jeudi, novembre 6, 2025
spot_img
Accueil Blog Page 481

Paul Biya : « Chacun doit se sentir concerné et apporter sa contribution au combat contre la propagation de ce virus»

0

• Camerounaises, Camerounais,
• Mes chers compatriotes,
Je ne m’adresse pas habituellement à vous à la veille de notre Fête Nationale. Elle est traditionnellement l’occasion de célébrer, dans la joie, notre unité nationale ainsi que les valeurs de notre République et de notre démocratie.
Aujourd’hui, le contexte est différent. Comme la plupart des pays du monde, le Cameroun est atteint par le COVID-19. Notre système de santé est mobilisé pour combattre cette grave maladie. Diverses dispositions, annoncées par le Premier Ministre, ont été prises pour freiner la propagation. Il est impératif que les consignes qui ont été données (port de masques, distanciation physique, lavage fréquent des mains) soient scrupuleusement respectées. Il y va de la santé de tous et de chacun.

Dans ces conditions, il n’était pas possible que les festivités qui marquent notre Fête Nationale soient maintenues, en raison des rassemblements que cela implique. Ce n’est évidemment pas de gaieté de cœur que j’ai dû prendre cette décision. Mais ma préoccupation principale étant la protection de la santé de mes compatriotes, il n’y avait pas d’hésitation possible.
La plupart d’entre vous ont bien compris que devant le danger sournois que représente le COVID-19, il convenait de mettre de côté les querelles politiciennes et de présenter un front commun. Certains dirigeants politiques qui n’appartiennent pas à la majorité gouvernementale se sont exprimés dans ce sens. Je les en remercie.
Nous avons eu également la satisfaction de recevoir l’aide et les encouragements de pays amis, d’organisations internationales, de dirigeants d’entreprises nationales et étrangères, ainsi que de diverses personnalités comme M. Jack MA de la fondation Alibaba. Je veux ici les remercier en votre nom.

• Mes chers compatriotes,
La première chose que je voudrais vous dire en ce jour est de ne pas céder à la panique, et de ne pas croire les fausses informations véhiculées par les réseaux sociaux notamment. Le défi est certes grand, mais nous sommes capables de le relever ensemble comme nous l’avons fait en de nombreuses autres circonstances.
Je veux aussi que vous sachiez que le Gouvernement, sous mon impulsion, fait le maximum possible pour nous sortir de cette grave crise sanitaire.
Comme je l’ai dit, les mesures de protection ont d’ores et déjà été prises pour contrer la propagation du COVID-19 sur notre territoire.

Malgré cela, le nombre de personnes infectées augmente de jour en jour, apportant la preuve que la lutte contre cette pandémie est complexe et difficile. J’invite donc chacun de vous à s’y impliquer personnellement. Il est essentiel que les mesures qui ont été indiquées soient absolument respectées par chacun de nous. C’est une des conditions de la victoire que nous voulons tous remporter contre ce virus.
J’invite particulièrement tous les responsables politiques, tous les hommes de religion, tous les leaders d’opinion, tous les responsables d’associations, tous les chefs traditionnels et tous les corps constitués à continuer à s’investir pleinement dans ce combat contre le COVID-19. Bien entendu, tout ceci dans le cadre fixé par le Gouvernement et dans le respect des lois et règlements de la République.

• Mes chers compatriotes,
Sans plus attendre, je voudrais m’associer à la douleur des familles qui ont perdu leurs proches des suites de cette terrible maladie. J’adresse mes encouragements aux malades encore hospitalisés dans nos formations sanitaires et leur souhaite un prompt rétablissement. Je demande par ailleurs aux personnes testées positives de respecter scrupuleusement les règles de confinement.
Je tiens également à saluer l’extrême courage du corps médical camerounais et de ceux qui l’assistent. Avec les moyens qui sont les nôtres, ils font le maximum pour soigner les personnes infectées. En effet, ils ne baissent pas les bras face à la gravité de l’infection au COVID-19. La Nation, par ma voix, les en félicite et les encourage à persévérer dans cette voie.

Comme vous le savez, depuis l’apparition de cette pandémie dans notre pays, à côté des mesures de protection dont j’ai déjà parlé, un Fonds Spécial de Solidarité Nationale pour la Lutte contre le Coronavirus a été mis en place. J’ai pris des dispositions pour que, dans la limite de nos moyens présents, il soit alimenté, dans un premier temps, à hauteur d’un milliard de francs CFA. En fonction de l’évolution des besoins sur le terrain, des ressources nouvelles pourraient y être apportées.
C’est pour moi le lieu de féliciter les concitoyens qui ont déjà versé des contributions. J’invite ceux qui le peuvent, à en faire autant. La solidarité nationale l’exige.
Dans le combat qui est le nôtre aujourd’hui, le Gouvernement s’emploiera à poursuivre la lutte contre toute instrumentalisation ou exploitation politique, économique ou sociale de cette tragédie.

Mes chers compatriotes,
Je voudrais maintenant appeler votre attention sur les conséquences économiques de cette crise sanitaire.
Nous nous trouvons aujourd’hui en face de nouveaux défis liés à la forte baisse des places boursières, à la chute des cours des matières premières et à un fort ralentissement imprévu de nos échanges commerciaux. La pandémie du Coronavirus a donc un impact négatif sur l’économie mondiale ainsi que sur la nôtre.

Il nous faudra, bien sûr, retrouver plus tard le chemin de la croissance tout en veillant à ce que, pendant cette période d’incertitude et de difficulté, les emplois soient préservés dans la mesure du possible.

J’invite le Gouvernement à continuer à se mobiliser comme il l’a fait depuis le début de cette crise sanitaire. Dans un contexte social inédit, il devra en particulier se montrer ingénieux et inventif pour maintenir nos équilibres financiers, contenir le taux d’inflation, assurer la continuité du service public, notamment dans le secteur éducatif, et réguler l’activité économique de manière à sauvegarder la stabilité et la paix sociales.

