Le premier ministre est à Bamenda ce jour. Joseph Dion Ngute va rencontrer les forces vives de la région du Nord-ouest pour discuter au sujet de l’enlisement de la crise qui sévit dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest. Crise qui se mue progressivement en guerre. Avec desormais l’utilisation d’armes lourdes depuis quelques semaines. Une montée en puissance qui rend la tâche encore plus compliquée pour les forces de défense et de sécurité qui avaient déjà maille à partir avec les combattants séparatistes qui utilisaient généralement des armes rudimentaires.
Cela survient au moment où la crise boucle sa cinquième année, et exactement un an après la tenue du Grand dialogue national. Forum présidé du 29 septembre au 3 octobre 2020 par le Premier ministre au nom du président de la République. Plusieurs centaines de personnalités issues de diverses classes sociales et milieux sociaux ont répondu à l’appel de Paul Biya, pour travailler à trouver des solutions de sortie de crise. Avec parmi les résolutions, un statut spécial pour les deux régions en crise et qui ont la particularité d’être les seules régions à culture anglo-saxonne du pays. Dans le cadre d’une décentralisation »accélérée » dans sa marche. Ainsi que la libération de plusieurs prisonniers politiques et de la crise anglophone. Mais visiblement les solutions proposées et les actes posés jusqu’ici par le président de la République n’ont pas (encore) suffi à calmer les extrémistes.
Dion Ngute se rend à Bamenda pour tenter une seconde chance de sauver’a voie pacifique, au moment où certaines voix appellent de plus en plus au durcissement de ton. Et le »grand prêtre » du Grand dialogue national s’est rendu dans le Sud-Ouest la semaine dernière pour évaluer l’état des lieux de la mise en œuvre des résolutions de ce grand forum, pendant que le ministre de la Défense préparaient le terrain dans ‘a région voisine, à une option militaire plus poussée. De quoi susciter des inquiétudes dans certains milieux diplomatiques, religieux et de la société civile qui continuent de prôner le dialogue inclusif. Yaoundé a peut-être accordé une nouvelle fois une oreille attentive à ces appels. Les jours qui suivent permettront de mieux comprendre la nouvelle position du pouvoir de Yaoundé. Dans un contexte où un message présenté comme venant d’un groupe de militaires, donnait 45 jours au président Paul Biya de résoudre cette crise, faute de quoi ils la resoudraient à leur manière.