dimanche, décembre 8, 2024
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Douala : le financement de l’immobilier reste tiré par les tontines

Malgré une forte demande en logement décent du fait d’une population  grandissante, les investisseurs éprouvent des difficultés à obtenir des prêts immobiliers dans les canaux formels tels que les banques et les EMF.

En 2018, la population du Cameroun est estimée à environ 25 millions, dont près de 25% concentré dans les deux plus grandes villes (Douala et Yaoundé). Ces  données de l’Institut National de la Statistique (INS) renseignent également que le taux de croissance de la population est de 2.5%. Dans la ville de Douala, l’accroissement démographique évolue à un rythme accéléré.  Les migrations massives  sont  de plus favorisées ces dernières années par des crises,  notamment dans les régions du sud-ouest. Conséquence, l’accès au logement devient de plus en plus limité. 

 Cette crise de logement est pourtant bien perçue par les investisseurs qui y voient une opportunité de marché. Sur l’ensemble du territoire, le déficit de logement est estimé à plus d’un million d’unités en 2018.  49.8% de la population habite dans des logements en matériaux définitifs, et la proportion de la population habitant dans des logements disposant d’installations sanitaires améliorées (WC avec chasse d’eau, latrines aménagées) n’est que de 40,4%.

 Mais face à ce potentiel marché, les investisseurs disent éprouver des difficultés à lever des fonds auprès des banques pour financer des projets immobiliers. Les analyses faites par divers acteurs au cours de la troisième édition  du forum économique de Douala, soutiennent que  les canaux de financement informel sont le plus utilisés par les investisseurs dans le logement au Cameroun. Les tontines sont sollicitées dans plus de 50% des cas. Ce qui corrobore une enquête publiée en 2022 sur les investissements dans le logement abordable au Cameroun par Centre for affordable housing finance in Africa (CAHF). Les résultats de cette enquête révèlent que  les financements formels sont très peu utilisés de manière générale dans le pays. Seulement 19% des personnes interrogées déclarent avoir sollicité au moins un financement formel. Les banques apparaissent comme les institutions qui offrent le plus de crédit. Elles sont suivies par les institutions de micro-finance (14%) et les établissements financiers (SCE, CFC, etc.) avec un taux de 13%.  Les données renseignent également que moins de 50% des propriétaires de logement ont reçu au moins un crédit durant leur processus de construction.

Les investissements dans le secteur de l’immobilier sont importants. Car les  coûts de construction  pour les familles restent très élevés comparés à leurs  revenus.  Les revenus des ménages proviennent essentiellement du commerce (38,79%), du salaire (33,10%) et de la pension retraite (12,31%). D’où la nécessité de la mise en place des mécanismes de financement adaptés pour la population à faibles revenus.

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