Sur le plan sanitaire, malgré la progression des cas détectés positifs au Coronavirus, la situation reste maîtrisable. Nous n’épargnerons donc aucun effort pour limiter la propagation du virus et réduire le taux de mortalité induit par cette pandémie.
La crise sanitaire mondiale due au Coronavirus va sans doute provoquer un tournant dans le fonctionnement de notre société. Elle exige, dès à présent, de poursuivre le renforcement de nos structures sanitaires, de densifier notre offre de soins et, surtout, de remettre à jour certains de nos projets et programmes de développement.

D’autre part, devant l’épreuve, notre système de santé devra se montrer encore plus efficace. Les autres pathologies qui affectent tout autant les Camerounais ne doivent pas être négligées. Il doit en être de même du programme habituel de vaccination. C’est pourquoi des centres spécialisés de prise en charge des malades du COVID-19 ont été aménagés à Yaoundé et à Douala. D’autres sont en voie de l’être dans les chefs-lieux de régions et de départements.

Mes chers compatriotes,
Avant de conclure, j’estime nécessaire de revenir quelques instants sur les mesures de protection mises en œuvre pour enrayer la propagation du coronavirus. La plupart sont déjà appliquées et contribuent certainement à ralentir la diffusion de la pandémie.
Mais, en considération de l’évolution de la situation sanitaire et des effets du COVID-19 sur notre vie économique et sociale, un certain réajustement devenait indispensable. J’ai alors instruit le Premier Ministre, qui s’était déjà exprimé à deux reprises sur ce sujet, de reprendre la parole pour annoncer de nouvelles mesures et en adapter d’autres déjà en application. Ce qu’il a fait le 30 avril avec toute la clarté nécessaire.

Sans revenir sur le détail des 19 mesures édictées à la fin du mois dernier, je voudrais en préciser l’esprit. Il s’agissait essentiellement d’atténuer l’impact de la pandémie sur l’économie nationale et sur la vie des ménages les plus fragiles. En tirant les leçons encourageantes de notre stratégie de riposte contre le COVID-19, il a été possible de prendre des mesures d’assouplissement et de soutien au bénéfice des secteurs économiques concernés et des personnes les plus touchées par la pandémie.

Ces mesures visent notamment :

  • à faciliter la vie sociale et les déplacements des individus,
  • à suspendre le versement de certains impôts, taxes et cotisations,
  • à soutenir les entreprises en difficulté,
  • et à relever le niveau des allocations familiales et de certaines pensions.

Il va de soi que ces assouplissements ne nous dispensent pas d’observer les « gestes barrières » visant à limiter la propagation de la pandémie, et en particulier le port du masque dans l’espace public ainsi que l’interdiction des rassemblements.
Je demande donc aux Camerounaises et aux Camerounais de faire confiance aux pouvoirs publics. Le Gouvernement est pleinement conscient de la gravité de la situation et est prêt à prendre toutes les mesures nécessaires. Déjà, je peux affirmer ceci :

  • dès qu’un traitement sera disponible, le nécessaire sera fait pour le mettre à la disposition de nos concitoyens ; avant cela,
  • le port du masque dans l’espace public restera obligatoire jusqu’à nouvel ordre.
    A cet effet, l’industrie locale doit continuer à s’investir dans la fabrication des masques et des gels hydro-alcooliques, dans le strict respect des normes prescrites par le Gouvernement et l’OMS.

Je sais pouvoir compter, une fois de plus, sur votre patriotisme, votre sens des responsabilités et votre courage pour qu’ensemble, nous parvenions à vaincre ce fléau qui touche la planète entière. Dans ce cadre, évitons de stigmatiser ceux qui sont atteints par la maladie. Chacun doit se sentir concerné et apporter sa contribution au combat contre la propagation de ce virus. N’oublions pas que la négligence d’une seule personne peut nuire gravement à l’ensemble de la communauté. Ne baissons donc pas la garde.

Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes,
Vous l’aurez compris, il nous faudra beaucoup d’efforts pour mener la lutte contre le COVID-19 qui peut devenir une menace à la stabilité de nos Etats.
Dans cette période difficile, nous devons rester un peuple uni, solidaire et discipliné.
J’en appelle donc à une sorte d’« union sacrée » de toutes les forces vives de la Nation pour combattre la pandémie du Coronavirus. Je salue à ce propos, une nouvelle fois, l’attitude de la quasi-totalité des dirigeants politiques et des autorités religieuses qui ont accepté de se joindre à ce combat national. J’encourage également tous les efforts visant à mettre au point un traitement endogène du COVID-19. Consacrons toutes nos énergies à la lutte contre cet ennemi commun.
Vive la République !
Vive le Cameroun !

Yaoundé, le 19 mai 2020

Ici le discours sur le site de la présidence de la République

Affaire Scsi : Yaoundé privilégie-t-il la cause humanitaire ?

0

Après quelques jours de détention, les six volontaires de Survie Cameroon-survival initiative (Scsi) ont été libérés vendredi dernier par le procureur de la République. Et l’affaire classée. Il n’y aura pas de poursuites judiciaires contre ces jeunes volontaires qui s’étaient engagés à distribuer le nécessaires produit par Scsi pour lutter contre le Covid-19. Et qui ont été arrêtés au marché Mokolo la semaine dernière par la police. Entre temps, les volontaires présentés au procureur de la République, avaient été renvoyés à la police pour complément d’enquête. Puis plus rien.

