CAN 2021 : Mouelle Kombi en mission délicate à Garoua

Alors que les chantiers piétinent sur ce site, le ministre veut non seulement pousser les travailleurs à s’activer, mais préparer les consciences à accepter une délocalisation éventuelle.


Après une énième visite sur le site du Complexe sportif d’Olembe, le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep) s’est envolé ce week-end pour Garoua. Le président du Comité local d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021 est allé palper la situation sur ce site à problèmes. Au moment où une rumeur a laissé croire que la Confédération africaine de football (CAF) envisage d’annuler le site de Garoua pour déficit d’infrastructures hôtelières. Garoua dispose de peu d’hôtels au standing requis par la CAF, à savoir minimalement trois étoiles. Or les travaux de construction et de réhabilitation des établissements hôteliers engagés par l’Etat dans la capitale régionale du Nord patinent depuis plus de trois ans. Prime Potomac qui a bénéficié de la magnanimité de la task force créée pour gérer les marchés de la CAN, s’est plus illustré dans des grèves et autres mouvements d’humeur avec ses employés et fournisseurs, qu’en travaillant. Or l’élite locale n’a jamais digéré l’accaparement de la quasi-totalité des marchés par ce « sudiste». Contribuant à bloquer l’avancée des travaux. Et même si des marchés ont été réattribués à d’autres entreprises, le défaut de financement n’a pas aidé Paul Biya à avancer sur ce site.

La CAF qui vient d’installer un bureau à Yaoundé, n’a pas encore signé d’accord-cadre avec le Cameroun. Du coup, rien ne garantit encore que le Cameroun organisera la CAN 2021. Garoua et Yaoundé-Olembe en étant des causes principales. Il se dit que l’instance faitière du football africain veut ainsi continuer de mettre la pression sur le « pays organisateur » afin de s’assurer que les délais annoncés puissent être tenus. Selon une source crédible, le déplacement de Mouelle Kombi vise officieusement à « faire accepter aux forces vives locales l’idée de délocaliser éventuellement le groupe basé à Garoua, leur faire comprendre que quelques matchs seulement pourront y être joués, au cas où tous les chantiers ne sont pas livrés dans les délais».

Dans un élan « patriotique», Guiba Gatama, le directeur de publication du journal L’Œil du sahel, fervent défenseur de la cause du septentrion, avait déjà engagé une campagne de dénonciation de ce « complot ». Reste que la réalité est incorruptible. Et face à la persistance de la pandémie du Covid19, la CAF pourrait être plus exigeante en matière de respect des mesures-barrières, avec plus de rigueur sur le respect de la distanciation. Il faudrait alors plus de chambres que prévues. Pour l’instant, Guibaï Gatama qui porte généralement la voix du septentrion, se montre peu disert sur la question. Mais « à Garoua, on ne veut même pas entendre parler de délocalisation», assure un résident de la ville.

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