jeudi, mars 27, 2025
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Entrepreneuriat : 91 incubateurs recensés pour accélérer l’import-substitution

Le ministre Achille Bassilekin III a présenté, lors du Congrès national sur l’incubation d’entreprises au Cameroun (Coniec), la cartographie des 91 incubateurs qui composent le tissu entrepreneurial camerounais. Ce bilan met en exergue la prédominance des initiatives privées et les disparités régionales, tout en soulignant les succès concrets qui redéfinissent l'innovation locale.

Le paysage entrepreneurial du Cameroun connaît une véritable révolution grâce à l’essor des structures d’incubation. En marge du Congrès national sur l’incubation d’entreprises au Cameroun (Coniec), Achille Bassilekin III, ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), a dévoilé dans les colonnes du quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, la cartographie de ces entités qui offrent divers types de soutien aux jeunes entreprises pour les aider à se développer et à réussir.

Sur l’échiquier national, le membre du gouvernement recense 91 incubateurs, témoignant d’une forte dynamique de soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Parmi ces structures, 22 relèvent du secteur public tandis que 69 émanent d’initiatives privées. La région du Centre se distingue avec 44 incubateurs, suivie par le Littoral qui en compte 22, concentrant ainsi près de 75,53 % des incubateurs recensés. Par ailleurs, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest disposent chacun de 3 structures, le Septentrion en possède 6, l’Ouest 3 et le Sud 8, alors que la région de l’Est reste en attente d’une implantation notable. Sur le plan sectoriel, apprend-on, seules 27 structures se sont orientées vers des sous-secteurs jugés prioritaires par la SND30, tels que l’agroalimentaire, le textile, le bois et le numérique, dont deux se focalisent spécifiquement sur l’entrepreneuriat féminin.

Par ailleurs, 50 incubateurs, qu’ils soient publics ou privés, ont validé les procédures d’agrément ou de formalisation indispensables. De plus, 19 structures, majoritairement implantées au sein d’universités d’État et de grandes écoles, ont bénéficié de subventions importantes du MINPMEESA, pour un montant total de 2,124 milliards de francs CFA. Ces fonds ont permis le renforcement des équipements, l’offre de formations ciblées et le soutien financier pour les amorçages.

DES RÉUSSITES CONCRÈTES ET INNOVANTES

Les incubateurs camerounais ne se contentent pas d’accompagner des projets, ils génèrent des succès tangibles affirme Achille Bassileken. C’est le cas du Fab Lab AUI Techno, qui a conçu une couveuse néonatale 100 % Made in Cameroon, et l’incubateur de l’École Nationale Supérieure Polytechnique de Douala qui a développé un bateau navigable innovant. Le Cardiopad, inventé par Arthur Zang, figure également parmi les réussites notables. Durant la pandémie de Covid-19, ces structures ont su faire preuve d’adaptation en fabriquant des portiques sanitaires pour la désinfection, a rappelé le ministre. Dans le cadre de la politique d’import-substitution, plusieurs initiatives innovantes ont vu le jour : la transformation des cabosses de cacao en emballages biodégradables, l’élaboration d’une huile diététique à partir de produits forestiers locaux, le développement de conservateurs en spray pour divers produits agricoles, la mise au point de gommes alimentaires pour la panification de farines locales, ainsi que la création de bioplastiques et biomatériaux pour la conservation des boissons.

VERS UNE STRUCTURATION OPTIMISÉE

Face à ces résultats prometteurs, il apparaît essentiel d’augmenter le nombre d’entreprises viables issues de ces incubations et d’optimiser l’accompagnement offert par ces structures. La dernière édition du CONIEC, placée sous le thème « La structuration de l’activité d’incubation d’entreprises au Cameroun : un levier pour l’accélération de la politique d’import-substitution », a ainsi formulé plusieurs recommandations. Parmi celles-ci figure la spécialisation accrue des incubateurs pour mieux répondre aux besoins spécifiques des secteurs prioritaires.

Le ministère des PME s’est engagé dans un chantier ambitieux visant à structurer durablement l’écosystème d’incubation, afin de dynamiser encore davantage l’innovation locale et de soutenir la transformation économique du pays : « En tant que garant institutionnel de la mise en œuvre des stratégies d’incubation, notre département ministériel envisage à brève échéance : I ’harmonisation d’un référentiel sur l’incubation d’entreprises par filière pour accompagner la spécialisation des structures d’incubation ; la mobilisation des financements en faveur des structures d’incubation », conclu le ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat.

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