La libération des volontaires survient après les auditions du Pr Alain Fogue, trésorier du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et Christian Penda Ekoka, président du comité de gestion de Scsi à la Police judiciaire. Au sujet de la poursuite de l’activité de l’association Scsi que le ministre de l’Administration territoriale (Minat) dit illégale. Et depuis plus d’un mois, Paul Atanga Nji est en guerre ouverte contre le Mrc, initiateur de Scsi. Malgré les blocages sur leur chemin, les dirigeants du Mrc se disent déterminés à aller jusqu’au bout de leur engagement. Sur toutes leurs plateformes communicationnelles, les dirigeants du Mrc incitent les donateurs à continuer à faire acte de générosité. Le Covid-19 poursuivant ses ravages dans la société camerounaise.

Pendant ce temps, et en dehors de Yaoundé-Mokolo, les gestionnaires de Scsi continuent de distribuer les gels hydroalcooliques, de savons, de masques faciaux et de seaux-robinets à travers le territoire national. Et les demandes s’accumulent sur la table de Christian Penda Ekoka. Avec parmi, des dirigeants locaux du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Comme à Mbé par Ngaoundéré. Au motif de la misère ambiante des populations.

Cette situation a-t-elle touché le gouvernement au cœur ? Toujours est-il que la liberté accordée aux volontaires du Mrc de distribuer ces produits issus d’une collecte « illégale » de fonds et de biens semble trahir la faiblesse d’un gouvernement qui peine à juguler la propagation de la pandémie à Coronavirus au Cameroun. Après avoir imposé un confinement partiel aux populations, au bout d’un mois, le gouvernement a cédé face à la pression économique et sociale. Les entreprises suffoquant, le gouvernement a pris des décisions à orientation fiscale que le Gicam a saluées en en redemandant. Paul Biya a cédé et relâché dans la rigueur des mesures de confinement. Alors que le don spécial de deux milliards de Paul Biya aux 360 arrondissements de la République est tourné en dérision du fait de la petitesse du paquet qui arrive dans les arrondissements. Comme à Bahouan dans les Hauts-plateaux ou le don (un carton de savon, un sac de riz de 25kg et quelques cache-nez) a été boudé par les populations réunies sur la place des fêtes. Maurice Kamto et Penda Ekoka se voient un peu libérés de la pression gouvernementale en raison de cette situation de misère ambiante des populations. Même si Paul Atanga Nji n’a pas encore abandonné la guerre. Le Minat qui a récemment encore saisi les opérateurs de téléphonie mobile, Mtn et Orange, pour qu’ils bloquent les comptes de Scsi et gèlent les fonds contenus dans ces comptes.

Nécrologie : Chemuta Divine Banda n’est plus

0

Chemuta Divine Banda n’est plus. La nouvelle est tombée dans l’après-midi. Au cours du journal parlé du poste national de la Cameroon radio television (Ctrtv). Chemuta Divine Banda est mort des suites d’une courte maladie. Sans détails. En plein combat. Lui qui était devenu très regardant sur le respect des droits de l’homme ces dernières années, notamment en ce qui concerne la crise qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Plusieurs fois, Dr Chemuta Divine Banda a dénoncé les violations des droits de l’homme par les autorités gouvernementales et les forces de défense et de sécurité. Parfois contre l’avis des autres membres de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl). On se souvient de la lettre ouverte que l’homme avait servie au président de la République au sujet de cette « guerre ». Et le désaveu qu’il avait essuyé en pleine session de la Cndhl de la part du Pr James Mouangue Kohbila qui reprochait au président de la Commission le fait d’avoir parlé au nom de l’institution, sans l’aval des autres membres. Mais l’homme avait assumé sa sortie qui dénonçait l’approche gouvernementale dans la gestion de cette crise.

Chemuta Banda quitte la scène sans avoir assisté à la fin de cette crise qui s’enlise en guerre, coupant l’ex Cameroun occidental à la partie francophone du pays. Lui, originaire de la Mezam dans le Nord-ouest rejoindra la terre de ses ancêtres sans avoir achevé de jouer sa partition. A un moment ou le Cameroun subit le poids d’une pression internationale de plus en plus lourde sur les violations des droits de l’homme.

Reprise des classes : Paul Biya fixe les modalités

0

Masques, gestes barrières, surveillance dans les cantines, 50 enfants par classe… seuls les élèves en classe d’examen et leurs aînés de l’enseignement supérieur sont concernés par la rentrée du 1er juin prochain.

Les établissements scolaires et universitaires, les grandes écoles et des centres de formation professionnelle vont rouvrir leurs portes le 1er juin prochain. Décision prise par le chef de l’Etat, qui a d’ores et déjà fixé les modalités de reprise des classes, après l’arrêt prononcé le 17 mars dernier en raison de la propagation du nouveau coronavirus. Ainsi donc, dans le souci de respecter les mesures de distanciation sociale et d’éviter une propagation du virus en milieu scolaire, Paul Biya a décidé que la reprise des cours dans l’enseignement primaire et secondaire, concernera « exclusivement les classes d’examen, dans les deux sous-systèmes d’éducation ». Concrètement, il s’agit du Cours moyen deuxième année (CMII) pour l’enseignement primaire, et des classes de troisième, de première et de terminale pour l’enseignement secondaire dans le sous-système d’éducation francophone. Et de Class Six, Form 5 et Upper-Sixth dans le sous-système d’éducation anglophone.

