« Un important concours financier pour la conduite des réformes »

ALAMINE OUSMANE MEY, ministre de l’Economie

Selon le ministre de l’économie, les moyens financiers mis à la disposition du Cameroun par la France à travers l’AFD vont contribuer à accélérer la mise en œuvre de la stratégie Nationale de Développement (SND30).


Encore des conventions de financement signées entre le Cameroun et la France. Qu’est-ce que cela représente au plan diplomatique ?

Ces engagements, d’une envergure financière considérable, sont pris en ce début d’année 2022, en présence du Directeur général de l’Agence Française de Développement. Cette présence honore le Cameroun et témoigne avec éloquence de l’excellence des liens de coopération et d’amitié qui existent, si heureusement, entre le Cameroun et la République de France. En plus de consolider la vitalité de notre coopération, les importants moyens financiers mis à la disposition du Cameroun vont certainement accélérer la mise en œuvre de notre Stratégie Nationale de Développement, la SND30. L’ambition qui est la nôtre, conformément à la Vision 2035 du Chef de l’Etat, est de parvenir à la transformation structurelle de l’économie, d’assurer le développement harmonieux du capital humain et du bienêtre, de veiller à la promotion de l’emploi et à l’insertion économique. Un processus dont l’ancrage se trouve dans la bonne gouvernance, l’approfondissement de la décentralisation et une gestion stratégique de l’État.

Quel rôle joue la France dans la consolidation budgétaire du Cameroun ?

La France, pays ami, partenaire stratégique du Cameroun a constamment apporté son soutien à notre pays. Surtout lors des conjonctures difficiles et face aux défis majeurs de diverses natures. A cet égard, le Programme Économique et Financier, conclu avec le FMI pour la période 2017-2019, a bénéficié du soutien financier français à hauteur de 197 milliards de F CFA. Un concours précieux ayant facilité la consolidation budgétaire dans notre pays et la conduite satisfaisante des réformes structurelles idoines dans la gestion de nos finances publiques. Plus récemment, à la suite de la conclusion avec le FMI d’un nouveau Programme Économique et Financier pour la période 2021-2024, la France a manifesté à nouveau sa solidarité à l’égard du Cameroun. Elle se traduit par un Prêt de Soutien Budgétaire à hauteur de 150 millions d’euros. Dans ce sillage, notre Programme Économique et Financier bénéficierait dès cette année 2022 d’une importante injection financière de nature à stabiliser le cadrage budgétaire de l’exercice en cours. Je salue cette action, qui découle de l’engagement pris par la France lors du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays de la Cemac, à l’issue duquel la communauté internationale était invitée à apporter son soutien au plan de riposte de la Cemac face aux crises multiformes. Je me réjouis de ce que le Sommet extraordinaire du18 août 2021, à l’initiative du président de la République du Cameroun Paul Biya, a déclenché une dynamique favorable auprès des partenaires au développement, à l’instar de la Banque mondiale, de la Banque Africaine de Développement qui envisagent également la mobilisation de financements additionnels afin d’accompagner efficacement les programmes des réformes économiques et financières initiés par les pays de la sous-région.

Un troisième Désendettement Développement (C2D) était-il nécessaire pour le Cameroun ?

Il vous souvient qu’en 2016, la France et le Cameroun célébraient le dixième anniversaire du Contrat Désendettement Développement (C2D).Un instrument devenu emblématique pour notre coopération. A l’occasion et au regard des succès engrangés, nos deux pays ont convenu d’un troisième C2D, dit de maturité. Par le biais de cet instrument de coopération novateur, il est question d’investir également plus de 1 000 milliards F CFA dans l’économie camerounaise. Aussi, dans le cadre de l’exécution du programme de modernisation des villes en général et en particulier de l’amélioration de la mobilité urbaine et l’assainissement, l’AFD vient de consentir des financements à cette fin à partir des ressources du 3ème C2D.

S’agissant de la croissance, comment le pays entend-il booster les efforts de consolidation?

A l’instar des autres pays du monde, le Cameroun fait face à de nombreuses crises dont la plus récente est la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 avec ses multiples conséquences. A cet effet, le retour à une croissance économique forte, durable et inclusive est nécessaire. Fort de la résilience dont fait preuve l’économie camerounaise, une reprise a été amorcée en 2021 avec un taux de croissance estimé à 3,6 %. A moyen terme, il est envisagé une croissance de l’ordre de 5 %. L’accent sera mis sur l’approfondissement de l’intégration sous régionale, la diversification de l’économie et le renforcement du rôle principal du secteur privé soutenu par une amélioration du climat des affaires. J’invite les entreprises françaises à prendre activement part à cette dynamique. L’économie camerounaise regorge d’énormes potentiels dans l’agro-industrie, l’énergie, les infrastructures, le tourisme etc…
Par Amandine Atangana


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