Comment transformer une crise structurelle en opportunité de développement ? C’est la question au cœur des États généraux sur la gestion des ressources en déchets urbains, une initiative conjointe du Minhdu et du Minddevel, lancée dans un esprit de concertation inclusive et participative. Face à l’ampleur du défi, ces assises marquent un tournant stratégique dans la manière d’aborder la question des déchets dans les villes camerounaises. Portée par le Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain, compétent en matière de coordination de la gestion des déchets urbains, et par le Ministère de la Décentralisation, en charge de l’accompagnement des collectivités territoriales décentralisées (CTD), cette initiative vise à poser les bases d’un changement de paradigme.
Il ne s’agit plus simplement de « gérer » les déchets, mais de les considérer comme ressources à valoriser dans une économie circulaire. La démarche se déroule en deux grandes phases. La première, ouverte depuis le 15 avril et jusqu’au 30 avril 2025, est celle des consultations : elle permet aux acteurs de terrain, collectivités, entreprises, société civile, diaspora – de soumettre projets, propositions et bonnes pratiques, notamment autour de la pré-collecte et de la valorisation des déchets. La deuxième phase, prévue les 6 et 7 mai 2025, sera la Session nationale. À Yaoundé, dans la salle Ongola du Conseil Régional du Centre et à l’Hôtel de Ville, se tiendront des plénières, des ateliers thématiques, une table ronde de haut niveau sur le financement, ainsi que des visites de terrain et une exposition dédiée à l’économie circulaire.

L’objectif : transformer la réflexion collective en feuille de route concrète, avec des mesures directement applicables sur le terrain. Ces États généraux s’inscrivent pleinement dans les grandes orientations de développement durable du Cameroun, notamment les ODD 11 et 12, la Stratégie nationale de Développement (SND30), et la Politique urbaine nationale. Il ne s’agit pas de remettre en cause les compétences des maires, mais bien de renforcer leurs capacités à répondre à un enjeu qui dépasse l’échelle locale. « La complexité du problème nécessite une intervention de l’État pour impulser des réponses structurelles », a insisté le ministre, soulignant la volonté de créer un cadre normatif, institutionnel et économique propice à une gestion durable et rentable des déchets.
L’annonce de ces assises a suscité un fort engouement médiatique et institutionnel. Déjà, apprend-on, plus d’une centaine de contributions ont été enregistrées, venues du Cameroun, de l’étranger, et même de la diaspora. Le succès de cette mobilisation laisse espérer que ces États généraux ne seront pas une simple consultation, mais bien le point de départ d’une révolution verte dans les villes camerounaises