Les examens en juillet

Conséquence de ce bouleversement, le calendrier des examens officiels a lui-aussi été modifié. Même si les dates n’ont pas encore été officiellement communiquées, l’on sait de la voix de Joseph Dion Ngute, que ces examens débutent au mois de juillet. Autre modalité annoncée par le gouvernement, la répartition du nombre d’élèves par salle de classe est fixée à 50. « Des dispositions appropriées seront prises par le ministre de l’Education de Base et le ministre des Enseignements secondaires, pour assurer la bonne répartition dans les salles, des élèves concernés par la reprise des cours, en respectant les règles de distanciation sociale », explique le Premier ministre Joseph Dion Ngute, dans sa déclaration du 15 mai 2020. D’après le chef du gouvernement, les ministres en charge du secteur éducatif ont également été instruits de « prendre toutes les mesures utiles et nécessaires visant à rendre disponibles, à l’entrée de chaque établissement public ou privé scolaire et universitaire, les kits sanitaires requis tels que les gels hydro-alcooliques, les thermoflashs, les bacs à laver les mains ». Toutefois, poursuit Joseph Dion Ngute, « il demeure entendu que le port du masque de protection sera obligatoire pour les élèves, les étudiants et le personnel d’encadrement, dans les enceintes scolaires et les campus universitaires ». Pour ce faire annonce le chef du gouvernement, les parents d’élèves qui le souhaitent pourront fournir des masques de protection à leurs enfants. Tandis que ceux qui n’en disposeront pas « se verront octroyer gracieusement des masques dans leurs établissements de référence, selon des modalités à préciser par les ministres compétents ».

Quid des classes intermédiaires ?

Si la reprise des cours dans les établissements d’enseignements primaire et secondaire concerne exclusivement les classes d’examen, l’année scolaire 2019/2020 est donc définitivement terminée pour les élèves des classes intermédiaires. Mais l’annonce officielle se fera par le ministre de l’Education de Base et sa collègue des Enseignements Secondaires qui, de l’avis du Premier ministre, veilleront à la clôture de l’année scolaire 2019/2020 et à la remise des bulletins aux élèves des classes intermédiaires du primaire et du secondaire. Toute chose qui se fera « sur la base des évaluations réalisées au cours du 1er et du 2e trimestre », insiste Joseph Dion Ngute. Et de poursuivre : « pour ce qui est de la remise des bulletins, je précise qu’ils seront retirés dans les établissements scolaires par les parents d’élèves ou leurs représentants, suivant une programmation à définir par les chefs d’établissement. L’objectif étant d’éviter les regroupements dans les enceintes scolaires ».

Etoundi Ngoa : « On a suffisamment évalué le risque »

0

Invité du 20H30 de la Crtv vendredi dernier, le ministre de l’Education de Base a donné des garanties sur les dispositions envisagées par l’Etat en vue de la reprise des classes le 1er juin prochain.

Le Cameroun a opté pour le téléenseignement comme solution durant la période d’arrêt des classes en raison de la pandémie de coronavirus. Quel bilan faites-vous de cette expérience ?

C’est un bilan fortement positif que nous pouvons décliner en trois temps. Dans un premier temps, tout le monde l’a accueilli comme une innovation. Les Camerounais, conscients de l’unité nationale de notre pays ont reproché au gouvernement que la télévision et la radio nationales ne couvraient pas tout le territoire. Nous leur avons répondu que parallèlement à ce qui était fait, les cours modèles étaient envoyés dans nos délégations régionales et départementales, et dans nos inspections d’arrondissement. Une fois à la disposition des directeurs d’écoles, ces cours pouvaient être retirés gracieusement par les parents de ces élèves situés dans les coins qui ne sont pas arrosés par les réseaux Crtv radio et télé. Il s’agissait d’un aspect complémentaire à ce qui était reproché. Dans un deuxième temps, le corps enseignant devait s’habituer à la démarche technologique qui est liée à cette nouvelle opération qu’on n’avait jamais pratiquée chez nous. On a commencé à s’y habituer à la deuxième phase, mais les critiques ont été faites chez les enseignants, et puis à la troisième phase, une harmonie s’est spontanément dégagée et tout le monde s’est accroché. Je voudrais remercier la Crtv et certains médias privés qui ont emboîté le pas, ainsi que les groupes pédagogiques qui étaient à pied d’œuvre pour mettre en place cette nouvelle méthode où ils étaient en même temps enseignants et apprenants. Dans un troisième temps, je voudrais dire que c’était la satisfaction générale autour de nous. Les élèves suivaient constamment la télévision et la radio. Et je suis heureux de dire que les Camerounais en redemandent pour leurs progénitures.

Il y a certainement des élèves qui ont perdu le contact avec l’école depuis la fermeture des classes le 17 mars dernier. Est-ce que la reprise des cours qui s’annonce tiendra compte de ces cas ?

Ce qu’on a fait en typographie à la radio, à la télévision, à travers les plateformes virtuelles a été fait pour que ces élèves n’oublient pas que l’année scolaire n’était pas achevée. Ils ont suivi progressivement le téléenseignement et à la fin ils l’ont intégré. Pour la rentrée qui s’annonce, le chef de l’Etat a donné une ligne de conduite au gouvernement. La rentrée prochaine, si elle se fait comme nous le souhaitons, aura pour but de faire tous les cours qui auraient dû l’être au troisième trimestre normal. Il s’agit donc pour ces élèves qui ont suivi les méthodes alternatives d’enseignement, de capitaliser ; parce qu’ils vont refaire ces cours. C’est donc une double répétition qui est bénéfique pour eux. Ils vont affronter les examens avec un plus qu’ils n’auraient pas eu en temps normal.

Quelles sont les dispositions qui sont prises pour éviter les cas de contamination au coronavirus dans les écoles ?

Nous avons un Comité scientifique qui s’occupe de la réponse au Covid-19 et qui nous dit ce que nous devons faire. Je pense que les mesures barrières qui ont été prescrites par le chef de l’Etat et qui ne cessent d’être répétées par le Premier ministre qui attire tout le temps l’attention des Camerounais sur le respect de ces mesures, sont déjà une garantie. Dans d’autres pays, nous voyons que la reprise des cours est soit effective, soit envisagée. Je voudrais dire que parallèlement à ce que le gouvernement prescrit, nous avons à travers ce même gouvernement souscrit des accords de coopération avec beaucoup d’’institutions internationales (Unicef, Unesco, Isesco…), nous faisons en même temps des concertations en visioconférence avec les autres gouvernements. Ce sont pratiquement les mêmes mesures qui sont prises partout.

