Alors que Paul Biya est sans nouvelles depuis des semaines, sa « mort » agite le pays. Une chaîne de télévision amazonienne, ABS, basée en Afrique du Sud, a annoncé la mort de Paul Biya. Confortant une « rumeur » qui circulait depuis quelques jours. Aussitôt, le régime au pouvoir s’est emballé. Sur leurs plateformes numériques, des pontes du régime ont engagé les hostilités contre les propagateurs de ce « fake news ». Grégoire Owona, ministre en charge du travail et secrétaire général adjoint du Comité central du Rdpc, parti au pouvoir, a appelé «les institutions appropriées [à] « sévir » face à ces imposteurs d’où qu’ils viennent et quel que soit le lieu d’où ils émettent». Pour sa part, Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur et secrétaire à la communication du Rdpc, estime que « ce stratagème fantasmagorique ne doit pas ébranler la maturité politique, la lucidité et le patriotisme des Camerounais et des amis de notre cher et beau pays. Le journalisme universel s’appuie sur des faits et nons sur des élucubrations ou des nouvelles dolosives ».
Entre temps, le Haut-commissaire de l’Afrique du sud au Cameroun, était annoncé au ministère des relations extérieures, pour être sermonné au sujet de cette « fausse information » diffusée par cette chaîne de télévision émettant depuis l’Afrique du sud et appartenant à des leaders séparatistes. Les événements semblent nourrir la « fausse information ». Yaoundé est obligé de communiquer officiellement. Au cours des journaux radio et télévisés des médias de service public, les messages se relaient. D’abord le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement qui dénonce « des annonces péremptoires assorties de commentaires tous aussi tendancieux les uns que les autres, mais avec aucun rapport avec la réalité des faits ». Pour René Emmanuel Sadi, « le gouvernement de la République affirme sans ambages que ces rumeurs relèvent du fantasme et de la pure imagination de leurs auteurs, et entend y apporter un démenti formel ». Par la suite, c’est Samuel Mvondo Ayolo le Directeur du Cabinet civil (DCC) de la présidence de la République qui montera au créneau au cours des mêmes éditions de journaux, et « condamne fermement les comportements qui abusent de la liberté d’expression pour tenter e troubler l’opinion nationale et internationale»
Cela survient alors que le lanceur d’alertes Paul Chouta a annoncé ces derniers jours que Paul Biya était évacué de la Suisse pour la France, pour être opéré en urgence.
Santé
Alors que des communicants officieux du gouvernement s’attelaient à démentir et dénigrer le lanceur d’alertes, l’homme a réaffirmé ses dires en donnant des précisions sur le vol qu’a emprunté le couple présidentiel, et sa destination. Aujourd’hui, alors que l’opinion se pose de plus en plus de questions sur son président dont l’on n’a plus de nouvelles depuis la fin du sommet Chine-Afrique tenu du 4 au 6 septembre dernier, dans ce contexte de rumeurs sur la mort de Paul Biya, René Emmanuel Sadi «le gouvernement tient à faire savoir que dès le lendemain du sommet Chine-Afrique auquel il a pris une part active, le chef de l’Etat s’est accordé un bref séjour privé en Europe ». sans préciser la destination. « Pour autant, l demeure comme il est de coutume, et où il se trouve, attentif à l’évolution de la vie nationale». Invitant les partenaires et pays amis à ne point se laisser distraire par des manœuvres de désinformation, d’instrumentalisation et de déstabilisation orchestrées par des groupuscules et des individus pernicieux à des fins inavouées ». Et surtout, « au demeurant, le chef de l’Etat se porte bien et rejoindra le Cameroun dans les tout prochains jours», assure-t-il. Le Cabinet civil confirme « l’excellent état de santé du chef de l’Etat qui travaille et vaque à ses occupations à Génève d’où Il n’est jamais parti depuis son arrivée en provenance de Beijing».
Ici, Samuel Mvondo Ayolo le DCC fait un pas de plus que le porte-parole du gouvernement en indiquant où se trouve Paul Biya dont il n’a jamais auparavant donné de nouvelles depuis la fin du sommet de Beijing. Cela fait tout de même 36 jours que le président de la République a quitté le pays et 34 jours qu’il est sans nouvelles.
Inertie : Une chaîne de télévision « tue » Paul Biya, Yaoundé s’affole
Le gouvernement et la présidence de la République sont sortis du silence, pour démentir la « rumeur » que des pontes du régime essaient en vain d’étouffer.