tout soutien à la production de combustibles fossiles et autres initiatives irresponsables qui prolongent et aggravent la crise climatique. Les nations riches et les entreprises de combustibles fossiles doivent payer leur dû en soutenant la transition de l’Afrique vers un avenir durable, plaide Greenpeace Afrique. « Le moment est venu d’agir. Les financements sont l’élément vital de l’action climatique et de la survie de l’Afrique, et fort heureusement ils existent et sont disponibles. C’est à nous d’aller les chercher. Il faut juste un renforcement des capacités des organisations et autres parties prenantes par le biais des formations et du partage d’expérience. On devrait également continuer de plaider en faveur de la décomplexification des procédures d’accès à ces financements. »
Lors de la 79ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, plusieurs résolutions ont été prises visant à la protection de l’environnement. Parmi les résolutions adoptées figure « le Pacte pour l’avenir », visant à protéger les besoins et les intérêts des générations présentes et futures grâce à de nombreuses mesures prises. Les changements climatiques sont parmi les plus grands défis de notre temps, dont les répercussions sont ressenties le plus durement par les pays en développement, en particulier ceux qui sont grandement vulnérables face aux effets néfastes des changements climatiques. Les chefs d’État et de gouvernement, représentant les peuples du monde à ce sommet, se sont engagés à respecter rapidement leurs obligations au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de l’Accord de Paris. Ils visent à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, sachant que cela permettrait de réduire considérablement les risques et les effets des changements climatiques. Ils soulignent que les effets des changements climatiques seront beaucoup moins importants si l’élévation de la température est de 1,5 degré Celsius plutôt que de 2 degrés Celsius et font preuve de détermination dans la poursuite de leurs efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius. À l’image de Greenpeace Afrique, les participants de la 79ème session des Nations Unies ont réaffirmé leur détermination à fixer, lors de la COP 29, un nouvel objectif collectif chiffré d’un montant au moins égal à 100 milliards de dollars des États-Unis par an, en tenant compte des besoins et des priorités des pays en développement.
Marcial NZEMIE
Sylvie Michele Ongbassomben, chef de projet de la Campagne Forêt chez Greenpeace Afrique
« Sans financement adéquat, les projets ne seront pas assez solides pour faire face aux changements climatiques. »
Permettez-moi de revenir sur les différentes inondations qui se passent partout en Afrique australe et centrale, comme ce fut le cas dans le Logone et Chari. Les conséquences de toutes ces pluies sont énormes et viennent s’ajouter aux difficultés habituelles des populations. Nous avons la dégradation des sols, la sécheresse, la pauvreté, le réchauffement climatique, etc. La communauté est d’abord exposée aux défis d’exploitation abusive des sols par les entreprises. En prélude à l’échéance internationale de la COP 29 en Azerbaïdjan et la COP 16 en Colombie, cette conférence a été organisée pour présenter les différents impacts sur les communautés et amener certaines solutions. Dans ce cadre, Greenpeace Afrique insiste sur le fait que le changement climatique tel que défini par les Nations Unies fait référence à de longues variations des températures et des régimes climatiques. Et ces changements peuvent être naturels certes, mais depuis les années 1800, on a constaté que tout cela est dû à l’action de l’homme en raison des combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz, qui produisent énormément de chaleur. En conclusion, Greenpeace Afrique insiste sur le rôle que doit jouer le financement sur l’aspect climatique et appelle le gouvernement du Congo et du Cameroun à renforcer davantage leurs positions sur la finance climatique lors de la COP 29 pour assurer une meilleure protection des forêts et des communautés qui y vivent. En outre, l’État doit pouvoir assurer une transition juste, défendre une politique industrielle verte, et veiller également à l’amélioration des conditions de travail et à la protection sociale. Sans financement adéquat, les projets ne seront pas assez solides pour faire face aux changements climatiques. Il y a quelques exigences qui ont été présentées. Il s’agit du nouvel objectif collectif et quantifié qui doit répondre à la nécessité d’augmenter véritablement le financement public international de la lutte contre le changement climatique. Ainsi, faire payer les pollueurs pour une approche équitable pour collecter et mobiliser les revenus indispensables. Les coûts des changements climatiques devraient être supportés par ceux qui polluent le plus, notamment les entreprises, les pays ou les individus. En plus de consacrer la responsabilité des États, le nouvel objectif collectif et quantifié doit reconnaître la nécessité pour l’industrie des combustibles fossiles et les autres secteurs fortement émetteurs de payer pour les dommages causés par leurs produits. Il y a suffisamment d’argent pour faire face à la crise climatique. Donc il serait idéal qu’il y ait une proposition de solution novatrice : la proposition d’une taxe sur les dommages climatiques et l’extraction des combustibles fossiles, qui est basée sur le principe « pollueur-payeur » et qui devrait, en principe, générer de nombreux milliards de dollars. Il y a des problèmes au niveau du climat et d’autres secteurs sont plus privilégiés. Si les taxes sont introduites par les pays de l’OCDE, elles permettront de pouvoir mobiliser 900 milliards de dollars d’ici 2030.