On parle d’enfants de 10, 11, 12 ans monsieur le ministre. Comment éviter qu’ils se touchent dans les cours de récréation ? Est-ce que la règle de distanciation sociale peut être respectée ?

C’est le rôle des instituteurs qui seront à l’intérieur des écoles. Ils veilleront à ce que ces distances soient respectées. D’ailleurs, pendant que le chef de l’Etat, conscient du fait que les enfants de bas-âge seront enclins à ne pas respecter les mesures de distanciation, a demandé que ce soit uniquement les classes d’examen dans le primaire et le secondaire. Je pense qu’on a pris suffisamment de hauteur pour évaluer le risque et voir dans quelle mesure on peut le minimiser. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons que rien ne vienne entraver d’ici à là cette rentrée qui a été projetée par le président de la République et que tout soit mis en œuvre. Nous n’avons pas le choix ; on nous a ordonné de le faire. Nous devons tout faire pour que ça marche.

Quid des dispositions envisagées en ce qui concerne les cantines ?

Nous n’allons pas laisser nos enfants mourir de faim. Mais des mesures drastiques ont été prescrites aux tenanciers des cantines scolaires, pour que tout cela soit respecté. Il y aura des gens pour y veiller scrupuleusement.

Entre temps, les examens démarrent en juillet. Il ne reste pas beaucoup de temps aux élèves…

Les élèves auront un mois pour se rattraper, pour se remettre dans le bain s’ils ont été discrets pendant les cours à la télévision et à la radio. Mais s’ils ont bien suivi ces enseignements, ils partent grands gagnants parce qu’ils vont juste les répéter.

Peut-on considérer monsieur le ministre, que les élèves en classes intermédiaires sont d’ores et déjà admis en classes supérieures ?

Pas forcément. Le chef de l’Etat a demandé qu’on évalue ce qu’ils ont fait lors des deux trimestres précédents. Je voudrais relever un détail important, parce qu’on pense toujours aux écoles de l’arrière-pays. Ce sont des écoles qui sont très peu peuplées et qui ont l’avantage d’avoir les maîtres sur place dans les villages. Nous leur avons demandé d’encadrer les élèves de ces villages en famille, lorsqu’ils ont des difficultés. Des échos qui nous viennent des régions, je pense que cela à plutôt bien fonctionné. Ces élèves vont être évalués à partir de ce qu’ils ont fait lors des deux premiers trimestres et ils pourront être admis en classes supérieures s’ils présentent une moyenne acceptable. Ceux qui n’ont pas la moyenne vont reprendre la classe.

Covid-19 : déjà 139 décès au Cameroun

0

Même si le taux de guérison avoisine les 60 % des cas confirmés positifs au coronavirus, le nombre de morts ne cesse d’augmenter.

Le nouveau coronavirus continue d’arracher des vies au Cameroun. L’assouplissement des mesures mises en place par le gouvernement dès le 17 mars dernier a entraîné un relâchement au sein de la population. Nombre de citoyens ont depuis lors cessé de respecter les mesures barrières (port obligatoire du masque de protection, lavage régulier des mains avec de l’eau et du savon, respect de la distanciation sociale etc.). Conséquence, le bilan s’alourdit. Le point actualisé de l’évolution de cette pandémie dans notre pays fait état de 2 910 cas répertoriés au 15 mai dernier. Soit 139 patients décédés, 1 697 déclarés guéris, près de 121 cas hospitalisé et une vingtaine de malades placés sous assistance respiratoire.

Même si les chiffres publiés par le gouvernement font état d’un taux de létalité de 4,7 % contre un taux de guérison qui se situe à près de 60 %, les voyants demeurent au rouge. « L’augmentation continue du nombre de personnes infectées nous incite à redoubler de prudence, d’ardeur et de persévérance, dans la mise en œuvre des actions engagées au titre de la lutte contre ce virus », a déclaré Joseph Dion Ngute jeudi dernier. Face à l’ampleur de la crise, le Premier ministre interpelle ses concitoyens. « Ainsi que je l’ai dit à plusieurs reprises, la prévention est et demeure la principale arme à la disposition de tous et de chacun. C’est pour cela que je voudrais inviter de nouveau chacun et chacune d’entre nous, au respect scrupuleux des gestes barrières et des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre cette maladie », a écrit le chef du gouvernement sur son compte Twitter. Si la situation est encore loin d’être véritablement sous contrôle, le Premier ministre se veut néanmoins rassurant. « Notre capacité actuelle de dépistage s’améliore au fil du temps, a-t-il déclaré jeudi dernier. La livraison dans les prochains jours de kits supplémentaires déjà commandés devrait permettre d’accroître substantiellement notre capacité de dépistage ».

Les pouvoirs publics explorent à cet effet plusieurs pistes de solutions pouvant mener à un traitement efficace de la maladie, notamment à travers l’utilisation de plantes naturelles. « Le Comité Scientifique mène une réflexion sur la prise en compte des produits issus de la pharmacopée traditionnelle dans le protocole de soins », révèle Joseph Dion Ngute.  

Covid-19 : Alim Hayatou recadre les populations du Noun

0

Face à la montée en puissance de l’incivisme dans ce département, le secrétaire d’Etat à la Santé publique a effectué une descente sur le terrain jeudi dernier.

