Par exploit d’huissier, le chef du Service central des recherches judiciaires à la gendarmerie nationale, convoque Me Alice Nkom, présidente du conseil d’administration (PCA) du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac). L’avocate y est attendue le 14 janvier prochain, pour ouverture d’une enquête sur des soupçons de financement du terrorisme. La convocation que la gendarmerie a servie à la PCA du Redhac mentionne qu’elle a un lien avec une dénonciation de l’Observatoire du développement sociétal (ODS), organisation qui s’attèle à promouvoir l’image et les intérêts de l’État. L’ODS s’est ainsi saisi du cas Redhac, à la suite de la suspension de l’ONG et de l’association. La gendarmerie s’en sert pour ouvrir une enquête.
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C’est une suite de la suspension de l’Ong et de l’association éponyme par le ministre de l’Administration territoriale (Minat) il y a quelques semaines. On se souvient que Paul Atanga Nji avait suspendu les activités de cinq ONG et associations pour activités illicites, dont le Redhac. Le Minat accusait ces organisations d’avoir reçu des financements extérieurs dont l’utilisation reste inconnue des pouvoirs publics. Aussitôt le lendemain de la mesure, le sous-préfet de Douala 1er avait aposé des scellés sur le siège du Redhac.
En réaction, Me Alice Nkom a détruit ces scellés tambour battant. La préfet du Wouri a renouvelé ces scellés, en les renforçant. Puis la PCA du Redhac a été convoquée par le préfet. Cette dernière ne s’est pas exécutée, au motif de non respect des procédures réglementaires par l’autorité administrative. La gendarmerie nationale s’est invitée à la guerre.