Dans la première résolution de ses travaux, la quintripartite présidée par Seidou Mbombo Njoya, président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), au sujet du scandale des salaires et primes impayés aux joueurs des championnats professionnels sur la saison dernière et celle en cours par 24 clubs sur les 33 engagés, relève « une divergence nette entre l’état déclaratif de la dette telle qu’elle est affirmée par le Synafoc et telle qu’elle est contestée par certains clubs qui reprochent au Synafoc de n’avoir pas pu apporter les éléments qui s’adossent au chiffre de 555 155 000FCfa excipé par ce dernier ». Et de ce fait, « prend acte de tous les actes et recommandations issus des travaux du Comité ad hoc chargé d’étudier dans les détails » cette affaire. Cependant, il en ressort que différentes situations d’insolvabilité. Selon le rapport des travaux, « la demande d’informations adressée à 11 clubs par la Fécafoot, et réitérée par le Comité ad hoc est restée sans suite ». Le comité ad hoc leur accorde un délai de 72h pour répondre à sa sollicitation. Une mise en demeure leur ayant été servie à cet effet. Passé cet autre moratoire, « ils seront considérés comme redevables [aux joueurs] et traduits devant la commission de discipline de la Fécafoot ».
Pour le reste, 13 clubs ont collaboré avec le comité ad hoc présidé par Faustin Domkeu, dans la recherche de la vérité dans les dénonciations faites par le Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc). Six de ces clubs « déclarent ne devoir aucun salaire ni prime aux joueurs », selon le rapport. Ce sont New stars, Bang bullet de Nkambe, Dragon de Yaoundé, Avion du Nkam, Matelots, Cosmos du Mbam et Renaissance de Ngoumou. On retrouve parmi, des membres du Comité ad hoc dont son président, Faustin Domkeu de New stars, Eugène Ndi de Bang Bullet, Kome Max de Dragon et Alexandre Owona de Renaissance de Ngoumou. « Il faut faire la différence entre ceux qui n’ont pas collaboré et ceux qui n’ont pas simplement fourni de preuves », essaie de recadrer un membre de ce quatuor. « En fait, on nous avait demandé notre réaction face à cette situation, et nous avons écrit pour dire que nous ne nous reconnaissons pas dans ces accusations ; mais à la deuxième session, le comité a demandé d’apporter des justificatifs. Ce que nous n’avions pas sur place », explique-t-il. Le comité recommande également aux six clubs de cette catégorie « de produire, dans un délai de 72h suivant la réception de la correspondance de rappel qui leur est adressée, [lesdits] documents soutenant leurs prétentions ». Mais Bang Bullet risque de ne pouvoir s’y soumettre. « Bang bullet détient les preuves de ses paiements ; mais il se pose un problème : le club s’est délocalisé et ces documents se trouvent à Nkambe. Il faudra attendre que la situation se normalise dans la région, pour pouvoir aller les chercher », explique Eugène Ndi, délégué de ce club du Nord-Ouest.
Une plateforme de… veille à la bonne exécution des contrats
Quatre clubs seulement avouent devoir de l’argent à leurs joueurs, mais des sommes éloignées de celles issues de l’enquête du Synafoc. La plus forte somme revient à Union de Douala qui reconnaît une dette de trois millions cinquante mille représentant des salaires. Suivie de PWD de Bamenda qui parle d’un million 500 mille francs CFA de prime de montée en première division. As Etoa Meki reconnaît 300 mille francs représentant deux primes de matchs et Avion du Nkam se contente de reconnaître deux primes de matchs dont les montants ne sont pas évalués. Pour leur part, « les trois clubs suivants, Colombe du Dja et Lobo, Apejes de Mfou et Feutcheu FC de Bandjoun ont contesté, pièces justificatives à l’appui, leurs présences dans la liste des clubs débiteurs », note le rapport.
La méthodologie du contradictoire retenue par le comité n’a pas finalement été appliquée. « Ce n’est pas au Synafoc de fournir dans les détails des informations dont elle dispose. Si les clubs ont payé, ils devraient en avoir des preuves », avait indiqué Jacques Marcel Itiga Itiga, le responsable de la communication du Synafoc. Faute de pouvoir réunir en peu de temps les joueurs et leurs employeurs dont certains exigeaient une confrontation, l’on s’est contenté de recevoir les justifications des clubs. C’est cette situation, enrichie des éléments justificatifs attendus des contestataires et des « rebelles », qui sera transmise à la Fédération internationale de football association (Fifa). En attendant la suite qu’en donnera la Fifa, la quintripartite « recommande la mise en place par la Fécafoot d’une plateforme permanente de contrôle et de veille à la bonne exécution des relations contractuelles entre les joueurs et leurs clubs».
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