En l’espace de quelques semaines, le département du Noun est devenu le nouveau foyer de la pandémie de coronavirus dans la région de l’ouest. Une situation due à la montée en puissance de l’incivisme des populations qui se caractérisent notamment par la négligence et le non respect des mesures barrières édictées par le gouvernement. Tenez, au 14 mai dernier, le département totalisait 51 cas positifs confirmés sur les 170 que comptait la région. Suffisant pour interpeller le secrétaire d’Etat à la Santé publique qui a effectué une visite à Foumban jeudi dernier. Une démarche qui a permis à Alim Hayatou de recadrer les populations qu’il appelle à plus de responsabilité. 

Dans son discours de circonstance, le chargé de lutte contre les pandémies et les épidémies au ministère de la Santé publique a en effet invité les habitants de ce département à une prise de conscience immédiate. Face à l’ampleur de la situation qui en plus de coûter des vies aux Camerounais, impacte négativement sur l’économie et notamment le panier de la ménagère, Alim Hayatou conseille aux populations du Noun de se « ressaisir » et se « priver » de certaines activités. Notamment la Doua, la Sadaka, les mariages et autres évènements pouvant réunir plus de 50 personnes. Le secrétaire d’Etat à la Santé publique a également rappelé l’intérêt du respect des mesures barrières contre le Covid-19. « Si l’Organisation Mondiale de la Santé a prescrit des mesures pour se protéger, si le gouvernement camerounais a répercuté les hautes instructions du président de la République, ces directives en matière de santé publique doivent être respectées par tous. Ce n’est pas de gaieté de cœur, par amusement ou par une espèce de magnanimité quelconque », dixit Alim Hayatou. Et d’ajouter : « Je voudrai demander aux chefs traditionnels, aux responsables religieux, bref à toute la famille Bamoun de façon globale que le respect de ces restrictions sanitaires est nécessaire et indispensable ; indescriptible et non négociable ». En souhaitons que la propagation du Covid-19 régresse dans le Noun, le secrétaire d’Etat à la Santé publique a invité les populations à s’en remettre au gouverneur de la région de l’Ouest, pour toutes sortes d’initiatives. Occasion pour Augustine Awa Fonka de porter la voix des personnels de santé de la région devant Alim Hayatou.

Le plaidoyer du gouverneur

« J’aimerai que justice soit faite. Le personnel [de santé] de Yaoundé et de Douala a été motivés mai on a oublié ceux de Bafoussam », a lâché le gouverneur. Le patron de la région de l’Ouest rappelle que les personnels de sa zone de commandement consentissent autant de sacrifice que les autres au prix de leur santé. « Le personnel médical est au front. Ils sont en contact avec les malades au quotidien. Leur travail aujourd’hui est devenu très dangereux. Nous avons vu le cas du personnel du centre de santé de Lafe Baleng où presque tout le personnel a été infecté parce qu’ils étaient en train de gérer les cas de maladie dans ce centre. Le gouverneur a  exhorté le ministre [de la Santé] de rétablir cette justice pour des gens qui ne demandent qu’à être motivés pour leur besogne », déclare Augustine Awa Fonka. Mais encore : « Les personnels de santé n’ont pas grevé ; ils sont en train de s’occuper des malades et voilà qu’on les a presque oubliés. Donc je vous invite à rentrer chercher leur argent et le leur envoyer ».  Le gouverneur n’a pas non plus caché sa préoccupation pour ce qui est des moyens destinés à la prise en charge des  malades. « Jusqu’à maintenant, les moyens qui ont été envoyés pour s’occuper des cas positifs et des malades sont finis. Les malades et tous ceux qui ont été confinés à Kouekong ont besoin de nourriture. On les nourrit là-bas mais il n’y a plus de moyen. S’il vous plaît il faut envoyer les moyens pour qu’on puisse s’occuper de ces malades », a-t-il confié à son visiteur.

Il faut rappeler que jusqu’à ce jeudi dernier, les villes touchées dans ce département sont Foumban, Foumbot et Bangourain.

Perspectives économiques : Standard & Poor’s et Moody’s à couteaux tirés sur la note du Cameroun

0

Les deux agences spécialisées dans la notation des pays à savoir Standard & Poor’s Global Rating et Moody’s s’accordent pas sur les notes à attribuer au Cameroun. Cette dichotomie est apparue récemment lors d’une récente publication faite par Standard & Poor’s. En effet, à la lecture des données publiées par S&P, société de notation américaine, l’on se rend compte qu’elle a révisé la position du Cameroun dans son classement en la faisant passé de « stable » à « négative », ce qui correspond aux notes « B » et « B- ». Ceci a pour effet immédiat qu’il est possible que les notes du pays baissent dans les 12 prochains mois si les déficits budgétaires ou le ratio de la dette publique nette au Produit Intérieur Brut (PIB) dépassaient les prévisions actuelles de cette organisation. Cependant, l’agence Moody’s dans son classement, maintient la note du Cameroun à « B2 », une position qui se situe dans l’avant-dernier niveau de la catégorie «très spéculatif». Et qui suppose que des risques planeraient sur les capacités du pays à honorer à certains de ses engagements.

Toutefois, les deux agences se rejoignent sur les éléments qui justifient les faibles notes attribuées au Cameroun. Il s’agit notamment de la crise socio politique en cours dans les deux régions anglophones du pays, à savoir le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. « Les tensions sociopolitiques dans les régions de l’ouest anglophone ont montré peu de signes d’atténuation, malgré le dialogue national qui s’est tenu à la fin 2019. La crise continue de peser sur les perspectives économiques du Cameroun. Le complexe agro-industriel Cameroon Development Corporation (CDC), premier employeur du pays après l’administration publique, a dû réduire ses activités dans ces régions», relève l’agence S&P. Bien plus, les deux agences soutiennent que la pandémie de coronavirus aura des impacts sur l’économie : « la propagation rapide et grandissante de l’épidémie de coronavirus, la détérioration des perspectives économiques mondiales, la chute des prix du pétrole et les turbulences sur les marchés financiers créent un choc économique et financier grave et étendu. Pour le Cameroun, le principal canal de transmission est l’impact de la baisse des prix du pétrole sur les recettes publiques ainsi que le repli des revenus d’exportations et le resserrement des conditions de financement extérieur».

