Au lendemain de la divulgation de la vidéo mettant en scène la torture de l’artiste Longue Longue, « le ministre délégué à la défense chargé de la Défense a immédiatement prescrit une enquête par ses services spécialisés », peut-on lire dans un communiqué rendu public au cours du journal parlé de 17h au poste national de la Crtv. En assurant que « toute la lumière sera faite sur cette regrettable affaire». Et surtout que « les responsabilités seront établies et les conséquences tirées en fonction des résultats de l’enquête, conformément aux lois et règlements en vigueur», prévient le communiqué du ministre de la Défense (Mindef) signé du capitaine de vaisseau Cyrille Atonfack, chef de la division de la communication.
C’est une première réaction des autorités gouvernementales qui est de nature à rassurer l’opinion qui s’indigne depuis la publication de cette vidéo par les lanceurs d’alerte mercredi. Artistes, politiques, anonymes,…s’accordent à dénoncer « une barbarie» qui non seulement ternit l’image des Forces armés et de défense du Cameroun, mais surtout du Cameroun. Un pays qui s’attèle à se présenter comme un Etat de droit, mais qui peine à afficher cette image réelle, tant des violations des droits de l’homme par les agents de l’Etat pourtant en charge de la protection des personnes et des biens, se multiplient. Joseph Beti Assomo le Mindef, n’a pas perdu du temps pour sauver ce qu’il reste de l’honneur et de l’image de l’Etat camerounais dans cette situation.
Mais au sein de l’opinion, c’est plus la suite de la prescription de l’enquête qui compte le plus. Les enquêtes sur d’autres précédentes affaires de violation des droits fondamentaux des citoyens impliquant les FDS n’ayant pas encore abouti. C’est le cas de l’affaire Wouazizi, ce journaliste interpellé dans la région du Sud-Ouest et que l’on n’a plus jamais vu depuis plus de trois ans, et que l’Etat a annoncé mort, sans précisions sur les circonstances de cette mort.
Cela survient au moment où, prise au piège de diverses crises sécuritaires, l’armée qui se bat tant bien que mal pour rétablir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national, a parfois vu son image écornée par des crimes de ses éléments. En attendant la fin des enquêtes prescrites par le Mindef, des sources informelles ont déjà trouvé des visages et noms des membres de l’équipe de torture de Simon Longkana Agno alias Longue Longue. Aux enquêtes de confirmer ou d’infirmer ces informations. Ou du moins de livrer les auteurs et commanditaires de cette scène effrayante.
Sur le même sujet: Comment Longue Longue a été torturé en 2019