Au lendemain de son retour au pays, Pau Biya a procédé à des mouvements dans les forces de défense et de sécurité. En tout, cinq décrets présidentiels promulgués ce 22 octobre 2024. Le plus important, porte nomination du général de brigade Frédéric Ndjonkep Inspecteur général des armées. Le général Ndjonkep était à la tête de la 4ème Région militaire interarmées (Rmia) depuis juillet 2017. Il arrive à l’inspection générale des armées avec de nouveaux collaborateurs. Avec comme inspecteurs, le colonel Ayang Frédéric Enoh et le capitaine de vaisseau (lieutenant dans l’armée marine) Marcel Ele Mengue. Trois contrôleurs sont également nommés auprès du général Ndjonkep : il s’agit des colonels Bindjeme Anglade Bobet et Joseph Doum Mvondo, et du capitaine de vaisseau Gabriel Nitcheu. Comme conseiller technique, le colonel Pierre Constantin Ekanga. Pour le compte de la gendarmerie nationale, un nouvel inspecteur en la personne du colonel Abel Abdoulaye Amoa, et beaucoup d’autres personnels relevant de l’inspection générale e des services centraux de la gendarmerie nationale et des états-majors des armées.
Pour sa part, le colonel Jing Emmanuel Achu, attaché de défense près les ambassades du Cameroun en Rdc, au Gabon, en Guinée équatoriale et au Congo, est rappelé définitivement au Cameroun. Il est remplacé à ce poste qui a pour résidence Kinshasa, le capitaine de vaisseau Robert Bokwe.
Dans un autre décret, Paul Biya remanie dans les tribunaux militaires. Des substituts aux commissaires du gouvernement (procureurs) sont nommés dans les tribunaux militaires de Maroua (Elisabeth Bidoung), Ngaoundéré (Kevin Landry Hieshies), Ebolowa (Cédtic Wilfried Ndo Ndo) et Garoua (Franck Armand Amoa Ekani).
Remaniement ministériel
Paul Biya était attendu, il ne s’est pas fait attendre longtemps. Moins de 24h après son retour de son long séjour, le président de la République s’est annoncé par des mouvements au sein des forces de défense et de sécurités. L’on annonce de grands mouvements, tant l’homme est réputé mieux se concentrer en terre suisse, pour des sujets importants. Paul Biya a passé l’un, sinon le plus long de ses multiples séjours à Génève. A un moment où un remaniement ministériel est annoncé depuis des lustres. Le dernier datant de 2019. Il y a un peu plus de cinq ans. L’élection présidentielle est prévue en octobre 2025, et il est possible que l’homme que les partisans appellent à se représenter malgré son âge avancé, 92 ans dont 42 passés à la tête de l’Etat, pourrait satisfaire la demande de ces derniers. Lui qui demeure le candidat naturel du Rdpc, son parti, à l’élection présidentielle, selon les textes dudit parti. Quoi qu’il en soit, plusieurs membres du gouvernement sont déjà décédés dont un ministre plein, et le président de la République ne s’est pas bougé. Peut-être que le moment est venu de procéder aux remplacements et certainement à la redistribution des cartes.