Canyon Resources, via sa filiale camerounaise Camalco, a obtenu la licence d’exploitation du gisement de bauxite de Minim-Martap, situé dans la région de l’Adamaoua. Cette licence, signée le 2 septembre 2024 par le président Paul Biya et remise officiellement 11 jours plus tard, autorise l’extraction et l’exportation de bauxite et d’alumine pour une durée de 20 ans, renouvelable par périodes de 10 ans. Canyon s’engage à investir près de 3 000 milliards de FCFA (5 milliards de dollars) dans ce projet majeur pour l’économie camerounaise, selon les autorités locales.
La production, prévue pour 2030, devrait atteindre 6,4 millions de tonnes de bauxite par an, avec un début des travaux de développement du gisement dans les deux ans. En termes de retombées, l’État camerounais, qui détient 10 % du capital de Camalco, percevra 5 % de la production annuelle, en plus d’une contribution d’1 % au fonds de développement minier et au compte de développement des capacités locales. Un fonds de restauration du site, alimenté à hauteur de 7 milliards de FCFA par an, est également prévu.
Le projet Minim-Martap, estimé à 892 millions de tonnes de bauxite sur seulement 16 des 79 plateaux identifiés, est considéré comme l’un des plus importants du monde, avec un potentiel pouvant atteindre 2 milliards de tonnes. Sa richesse en alumine (51,1 %) le rend particulièrement attractif pour la production d’aluminium. Toutefois, un obstacle majeur persiste : l’évacuation du minerai vers le port de Douala, un défi logistique que Canyon devra surmonter.
Le Cameroun a octroyé trois licences d’exploitation de mines solides ces dernières années, mais plusieurs projets, comme celui de Geovic en 2003 pour le nickel et cobalt, ou celui de Sinosteel en 2022 pour le fer, ont rencontré des retards. L’engagement de Canyon à respecter son calendrier, avec une première phase dès 2025, est crucial pour éviter un sort similaire.