Par Junior Matock

Franc CFA : il n’y aura pas de dévaluation

0

Le spectre de la dévaluation du franc CFA s’éloigne davantage de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (Cemac). Le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli, a rendu public un communiqué le 12 mai dernier, dans lequel il levait l’équivoque sur le sujet. « Au 10 mai 2020, les réserves de change de la Beac se situent à 5 348,8 milliards de francs CFA, représentant près de 5 mois d’importations de biens et services, pour un taux de couverture extérieure de la monnaie de 74,16 % », a-t-il écrit dans son communiqué. Répondant ainsi à une information qui a été largement relayée sur la base d’un rapport de politique monétaire publié par l’institution qui soulignait que : « si les pays de la Cemac ne luttent pas efficacement contre la pandémie du Covid-19, pour en limiter les conséquences économiques et financières, la situation macroéconomique deviendrait insoutenable ». Ce qui pourrait déboucher, ajoutait la banque centrale, « à un fort recul des réserves autour de 2 mois d’importations des biens et services, voire en deçà ». Plus grave, martèle la Beac, « une telle évolution se traduirait par une réelle menace pour la stabilité extérieure de la monnaie, soulignant ainsi le fait qu’en l’absence d’ajustement budgétaire et de mobilisation conséquents des financements extérieurs, la Beac serait de nouveau soumise aux mêmes risques sur la parité de sa monnaie qu’en fin 2016 ». Mais l’institution monétaire de la Cemac semble avoir révisé sa position, si l’on s’en tient à sa dernière sortie. Au point de relativisé en rassurant que : « l’évolution de la pandémie du Covid-19 dans sa zone d’émission n’a pas influencé négativement le niveau des réserves de change, qui demeure confortable ». En effet, une analyse comparative du niveau des réserves de changes en 2019 et en 2020 démontre que la situation en 2020 est bien meilleure que l’année précédente. L’on se souvient que le 10 mai 2019, les réserves de changes affichaient 4 113 milliards de francs CFA, ce qui correspond à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 63,55 %. Tandis qu’à la même période en 2020, ces réserves ont connu une hausse substantielle pour se stagner à 5 348,8 milliards de francs CFA, ce qui correspond à près de cinq mois d’importation, soit un taux de couverture extérieure de 74,16 %, soit une évolution de 30 %. C’est sans doute sur la base de ces éléments que le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli a indiqué qu’au « regard de cette évolution, l’on peut se satisfaire de la consolidation des réserves de change de la Communauté, à la faveur non seulement d’une mise en œuvre efficace des dispositions de la réglementation des changes, en particulier celles relatives aux rapatriements et aux rétrocessions, mais aussi des actions des pouvoirs publics des Etats membres de la Cemac, soutenus en cela par les partenaires au développement, pour maîtriser les effets de cette pandémie sur la situation économique desdits Etats ».

Standard & poor’s donne raison à La Beac

Dans l’un de ses derniers rapports, l’agence de notation Standard & Poor’s est revenu sur la situation d’une probable dévaluation du franc CFA. L’institution se veut d’ailleurs péremptoire sur le sujet, lorsqu’elle affirme que : « nous ne prévoyons pas une dévaluation du franc CFA en Afrique centrale ». Pour étayer son argumentaire, S&P écrit que « malgré une détérioration significative de la position extérieure de la Cemac en 2020, nous n’anticipons pas de dévaluation du franc CFA. Les réserves de change et les actifs publics liquides de la région sont beaucoup plus faibles aujourd’hui qu’avant le choc pétrolier de 2014 ». Bien plus, S&P souligne que « les retards dans la réponse politique au choc de 2014 ont épuisé ces réserves et, bien qu’elles aient augmenté ces dernières années grâce au soutien financier extérieur et à l’assainissement budgétaire, les réserves de devises étrangères restent considérablement plus faibles aujourd’hui qu’à la fin de 2013. Dans ce contexte, nous prévoyons que les importants déficits budgétaires et commerciaux de la région, aggravés par l’effondrement des flux de capitaux internationaux, entraîneront une forte diminution des réserves internationales communes de la Cemac ». Par ailleurs, S&P pense même que la coopération entre les pays de la Cemac et le Fonds Monétaire International (FMI) peutêtre salutaire à plus d’un titre. « Nous pensons que la coopération continue avec le FMI et les donateurs, au-delà d’un soutien financier important, fournira un ancrage politique solide aux pays de la Cemac. Par conséquent, les ajustements devraient être mis en œuvre plus rapidement que lors de la crise précédente, ce qui atténuera dans une certaine mesure son impact sur les réserves ». Parallèlement à la garantie de convertibilité illimitée fournie par le Trésor français dans le cadre de l’accord monétaire en franc CFA, nous prévoyons, poursuit S&P « la poursuite d’un soutien financier extérieur important du FMI et des institutions de développement à la région. Cela inclut le renouvellement des programmes triennaux du FMI soutenus par les donateurs au Cameroun, au Gabon et au Tchad cette année. La Guinée équatoriale et le Congo ont signé leurs programmes l’année dernière. Malgré les retards actuels dans la première révision du programme du Congo-Brazzaville, nous prévoyons que le soutien financier reprendra en 2020. Cette importante aide financière soutiendra le niveau des réserves de devises étrangères ».

