« Malgré les multiples rappels à l’ordre des autorités administratives, il m’est revenu que vos collaborateurs effectuent encore des descentes ‘’dites inopinées’’ sur le terrain pour empêcher la consommation de la ‘’chicha’’ dans les débits de boisson, restaurants, casinos, et les lieux de loisirs. Plus grave, ces contrôles se font avec le concours des agents de maintien de l’ordre, sans en référer aux gouverneurs, préfets et sous-préfets chargés du maintien de l’ordre et de l’encadrement des missions de contrôle dans leurs unités de commandement respectives».
En ces termes, Paul Atanga Nji le ministre de l’Administration territoriale (Minat) s’adresse à son collègue de la Santé publique Malachie Manaouda. Dans un ton qui sied aux instructions adressées aux subalternes. Le Minat ne veut plus voir son collègue utiliser les éléments de maintien de l’ordre dont le commandement relève de ses collaborateurs de la préfectorale, et le dit en humiliant son collègue. «Par conséquent, vos collaborateurs ne peuvent, pour quelques raisons que ce soit, mobiliser ou solliciter l’appui des forces de maintien de l’ordre sans l’accord préalable des gouverneurs, préfets et sous-préfets. ».
L’homme qui préfère la forme que le combat réel que mène son collègue, est pourtant celui qui a pris le bâton de commandement à un moment pour engager le combat contre la consommation de la ‘’chicha’’ et des drogues couramment consommées dans les lieux de loisirs populaires. « La consommation de drogues et autres substances psychotropes en milieu scolaire et en tous autres milieux, a déjà fait l’objet d’un examen scrupuleux lors de la Conférence des gouverneurs de régions», souligne-t-il. Et d’ajouter que « des mesures idoines ont du reste, été prescrites pour endiguer ce phénomène tout en évitant des dérapages et des abus ». Pour Atanga Nji, « les contrôles décriés effectués par vos collaborateurs, perturbent sérieusement la quiétude des populations et sont susceptibles de provoquer de graves troubles à l’ordre public». L’homme qui avait assimilé sa force de frappe contre Maurice Kamto le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) à un essaim d’abeilles, indique que « les gouverneurs de régions ont été instruits ce jour (23 septembre 2024, Ndlr) d’y mettre définitivement un terme».
Cela survient quelques jours après une descente musclés d’éléments de la police dans un snack bar huppé de Yaoundé, que fréquentent de hautes personnalités, pour s’attaquer aux consommateurs de ‘’chicha’’. Ledit espace commercial détenu, selon des sources crédibles, par un baron du régime, a vu ces appareils de consommation de chicha être détruits. L’on a frôlé une rixe entre éléments des forces de l’ordre à cette occasion.