Le tribunal militaire de Yaoundé a eu la main lourde ce matin sur Ayuk Tabe Julius alias Sisiku Ayuk et ses coaccusés. Si la peine capitale requise par le commissaire du gouvernement n’a pas été retenue, la prison a vie a été prononcée par le juge Jacques Baudouin Misse Njone,contre les leaders sécessionnistes. Les accusés devront payer à l’Etat du Cameroun comme dommages, la somme de 250 milliards de francs Cfa. Le tribunal a également condamné les accusés aux dépens de 12 milliards 501 millions 832 mille 732 francs, et a fixé la durée de la contrainte par corps à cinq ans. Cependant, le tribunal n’a pas retenu de contrainte par corps contre Nfon Ngala Nfor, vu son âge. L’audience a pris fin a 5h37.
Le tribunal, après avoir écouté la partie civile et le Ministère public, en qualité de délinquants primaires, a condamné la bande et lui a décerné un mandat d’incarcération. Recevant ainsi l’Etat du Cameroun en partie civile. Cette condamnation survient après une audience troublée par les accusés qui huaient et scandaient des messages hostiles au régime de Yaoundé, pendant l’audition des témoins. Après avoir récusé le juge, les avocats des accusés qui n’ont pas eu gain de cause, se sont retirés de l’affaire en annonçant leur déconstitution. Peine perdue car le tribunal a poursuivi l’audience, pour prononcer sa sentence.
Il était reproché à ces leaders sécessionnistes 11 chefs d’accusation: apologie d’actes de terrorisme, sécession, complicité d’actes de terrorisme, financement des actes de terrorisme, révolution, insurrection, hostilité contre la patrie, bande armée, propagation de fausses nouvelles, atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État, défaut de carte nationale d’identité. Des chefs d’accusation qui les exposaient à la peine de mort. Ils y ont échappé, mais n’en sont pas très éloignés.
Le président autoproclamée de la République fantôme d’Ambazonie et ses neufs co-accusés ont été arrêtés à Abuja au Nigeria le 5 janvier 2018, puis extradés à Yaoundé où ils ont été détenus au secret jusqu’en novembre, lorsqu’ils ont été transférés à la prison centrale de Yaoundé. Ils ont été notifiés des charges qui pesaient contre eux. Depuis l’ouverture du procès, les dix inculpés ont toujours nié leur nationalité camerounaise, et certains brandissaient leur qualité d’exilés politiques.