Par Junior Matock

Impact du Covid-19 : L’Etat va perdre 800 milliards de francs CFA

0

On a désormais une idée sur ce que va coûter à l’Etat la pandémie du Covid-19. Au cours d’une conférence de presse tenu le 14 mai dernier, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze a déclaré que les pertes de l’Etat vont se chiffrer à 800 milliards de francs CFA. Cette évaluation, a-t-il souligné, inclut notamment les recettes fiscales et douanières qui s’élèvent à 114 milliards CFA (il s’agit d’une perte de 92 milliards de francs CFA en ce qui concerne les recettes internes et 22 milliards au titre des recettes douanières). En effet, il est désormais avéré que la crise sanitaire qui sévit depuis la fin de l’année 2019 bouleverse l’Afrique y compris le Cameroun. Le Minfi a d’ailleurs rappelé à l’occasion de cette conférence de presse que « cette crise affecte aussi bien les personnes physiques que morales, le secteur privé comme public ». Au niveau de l’Etat, les effets sont perceptibles dans ses ressources financières qui prennent un sérieux coup. D’ailleurs, le Minfi a emprunté à une image pour illustrer le niveau d’effort déjà fourni par l’Etat pour prendre en charge toutes les dépenses liées au Covid-19 : « la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. C’est un trésor public qui connaît lui-même des problèmes qui est appelé à secourir tout le monde. C’est à partir de cette caisse qui connaît elle-même les effets néfastes de la crise que le gouvernement a décidé de voler au secours du milieu d’affaires et des populations, ce qui n’est pas déjà facile ». Il convient de souligner que depuis le début de cette crise sanitaire, l’Etat, dans son rôle régalien, n’a lésiné sur aucun moyen pour venir en aide à la fois aux populations qu’aux entreprises.

Dépenses

A titre d’illustration des dépenses effectuées par l’Etat, il y a lieu de souligner que le 26 avril dernier, Elysée Eyenga, le chef de la section administration et finances du comité de riposte au Covid-19 déclarait sur les antennes de la télévision nationale que l’Etat avait dépensé plus de 8 milliards de francs CFA, dans la lutte contre cette pandémie. Dans le détail, il expliquait que : «les dépenses ne sont pas homogènes et on ne doit pas percevoir cela sur le coût par malade. Il y a effectivement eu des dépenses sur les personnes en confinement et celles prises en charge dans des formations hospitalières. Mais il y a aussi toutes les dépenses effectuées pour acheter les équipements de protection pour les personnels médicaux, le relèvement des plateaux techniques et le financement de la décentralisation, la prise en charge dans les hôpitaux situés en région». Bien plus, il notait que la seule prise en charge d’un malade de Covid-19 avait un impact significatif dans les caisses de l’Etat. Pour Elysée Eyenga, cette prise en charge prend en compte « les frais d’alimentation, le processus funéraire en cas de décès du patient. Sans oublier toutes les dépenses liées à l’acquisition des tests, masques de protection et de l’ensemble des équipements qui permettent une prise en charge efficace de la pandémie comme l’achat des lits d’hospitalisation et du matériel d’oxygénation« .

Payement des crédits TVA

En outre, il y a lieu d’ajouter qu’avec la mise en œuvre des récentes mesures édictées par le gouvernement, d’autres ressources financières ont été débloquées pour minimiser les effets du Covid-19 sur les entreprises. Cela s’est traduit par le déblocage de 15 milliards de francs CFA, au titre du remboursement des crédits TVA. Cette somme représente l’avance d’un montant global qui est de 25 milliards de francs CFA. A cette initiative viennent se greffer plusieurs autres mesures. Notamment « la déductibilité totale pour la détermination de l’impôt sur les sociétés des dons et libéralités consentis par les entreprises pour la lutte contre la pandémie du Covid-19 ; l’exonération de la taxe à l’essieu du 2ème trimestre, et éventuellement des 3ème et 4ème trimestres ; l’exonération de la taxe de séjour dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration pour le reste de l’année 2020, à compter du mois de mars 2020, dont une fraction revient à l’Etat ». Il faut également ajouter à cette liste l’impact sur les ressources fiscales des Collectivités Territoriales Décentralisées à travers « l’exonération au titre du 2ème trimestre, de l’impôt libératoire et des taxes communales (droit de place sur les marchés, etc) au profit des « bayam sellam » ; l’exonération de l’impôt libératoire et de la taxe de stationnement pour les taxis et motos taxis du 2ème trimestre, et éventuellement des 3ème et 4ème trimestres ; l’exonération de la Taxe de séjour dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration pour le reste de l’année 2020, dont une partie revenait aux CTD ».

Rapatriement des Camerounais de l’étranger

Dans sa dernière sortie officielle, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a donné des chiffres précis sur le nombre de Camerounais résidant à l’étranger et qui ont été rapatriés aux frais de l’Etat. Ainsi, a-t-il souligné, le premier contingent de 795 personnes a regagné le pays au courant des mois de mars et d’avril. Ces mêmes opérations de rapatriement ont permis de ramener au pays natal, le 9 mai dernier, 930 Camerounais, soit un total de 1 725 personnes déjà rapatriées. Même s’il n’a pas indiqué le coût global de cette opération, il convient de noter que certaines indiscrétions estiment l’enveloppe globale à plus de 700 millions de francs CFA. Cependant, l’Etat n’entend pas baisser les bras, et ambitionne de continuer à honorer ses différents engagements. Le Minfi l’a d’ailleurs rappelé lors de la conférence de presse que « c’est un gouvernement décidé à travailler d’arrache-pied pour qu’on n’arrive pas dans le pays à la catastrophe avec entre autres effets comme le non-payement des salaires ou bien le non-respect de certains engagements de l’État ».

Par Junior Matock

- Publicité -
Google search engine