Booster la fabrication des produits à base de céréales

Le BMN vient de livrer une étude qui formule des orientations stratégiques pour le développement du secteur de la fabrication des produits à base de céréales.


Les cultures céréalières se positionnent comme un secteur stratégique pouvant contribuer à la diversification de l’économie camerounaise, tout en augmentant la part de ce secteur dans le PIB. Dans un contexte marqué par la promotion du « Made in Cameroon », les experts se rejoignent sur un point : une augmentation de la productivité locale mais surtout de la transformation contribuera assurément à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la réduction du chômage et à la réduction des importations. Heureusement, le Bureau de Mise à Niveau (BMN) des entreprises camerounaises vient de publier une étude de positionnement stratégique relative à la fabrication des produits à base de céréales. Cheville ouvrière de l’Etat en matière de politique de développement des entreprises, cette étude du BMN se présente comme un gros coup de pouce aux différents acteurs de la filière. Parce qu’elle a pour objectif principal de « produire des données, informations et recommandations susceptibles d’éclairer les décisions du gouvernement, des investisseurs, des banques et des entreprises sur le positionnement stratégique des industries concernées sur le marché ; et à éveiller la conscience des entreprises camerounaises présentes dans la filière, sur les opportunités à saisir et les efforts à fournir pour améliorer leur compétitivité ».

Axes Prioritaires

Les grandes orientations de la stratégie qui émane de cette étude repose sur trois principales recommandations. La première, c’est l’amélioration de l’environnement externe et interne des entreprises de la branche. Il est par exemple proposé aux entreprises de la branche, de structurer leurs professions autour d’une organisation forte, crédible, légitime, représentative des différentes sous-branches, capable de défendre leurs intérêts sectoriels. Celle-ci devrait valoriser et faire la promotion de la qualité de produits locaux pour améliorer la perception qu’ont les consommateurs camerounais des produits « Made in Cameroun », et enfin, de nouer des partenariats avec les acteurs indirects et les détenteurs d’enjeux de la branche (fiscalité, législation, douanes, commerce, qualité et normes, répression des fraudes, financiers, prestataires de services, fournisseurs d’emballage, les institutions de formation, recherche, etc.). Parce qu’en « dehors des meuniers, les quatre sous-branches objets de l’étude ne disposent pas d’un regroupement professionnel susceptible de les représenter, de défendre leurs intérêts communs », explique le Bureau de Mise à Niveau.

La deuxième recommandation porte sur la consolidation de la situation commerciale et financière des entreprises de la branche fabrication des produits à base de céréales. L’étude du BMN montre que les entreprises n’explorent par tout le potentiel commercial du marché local, et n’intègrent pas dans leurs logiques les modifications des modes d’achats et des habitudes alimentaires survenues avec la crise sanitaire et ses effets économiques. Or « pour consolider la situation commerciale et financière des entreprises de la branche, deux études de marchés seront réalisées ». La première concernera le marché local et permettra d’avoir une meilleure connaissance de ce marché, son évaluation, ses ressorts et ses attentes. Et la seconde étude portera sur le marché sous régional. La troisième recommandation concerne enfin, la protection des entreprises de la branche contre les impacts négatifs que pourraient susciter l’application des Accords de Partenariats Economiques (avec le démantèlement tarifaire prévu), et la mise en œuvre des Accords de Libre-échange. Le BMN propose la réalisation d’une étude spécifique sur les effets négatifs potentiels qui résulteraient de l’application intégrale des APE et des Accords de Libre-Echange sur les produits de la branche, d’identifier les produits qui seront les plus exposés, leur niveau d’exposition, et de proposer un plan d’adaptation à appliquer.

Une Stratégie à 157 millions f CfA

La mise en œuvre de cette stratégie qui devrait s’étendre sur trois ans, pour un budget estimé à 157 millions de francs CFA se déclinera en trois phases : la structuration de l’organisation des professionnels, la consolidation/immunisation des industries de la branche sur le marché intérieur ; le développement du marché intérieur et l’exploration du marché de la sous-région ; et la mise en œuvre des actions recommandées par les études et exploitation des opportunités.

Notons que la démarche méthodologique utilisée dans le cadre de la réalisation de cette étude du BMN prévoyait trois phases d’intervention successives. D’abord, l’identification, la caractérisation des entreprises et des détenteurs d’enjeux des sousbranches concernées, l’établissement de l’état des lieux et du diagnostic de la chaîne de valeur céréales au Cameroun. Ensuite, un état des lieux de la situation de la chaine de valeur céréales à l’international et l’établissement d’un benchmarking pour une vingtaine de facteurs de compétitivité pour 5 pays concurrents du Cameroun notamment le Tchad, le Nigéria, la France, l’Italie et le Maroc. Et enfin, l’identification des actions prioritaires en appui à l’amélioration de l’environnement institutionnel et fonctionnel et la formulation des choix de positionnement stratégique et/ou de mise à niveau dans la chaine de valeur céréales au Cameroun. Cette nouvelle étude porte à sept, le nombre total des études sur le positionnement stratégique des filières du secteur de l’agroalimentaire déjà élaborées par le BMN, dans le cadre de la mise en œuvre de son Programme Industrialisation et Valorisation des Produits Agricoles (Pivpa). Il s’agit notamment des études sur les filières grains et fabrication des produits amylacés ; oléagineux et aliments pour animaux ; lait, fruits, et légumes ; tabac ; boissons, vins, et spiritueux ; viande et poisson ; cacao, café, thé et sucre. La présentation de la nouvelle étude intervient dans un contexte marqué par la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND 30) du Cameroun, dont le pilier principal est la transformation structurelle de l’économie nationale. Ce nouveau cadre de référence de l’action gouvernementale à l’horizon 2030 met l’accent sur l’import-substitution, la promotion des champions nationaux dans le monde de l’entreprise, ainsi que la valorisation du « Made in Cameroon ».

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