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Budget 2020 : ce qui va changer

Une ordonnance du président de la république réduit le budget 2020 de 542 milliards et crée un compte d'affectation spéciale doté de 180 milliards pour contrer les effets de la Covid 19.

Coller le budget 2020 au contexte économique actuel marqué par la Covid-19. Tel est le principe qui a guidé l’élaboration de l’ordonnance modifiant et complétant la loi de finances pour l’exercice en cours. C’est que cette crise sanitaire qui secoue le monde entier a fini par gripper le budget de l’Etat, à travers la mise en berne des activités économiques génératrices des recettes fiscales et douanières dont a cruellement besoin le gouvernement pour faire face à ses différents engagements. Les multiples quintes et autres difficultés respiratoires imposées au Trésor public a contraint les autorités publiques, notamment le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, à procéder à une révision de la loi de finances. Ce qui a conduit à des changements significatifs à plus d’un niveau. Notamment la baisse des ressources publiques qui induit la décote des dépenses prévues initialement, la création d’un compte d’affectation spéciale dédié au Fonds de Solidarité Nationale pour la lutte contre le Coronavirus, entre autres.

Baisse du budget 2020 de 542 milliards

En effet, l’un des premiers changements constatés après la publication du collectif budgétaire porte sur la baisse du budget 2020. Selon les données contenues dans ce document, le budget général de l’Etat est passé de 4951,7 milliards de francs CFA à 4 409 milliards de francs CFA, soit une baisse de 542,7 milliards de francs CFA. Ce qui correspond à un taux de variation de -11 %. Ceci est consécutif de ce que les ressources publiques ont-elles aussi enregistré une diminution importante. Le Minfi a à cet effet expliqué que « les projections tablent sur une baisse d’environ 768 milliards de francs CFA et cette baisse affecte toutes les composantes de recettes, qu’elles soient fiscales, douanières ou non fiscales ». Dans le détail, les recettes pétrolières, en particulier baissent de presque 70 % parce qu’en début d’exercice budgétaire, l’Etat avait fait une hypothèse dans la loi de finances d’un baril à 54,54 dollars mais aujourd’hui ; renchérit Louis Paul Motaze, « nous sommes pratiquement à 35 dollars, et il y a un mois nous étions pratiquement à 0 dollar le baril ». Le réalisme imposait donc d’adapter l’enveloppe budgétaire en prenant en compte cette situation.

Diminution des dépenses de l’Etat

Comme le soulignent très souvent les spécialistes des finances publiques, le budget d’un Etat reflète toujours ses intentions en matière de recettes et de dépenses. Il va donc de soi que lorsque les recettes sont enrhumées, elle impose de facto une réduction des dépenses projetées, afin de ne dépenser qu’à concurrence ce dont on dispose. Ce fait a été pris en compte dans le collectif budgétaire signé le 3 juin dernier. L’on note par exemple que toutes les allocations initiales des administrations ont subi des coupes sévères à hauteur de 20 %, y compris la présidence de la République qui se voit amputée d’environ 15 milliards de francs CFA. Ont pu ainsi échapper à cette baisse des ressources, les ministères en charge des volets sociaux, en l’occurrence les ministères de la Santé, de l’Education, celui de la Promotion de la Femme et de la Famille, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle ainsi que celui de l’Enseignement Supérieur. Autre détail important relevé par le Minfi. C’est l’objectif de déficit. « Nous projetions en loi de finances initiale 1.7 % du Produit Intérieur Brut (PIB) maintenant on est à 4.5 % donc il y a un creusement du déficit parce qu’on est en crise ». En clair a indiqué le Minfi, en prenant cet ensemble de mesures, le président de la République entend « recentrer la loi de finances sur la lutte contre le coronavirus ». En d’autres termes, « la lutte contre le coronavirus devient donc le centre de l’action de l’Etat, le centre d’allocations des ressources publiques ». Aussi, a poursuivi Louis Paul Motaze : « en prenant cette ordonnance, le chef de l’Etat montre ce qui va constituer l’action de l’Etat au cours des six prochains mois et il rassure nos partenaires et les marchés financiers. Il est important que notre budget soit crédible, conforme à la réalité économique ».

Par Junior Matock (Défis Actuels 485)

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