Gestion intégrant l’intelligence artificielle, acquisition de nouveaux portiques de parc de dernière génération, un nouveau plan du terminal, un réseau privé de communication… La régie du terminal à conteneurs est engagée dans un vaste chantier pour s’arrimer aux standards internationaux.
Depuis le démarrage de ses activités en 2020, la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC) du Port autonome de Douala (PAD) revendique la mise en œuvre de divers projets. Parmi ceux-ci figure le chantier de modernisation de ce terminal qui concentre la plus grande partie des recettes du port. Selon ses responsables, cette démarche de modernisation touche divers points.
8 nouveaux portiques
De 4 portiques présents sous l’administration de l’ancien concessionnaire Douala International Terminal, le terminal à conteneurs du PAD en compte désormais 12. En novembre 2023, quatre grues à portique mobile ont été réceptionnées. De type Rubber Tyred Gantry (RTG), ces grues de parc rejoignent les quatre premières arrivées un mois plus tôt. Ce qui s’ajoute aux quatre portiques à quai acquis depuis une quinzaine d’années par le PAD. Le total de portiques passe donc à 12. Grâce à ces nouveaux équipements présentés comme les plus modernes de l’heure, la RTC révolutionne la manutention des conteneurs. « On est passé du Reachtaker, c’est-à-dire qu’on piquait au coup par coup, à la manutention full RTG en optimisant des espaces et des rendements. Cela veut dire que même en terme informatique, nous allons devoir optimiser l’utilisation de notre Terminal Operating System (TOS) qui va désormais pouvoir causer de manière automatique avec les équipements de parc, repérer les conteneurs plus rapidement et les charger tout autant rapidement que ce que nous avions avant », avait expliqué le DG de la RTC Dieudonné Onana Ndo, dans une sortie médiatique. Ces équipements devront permettre de doubler la capacité de stockage du terminal, réduire le temps de passage des camions et de traitement des navires. Les huit portiques ont été acquis sur fonds propres à 12 milliards de FCFA.
Une gestion basée sur l’intelligence artificielle
L’une des innovations dont le top management du PAD est fier à ce jour, c’est la mise en place d’un système moderne d’exploitation à la RTC. Appelé Navis N4, ce système est présenté comme l’un des plus sophistiqués utilisés dans seulement quelques pays en Afrique. L’outil informatique adossé à l’intelligence artificielle permet l’automatisation de la planification et de l’exécution des opérations. Il sert par exemple à retrouver facilement les conteneurs qui se comptent par milliers ou encore pour une facturation intelligente. C’est une révolution qui permet en même temps d’avoir une plateforme moderne et d’optimiser la gestion des coûts. Ce système a selon les experts, l’avantage de favoriser la productivité à moindre coût. En adoptant ce système, le Cameroun est désormais cité comme une référence en la matière. D’ailleurs, l’expertise des informaticiens du PAD est dorénavant sollicitée par d’autres pays qui veulent implémenter le même système.
Des recettes en hausse
Dans cette dynamique de modernisation, la RTC a mis en place un réseau privé de communication. Il s’agit d’un réseau présenté comme étant du même niveau que celui offert par les opérateurs de téléphonie. Il contribue ainsi à la performance et à la sécurité dans la gestion de cette plateforme portuaire. La RTC se félicite aussi de la nouvelle configurationdu terminal. D’une présentation perpendiculaire, on est passé à un plan parallèle. Ce qui rend le terminal plus aéré et augmente ses capacités d’accueil. Ajoutés à la réduction de 10% des tarifs à la RTC, les résultats en chiffres sont positifs. Entre 2020 et 2023, la Régie du terminal à conteneurs du port de Douala dit avoir versé des redevances d’un montant total de 69,2 milliards de FCFA. Ces redevances sont en hausse année après année. Elles sont passées de 15,7 milliards de FCFA en 2020 à 16,5 milliards en 2021, 17,9 milliards de FCFA en 2022 puis 19,1 milliards de FCFA en 2023. D’après les responsables de la Régie, ces redevances sont 3 fois plus élevées que celles enregistrées à l’époque de l’ancien concessionnaire.