C’est l’une des attentes exprimées par les chefs d’etat de la sous-région, qui se réunissent en visioconférence ce mercredi 18 août 2021.
C’est un rendez-vous crucial qui attend les chefs d’Etat de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) ce mercredi 18 août 2021. Paul Biya et ses homologues se réunissent en visioconférence, dans le cadre d’un Sommet extraordinaire. Outre les six chefs d’Etat des pays membres et le président de la Commission de la Cemac, cette session verra la participation de la Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI), Kristalina Gueorguieva, du président du groupe de la Banque Mondiale David Malpass et celui du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) Akinwumi Adesina, et le ministre français de l’Economie Bruno Lemaire. Les attentes sont donc nombreuses.
Attentes du sommet
Au plan politique, les dirigeants de la sous-région sont appelés à se mobiliser au plus haut niveau et à démontrer leur engagement solidaire à faire face aux crises. Au plan sécuritaire, le président camerounais et ses paires devraient réaffirmer leur engagement en faveur de la paix et de la sécurité, et de condamner les actes barbares et criminels perpétrés par les groupes terroristes dans la sous-région. Dans le contexte de crise sanitaire actuel, la Communauté est appelée à se mobiliser en faveur de la vaccination contre le Covid-19 pour atteindre le niveau d’immunité collective, en plaidant pour le financement de l’accès au vaccin et renforcer la protection sociale des personnes vulnérables. Au Cameroun, l’objectif est fixé à 5 millions de vaccinés d’ici la fin de l’année en cours.
S’il est vrai que les dirigeants de la sous-région aborderont les problèmes politiques et sécuritaires qui secouent cette partie du continent, la trame de ce sommet portera essentiellement sur les enjeux économiques, dans un contexte difficile. Ici, il est question de : renouveler l’engagement solidaire en faveur du Programme des Réformes Economiques et Financières au sein de la Cemac (Pref-Cemac), et l’entrée des pays de la communauté dans des programmes de seconde génération avec le FMI ; décider de l’affectation partielle des ressources issues des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) au FMI en vue de la réduction des arriérés intérieurs et du renforcement des fonds propres du système bancaire ; atténuer l’exposition des banques sur les Etats ; soutenir l’appel de la conférence de Paris du 18 mai 2021, sur la relance des économies africaines, pour une allocation globale d’un montant de 100 milliards de dollars en DTS au profit de l’Afrique ; exprimer la solidarité de la Cemac en faveur des déclarations d’Abidjan au sujet de la reconstitution des ressources 2020 de l’Association Internationale de Développement (IDA 20). Au plan monétaire, la réflexion des chefs d’Etat devrait tourner autour de la consolidation de la situation des réserves de change, assurer un retour progressif et prudent à des politiques monétaires et prudentielles orthodoxes, poursuivre les réflexions sur la coopération monétaire internationale vers un cadre plus flexible, réitérer l’engagement des Etats de la Cemac à conclure des programmes de seconde génération avec le FMI. Au plan budgétaire, les décideurs de la sous-région sont appelés à continuer la consolidation, assurer la transparence et la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques, veiller à la soutenabilité de la dette en privilégiant les ressources financières à caractère concessionnel. En matière de réformes enfin, il est question de souscrire à une transformation structurelle des économies vers plus de diversification et d’intégration sous-régionale, intensifier la lutte contre la corruption, promouvoir un climat des affaires propice à l’investissement privé.