Les fonds mobilisés par le gouvernement, la banque arabe et le PNUD sont destinés à financer les TPE, PME et start-up par des lignes de crédit à des taux préférentiels et des appuis à leur compétitivité.
Un projet est en cours au Cameroun pour renforcer la résilience des entreprises face au choc lié à la Covid 19. Dans un contexte où peu d’entre elles parviennent à se relever, surtout avec la crise ukrainienne qui a aggravé la situation, le gouvernement et ses partenaires lancent l’Opération de Soutien au Secteur Privé Camerounais (OSSP-Cmr).
Le projet est implémenté dans les régions du Littoral, du Centre, de l’Ouest et dans les zones économiquement sinistrées (Nord-Ouest, Sud-Ouest, Extrême-Nord). Il est question d’offrir des services financiers pour soutenir les TPE et PME. Ceci à travers d’une part, un mécanisme d’octroi des lignes de crédit à taux bonifié par les banques aux PME , et d’autre part, un mécanisme d’octroi des lignes de crédit à taux bonifié par les établissements de micro finance aux très petites entreprises (TPE). Des subventions aux start ups et entreprises innovantes portées par les femmes et jeunes sont aussi prévues.
Concrètement, un montant de 12,9 milliards de FCFA a été mobilisé auprès de la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA) avec le concours du gouvernement et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Grâce à un dispositif de proximité dans les 6 régions de mise en œuvre, les entreprises pourront bénéficier d’un dispositif d’appui à leur productivité à travers entre autres le coaching, la formation, l’octroi des équipements et intrants, l’appui à la normalisation et à la certification etc.
Il y a aussi des lignes de crédit et subventions avec un plafond de 50 millions pour les PME. Pour en bénéficier, le promoteur de la PME devra mobiliser une contribution de 15% et 85% par le projet. Les lignes de crédit dans les micro finances pour les TPE sont plafonnées à 3 millions de FCFA. Pour les start-up et entreprises innovantes, le plafond est fixé à 9 millions de FCFA. Les entreprises promues par les femmes et les jeunes auront 90% de fonds du projet et 10% par les promoteurs.
Le projet est déjà opérationnel, apprend-on. Car, la durée de mise en
Œuvre est de 03 ans. En principe de 2023 à 2025. Sur l’échéancier, le coordonnateur du projet explique. « Le projet est co-financé par le gouvernement camerounais, la Badea et le PNUD. Si les ressources ont été rendues disponibles à fin 2022 début 2023, c’est à raison de la délocalisation du siège de la Badea de Khartoum vers le Caire en Égypte. C’est un projet de 3 ans qui est déjà expérimenté », déclare Isaac Tamba, coordonnateur du projet.
Les secteurs d’activité concernés sont l’agriculture, l’élevage ; la pêche ; l’agroalimentaire ; le bois et le numérique (TIC).
Réaction
Isaac TAMBA, coordonnateur du projet
« Nous voulons renforcer la résilience des entreprises pour créer davantage de richesses »
« Le problème qui a justifié l’opportunité de ce projet c’est la crise sanitaire. On s’est rendu compte sur la base d’une enquête menée par le ministère de l’économie en 2020, que les entreprises notamment les PME ont été durement impactées par cette crise. Une des réponses a été d’apporter une solution. Le projet OSSP Cmr est un projet de renforcement de la résilience des entreprises, pour améliorer leur compétitivité et booster leur productivité. Dans le cadre de ce projet, notre attention est essentiellement portée sur les très petites, les petites entreprises, les start up et les entreprises innovantes du domaine du numérique par ce que premièrement, ce sont les entreprises qui sont les plus impactées. Deuxièmement, ce sont les entreprises qui sont plus agiles, plus flexibles qui contribuent plus que les grandes à générer des gains de productivité. Ce sont aussi les entreprises de cette taille qui sont plus audacieuses et plus réceptives au changement. Donc nous voulons renforcer leur résilience améliorer leur productivité et leur compétitivité afin qu’elles puissent contribuer davantage à la création de richesses au Cameroun »