Dette publique : 3 211 milliards de francs CFA en souffrance

Destinés au financement des projets structurants, ces fonds ont été engagés par les partenaires techniques et financiers mais restent non décaissés.


Le Cameroun comptabilise 3 211 milliards de francs CFA de dette avalisée par l’administration centrale et non encore décaissée. Ce chiffre représente le montant des prêts consentis par les bailleurs de fonds, mais qui, du fait de diverses contraintes, notamment techniques, administratives, financières, règlementaires ou opérationnelles, restent encore dans les caisses des bailleurs de fonds. Dans sa note de conjoncture sur la dette publique dont sont tirées ces informations publiées fin juillet, la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA) précise que ce montant n’est constitué que d’emprunts extérieurs. Ceux intérieurs ont été totalement décaissés à la date sous-revue, en raison de la souplesse des procédures. Dans le détail, ces fonds oisifs représentent 49,3 % de la dette contractée auprès des bailleurs de fonds multilatéraux, 21,6 % des financements provenant des partenaires bilatéraux, dont la Chine qui constitue 77,7 % de la dette accordée et non débloquée (Send’s), et 29,1 % de prêts issus des créanciers commerciaux. La note de conjoncture ayant été publiée, ce montant ne comprend donc pas les ressources de l’eurobond de 450 milliards de francs CFA émis avec succès le 30 juin dernier et les appuis budgétaires accordés par la Banque mondiale dans le cadre d’appui aux politiques de développement pour la consolidation budgétaire et la croissance inclusive au Cameroun, pour un montant de 54 milliards de francs CFA, a indiqué le gestionnaire de la dette publique au Cameroun.

Ces Send’s non débloqués ont de ce fait des conséquences sur les projets de développement mis en œuvre dans le pays. « Car non seulement les prévisions de croissance liées à la réalisation de certains projets stratégiques ou structurants peuvent ne plus être atteintes, mais aussi, il y a un renchérissement des financements mobilisés pour les projets à travers l’accroissement des charges telles que les commissions d’engagement plus élevées, car, assises et proportionnelles aux montants des crédits non encore encaissés », souligne un responsable à la CAA. L’institution précise par ailleurs que la majeure partie de ces 3 211 milliards en souffrance est destinée au financement des projets structurants en cours dans le pays depuis 2010, dans le cadre de la mise en œuvre du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (Dsce).

Au terme des 10 ans que couvrait le document de planification, le bilan faisant état de 11 grands projets à réaliser pour plus de 1 500 milliards de francs CFA. Les bailleurs de fonds extérieurs en ont pourvu 1 195 milliards de francs Fcfa et l’Etat 348 milliards en guise de fonds de contrepartie.

Sur les 11 grands projets annoncés, « cinq sont achevés ou sur le point de l’être, deux sont en cours et quatre n’ont pas encore commencé. Les projets achevés ou sur le point de l’être sont essentiellement liés à l’énergie (Memve’ele, Lom Pangar et Kribi), au commerce et à l’urbanisation (phase 1 du complexe portuaire de Kribi et deuxième pont sur le Wouri). La phase 1 de l’autoroute Yaoundé-Douala (60 premiers kilomètres) et l’extension du réseau de fibre optique sont en cours », relève la Caisse autonome d’amortissement.

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