L’enveloppe qui doit encore être approuvée par le Parlement communautaire a été adoptée le 28 février dernier par les ministres de l’union Economique de l’Afrique Centrale (Ueac)
Les ministres de l’Union Economique de l’Afrique Centrale (Ueac) se sont réunis à Yaoundé, le 28 février dernier. L’examen et l’adoption du budget 2022 de la Commission de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) constituaient le principal point à l’ordre du jour de cette rencontre. Ainsi donc, l’enveloppe proposée en décembre 2021 par le Comité Inter-Etats de l’Union a reçu l’approbation des ministres : pour l’exercice en cours, la Cemac table sur un budget équilibré en recettes et en charges à 94,2 milliards de francs CFA. Soit une hausse de 5,6 % par rapport aux 89,2 milliards de l’année 2021. Cette hausse est justifiée par la prise en compte des indemnités de départ de fin de mandat des premiers responsables des institutions d’une part, et du remboursement souhaité de la dette de la communauté à l’égard d’un partenaire privilégié à savoir l’Union Européenne.
L’élaboration de ce budget apprend-on, intervient dans un contexte très particulier marqué par le triptyque : crise sanitaire, liée à la pandémie de la Covid-19 ; crise sécuritaire au Cameroun, en Centrafrique et au Tchad ; et crise économique à laquelle font face tous les six Etats de la Cemac. « Cette situation a pour conséquence d’influer fortement sur les perspectives de recouvrement de la Taxe Communautaire d’Intégration (TCI), principale source de financement de la Communauté, et par conséquent, risque de compromettre la réalisation des actions déclinées dans les plans d’actions de la Communauté », a expliqué Daniel Ona Ondo.
En matière des ressources, les prévisions de financement par la Taxe Communautaire d’Intégration (TCI) sont estimées à 64,4 milliards de francs CFA dont 28,5 milliards FCFA au titre des arriérés. Les prévisions de TCI courante à recouvrer en 2022 sont, elles, estimées à 35,8 milliards de F CFA « en dépit de son potentiel évalué à 97,31 milliards de F CFA sur la base du volume attendu des importations dans la zone Cemac », a indiqué le président de la Commission de la Cemac. « Bien évi-demment, l’atteinte de ce niveau de recouvrement ne pourra être possible qu’à la faveur d’un changement notable des Autorités financières des Etats membres pour une libération intégrale de la TCI collectée », a-t-il martelé.
LES PRIORITES DE 2022
Pour les ministres de l’Ueac, ce budget ainsi projeté doit permettre : d’aller vers la transformation structurelle des économies de la sous-région ; de diversifier les moyens de production pour se départir de la dépendance des ressources pétrolières; d’assurer une meilleure intégration des chaînes de valeur ; de tirer profit des potentialités de la zone de libre-échange continentale africaine et de favoriser un environnement sécurisé, gage d’une Communauté de paix et stabilité sociale. Plusieurs actions prioritaires sont donc envisagées pour cet exercice 2022. Notamment l’élaboration de politiques communes dans les secteurs supports à la compétitivité ; la mise en place d’un cadre réglementaire et institutionnel pour l’investissement et le Partenariat Public Privé (PPP) ; la création d’un Observatoire du Climat des Affaires de la Cemac.
L’autre axe prioritaire touche à l’investissement humain et le développement technologique. « Tout comme l’absence de diversification des économies, la faiblesse du capital humain, le manque d’emplois décents et de compétences appropriés, représentent des défis majeurs pour la Cemac, argue le président de la Commission. Le renforcement du capital humain doit se faire à travers la formation, la recherche scientifique et le développement technologique ». La Cemac va enfin veiller à la protection de l’environnement et au renforcement de la politique foncière. Il sera question ici, de capitalise rle potentiel des forêts du bassin du Congo, préserver et exploiter de manière durable la ressource environnementale pour une véritable croissance verte de la Communauté. Le but étant de faire de la protection de l’environnement une opportunité de création d’activités nouvelles à travers la promotion de l’écotourisme et l’intensification du tourisme intra régional. Notons que le budget validé par les ministres de l’Union va être soumis à l’approbation du Parlement communautaire de la Cemac qui devrait trancher d’ici le 8mars prochain