L’Etat pourrait finalement consentir à une hausse des prix du carburant à la pompe, au regard la lourdeur de la facture de la subvention des produits pétroliers. Est-ce cela la meilleure solution?
Oui je suis d’avis que la suppression de cette subvention est une bonne chose parce qu’elle est orientée essentiellement vers les riches et non les pauvres. Le carburant est surtout consommé par qui ? Par ceux qui ont les grosses cylindrées, les grosses voitures, les camionneurs, les grumiers, etc qui sont des riches. Les pauvres, à travers les transports en commun, devraient consommer au maximum 10% ; ce qui signifie que les subventions ne se justifient pas pour l’essentiel.
En cas d’augmentation des prix du carburant, quelles pourraient être les conséquences économiques?
Je pense qu’il y aura augmentation des prix du carburant, ce n’est plus qu’une question de temps. Ces augmentations vont se traduire par une nouvelle hausse des prix puisque le carburant constitue un intrant pour l’ensemble de l’économie. Il faut donc s’attendre à une nouvelle hausse des prix en plus de celles déjà observées sur les marchés.
Pour atténuer les effets de l’augmentation des prix, l’Etat pourraient également envisager une augmentation des salaires des fonctionnaires. Cette augmentation aura-t-elle un réel poids sur le niveau de vie des Camerounais en général ?
Les hausses de prix attendus appellent un effort d’atténuer des effets sur les couches les plus vulnérables. D’abord je ne crois pas que l’Etat ait les moyens financiers d’augmenter les salaires en ce moment ensuite les fonctionnaires ne constituent pas vraiment les couches les plus vulnérables. Afin de préserver la paix sociale, il est important de trouver le moyen de cibler les couches les plus vulnérables avec des mesures concrètes d’atténuation.
Quelles pourraient être les autres solutions que l’Etat devrait envisager pour atténuer les effets d’une probable augmentation des prix du carburant à la pompe ?
Je ne crois pas qu’il y ait d’autres solutions à la hausse des prix du carburant dans la mesure où les subventions représentent déjà 4% du PIB, ce qui est particulièrement élevé. Cependant, l’Etat devrait tirer parti de cette crise pour analyser et assainir sa situation économique, par exemple en réduisant son train de vie et les gaspillages divers afin de retrouver des marges pour accroître les investissements ; c’est en cela que l’on dit que les crises peuvent être salutaires.