Albert Zeufack, « Les clés pour une transformation économique »

Au cours d’une visite au siège du Gicam à Douala, l’expert en service à la Banque mondiale  a jeté un regard sur les économies africaines à l’heure de l’entrée en vigueur de la Zone de libre échange continentale africaine.

« Il existe à mon avis, trois pré requis pour une véritable transformation de nos économies. Premièrement, l’intégration des chaînes de valeur régionales et globales.  Au niveau régional avec la Zlecaf, nous avons l’opportunité de mettre en avant ces chaines de valeurs intra africaines mais davantage ajouter de la valeur à nos produits agricoles pour pouvoir exporter à grande échelle. Nous devons aussi penser à conquérir un nouveau marché comme l’Asie avec nos produits d’exportations et pas seulement d’importations.  Nos collègues de la Société Financière Internationale travaillent avec le secteur privé pour permettre cette intégration dans les chaines de valeurs. Il est temps de véritablement pousser pour qu’on ajoute de la valeur à nos propres produits et viser la diversification des produits même sur les marchés.

La deuxième chose qui est fondamentale pour la transformation de nos économies,  c’est le digital. La covid a montré s’il en était encore besoin que le future du travail, le future de l‘industrie est dans le numérique. Ce n’est plus un service. D’ailleurs, le numérique n’est pas un secteur. C’est un facilitateur de productivité qui traverse tous les secteurs et donc  les pays qui vont souffrir le plus sont ceux qui vont louper cette mutation numérique et nous pensons que dans la région Afrique nous sommes à risque  de louper cette progression. Nous avons récemment publié un document qui montre qu’en dépit de la baisse des coûts du numérique  en Afrique centrale et de l’Ouest, nous avons encore l’internet le plus cher au monde.  Donc, il est important de continuer d’accentuer les réformes que ce soit au niveau de la compétition dans le secteur des télécommunications, des TIC pour s’assurer qu’il y ait une bande passante moins chère pour permettre aux populations de s’insérer dans cette web économie.

Le troisième facteur extrêmement important c’est l’urbanisation. La productivité du secteur agricole est faible en Afrique sur les quatre dernières années et l’une des raisons se trouve du côté de l’offre ; par exemple le manque d’irrigation. Autre chose, ce qui tire la productivité agricole c’est la demande qui vient des villes et c’est important de s’assurer que l’urbanisation puisse permettre l’accroissement de la population qui a du potentiel de revenus pour acheter ces produits agricoles. ce n’est pas l’agriculture qui va être le moteur de la création d’emplois, c’est l’industrialisation et les services à forte productivité. Dans tous les pays du monde, lorsque cette transformation économique se fait, le pourcentage de la population active dans l’agriculture décroit, et donc on aura peu de gens dans l’agriculture mais ils vont gagner plus et cela permettra de libérer une partie de cette population qui est sous employée. »

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