L’enjeu est de préparer l’arrivée tant attendue de la 3ème vague des géniteurs de porcs améliorés, importés dans le cadre du Projet de Développement des Chaines de Valeur de l’Élevage et de la Pisciculture (Pdcvep). A cet effet, éleveurs, techniciens et acteurs de la filière porcine se sont retrouvés à Mbalmayo pour un atelier de sensibilisation. Cette initiative, pilotée par la Banque Africaine de Développement en partenariat avec le gouvernement camerounais, vise à doter la filière porcine d’une génétique de pointe pour accroître la productivité nationale et structurer l’ensemble de la chaîne de valeur.
Cette rencontre présidée par le Ministère de l’Elevage des Pêches et des Industries animales (Minepia), a permis d’examiner les outils nécessaires pour assurer le succès de l’introduction de ces géniteurs. Cahiers des charges, protocoles de réception et plans de multiplication : chaque aspect a été minutieusement discuté pour que le programme se déroule dans les meilleures conditions. L’Interprofession Porcine du Cameroun (Interporcam) a également apporté sa contribution en rappelant l’importance d’une approche concertée et professionnelle. L’objectif est de confier ces animaux aux fermes pilotes sélectionnées, des exploitations expérimentées qui serviront de socle à une filière porcine modernisée.
Parmi les soixante-dix candidats, quarante fermes de référence ont été retenues pour leur expertise et leur engagement à investir davantage dans le secteur. Ces fermes, formant le maillon clé de la chaîne de reproduction porcine, seront les premières à accueillir un troupeau de géniteurs améliorés pour ensuite distribuer cette génétique de haute qualité aux autres fermes du pays. Pour Dr Ondoua Zang, directeur du Développement des productions et des Industries animales du Minepia, l’importance de cette rencontre réside dans la nécessité de « convenir de la meilleure façon d’accueillir ces animaux et de les distribuer aux fermes choisies. », dit-il. Un accueil de qualité et sécurisé est en effet essentiel pour garantir que les animaux s’épanouissent dans leurs nouveaux foyers. Cette responsabilité partagée, comme il l’a souligné, exige la participation active de chaque acteur de la chaîne.
Le Coordonnateur national du Pdcvep, Dr Aboubakar Njoya, a exprimé les ambitions du programme quant à la tenue de cet atelier, symbole d’un engagement fort du gouvernement envers la modernisation de la filière porcine. « Nous avons pour ambition d’élever le niveau de notre filière par l’amélioration génétique et de préparer les éleveurs à recevoir les géniteurs améliorés, » a-t-il déclaré. Cette troisième vague de porcs géniteurs dans le cadre du Projet de développement des chaînes de valeur de l’élevage et de la pisciculture (Pdcvep), financé par la BAD, viendra, espère les acteurs le gouvernement, renforcer l’efficacité de la filière porcine.
Le projet devrait permettre aux éleveurs camerounais de réduire leurs coûts, d’améliorer leur rendement, et, surtout, de participer à la sécurité alimentaire nationale. Les porcs améliorés pourront mieux répondre aux attentes du marché et, à terme, contribuer à un développement socio-économique durable pour les communautés rurales impliquées. D’après les experts du secteur porcin, le Cameroun produit environ 30000 tonnes de viande de porc chaque année, tandis que la demande s’élève à 50000 tonnes, créant un déficit annuel de 20000 tonnes. Le Projet d’amélioration de la compétitivité agricole (Paca) estime la valeur du marché national du porc à 55 milliards de FCFA.