«Cette session de l’ICCO au Cameroun restera gravée dans les annales comme un moment charnier pour la filière cacaoyère mondiale. Elle permettra non seulement de mettre en lumière les défis auxquels fait face cette industrie stratégique, mais aussi de mobiliser les acteurs autour d’une vision commune pour l’avenir », a déclaré l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO). En effet, Yaoundé sera la capitale mondiale du Cacao du 7 au 10 avril prochain avec cette 111ème session du Conseil International du Cacao et des organes subsidiaires qu’elle accueille.

Pendant quatre jours, les participants vont tabler sur les défis mondiaux qui planent sur la filière cacao et élaborer le plan stratégique 2025-2029 de cette organisation intergouvernementale composée de 51 pays. « Le Cameroun entend, en tant que pays hôte, placer les assises de Yaoundé, avec l’assentiment du Secrétariat de l’Organisation et des pays membres, sous le signe de la poursuite du chantier sur la transparence du marché et la répartition équitable de la valeur, synonyme d’une rémunération en amélioration constante des revenus des producteurs et de leurs conditions de vie. Nous ne sommes pas encore arrivés au bout, pensons-nous. Avec pour objectif d’assurer une croissance équilibrée de l’offre et de la demande et de maintenir, a minima, les prix actuels, sinon de les améliorer, autant que cela sera possible », a rassuré Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre du Commerce, par ailleurs président de cette session. Et de poursuivre : « Il sera aussi question d’interroger la fiabilité des modèles économétriques développés par l’Organisation pour déterminer les prévisions du marché, étant rappelé que lesdites prévisions influencent la fixation du prix à la Bourse ».
L’agenda prévoit, pour cette session, plusieurs rencontres de haut niveau. Il s’agit notamment de la réunion de la Commission consultative sur l’économie cacaoyère le lundi 7 avril 2025 ; celle du Comité économique le mardi 8 avril ; la réunion du Conseil international du cacao, les mardi 8 et jeudi 10 avril ; ainsi que celle du Comité administratif et financier, programmée pour le mercredi 9 avril. Pendant la 111ᵉ session du Conseil international du cacao, plusieurs enjeux majeurs liés à la filière seront au centre des échanges. Les participants s’intéresseront notamment aux opportunités de stimulation de la demande mondiale, avec un accent particulier sur l’augmentation de la consommation dans les pays asiatiques, en particulier l’Inde. La transparence du marché sera également au cœur des discussions. Les experts examineront les mécanismes de fiabilisation de l’information sur les stocks de cacao existants et la demande de broyage dans les pays consommateurs.

Par ailleurs, les parties prenantes feront le point sur l’état d’avancement du projet de création d’une Bourse africaine du cacao. Cette initiative vise à permettre aux pays producteurs de reprendre la main sur le processus de fixation des prix, actuellement dominé par les Bourses de Londres et de New York. Le Cameroun a été retenu pour accueillir le projet pilote de cette future Bourse, qui ambitionne de rééquilibrer les rapports de force au sein de la chaîne de valeur. Les enjeux environnementaux et sociaux ne seront pas en reste. Les discussions porteront sur le projet de rémunération des services environnementaux rendus par les producteurs, ainsi que sur les meilleures pratiques d’inclusion des femmes, des jeunes et des communautés marginalisées dans l’économie cacaoyère.